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Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre Spécial

Décidément, on ne s’ennuie plus avec les Conseils de ministres. Il fut un temps, en effet, où les traditionnels comptes-rendus de ces rendez-vous hebdomadaires du gouvernement n’intéressaient que les hommes d’affaires et autres opérateurs économiques, en raison des passations de marchés publics qui y sont publiés, ainsi que les fonctionnaires pour les nominations.

 

Contrairement à ce qui se passait du temps de la Révolution où, avant une certaine heure le mercredi, beaucoup ne touchaient pas à leur plat, par peur de s’étrangler si on annonçait son dégagement en plein repas. Mais, même si c’est à un autre degré, on semble y être revenu.

Maintenant, en effet, même le plus simple citoyen attend impatiemment ce document signé du porte-parole du gouvernement parce qu’il ne se passe plus un mercredi sans qu’une grande décision ne tombe. Quand ce ne sont pas des gourous jusque-là indéboulonnables qui sont valsés ou mis au chômage technique, ce sont de nouvelles mesures gouvernementales qui sont annoncées.On se croirait donc presque revenu aux heures sombres de la Révolution quand tout le monde, qu’il eût quelque chose à se reprocher ou pas, tremblait de toute sa carcasse le mercredi soir.

La tradition «latienne» (1) a encore été respectée lors du Conseil des ministres du mercredi 15 juin dernier. En effet, ce conseil, «après avoir analysé la situation nationale, a décidé de surseoir à la célébration festive du 11 décembre 2011 au regard des contraintes actuelles. Par contre, certaines infrastructures prévues dans ce cadre seront réalisées». C’est là l’officialisation d’une décision qui se susurrait depuis de nombreuses semaines et dont la publication avait du reste été différée pour ne pas surchauffer davantage le climat déjà suffisamment délétère, notamment à Koudougou.

Cette fois-ci, c’est fait : un an de sursis donc pour la fête de l’Indépendance. Et il faut saluer cet éclair de courage et de lucidité dans le nuage de la situation nationale. Effectivement, le chef-lieu de la Région du Centre-Ouest aura payé un lourd tribut aux troubles qui l’ont secoué. Il est vrai que les 11-Décembre sont toujours l’occasion pour les villes hôtes de faire une petite toilette et d’acquérir de nouvelles infrastructures.

Mais, déjà que ces commémorations coûtent suffisamment cher, à quoi serviraient bien les réalisations si on venait à les vandaliser ou à les incendier au fur et à mesure qu’on les construit ? Au demeurant, les gens de Koudougou ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Force est de reconnaître, en effet, que c’est avec acuité que se pose la question de la sécurité des infrastructures au regard de la multitude de biens publics et privés détruits lors des manifestations dans cette ville, qualifiée à tort ou à raison de frondeuse.

On imagine que c’est d’autant plus frustrant pour eux que, selon des sources concordantes, il y a un hommage conséquent qui devait être rendu à cette occasion au premier Président de la République, Maurice Yaméogo, dont c’est le fief. Maintenant, la question qui se pose est de savoir, en parlant de sursis, si cela veut dire que l’année prochaine on repartira à Koudougou ou si l'on va plutôt considérer que la ville aura «passé son tour». La réponse certainement dans un prochain compte-rendu du Conseil des ministres.

 

Hyacinthe Sanou

 

(1) De LAT (Luc Adolphe Tiao, Premier ministre)

Dernière modification lejeudi, 16 juin 2011 20:27

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