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BEPC 2018 : Les élèves de Djibo dénoncent une prise en otage de l’examen

Les examens scolaires ont débuté ce lundi 18 juin 2018 sur toute l’étendue du territoire national, à l’exception de la province du Soum dans le Sahel et de quelques écoles de la région du Nord qui attendront encore deux mois du fait de l’insécurité. Sous l’égide de l’Association des élèves et étudiants du Soum (AEES), les élèves des établissements du secondaire et du primaire ont parcouru les artères de la ville de Djibo pour  exiger le sérieux, la rigueur dans la gestion de la crise de l’éducation, une solution immédiate pour sauver les classes d’examen diligemment et enfin l’implication des responsables d’élèves dans le processus de résolution de cette crise. Ils dénoncent aussi le non-respect de la date du regroupement qui devait commencer le 28 mai passé.

 

Ils étaient nombreux les élèves des établissements du  secondaire et du primaire de la ville de Djibo qui ont parcouru les rues pour exiger leur prise en compte dans les examens scolaires qui ont débuté ce lundi 18 juin 2018 sur toute l’étendue du territoire national. En rappel, les autorités gouvernementales, en collaboration avec les autorités locales, ont pris la décision de repousser les examens scolaires dans le Sahel, particulièrement dans la province du Soum, et certaines écoles de la région du Nord du fait de la situation sécuritaire qui a perturbé les activités pédagogiques et a occasionné la fermeture de certaines écoles. Pour ce faire, elles ont décidé de regrouper tous les élèves de la province candidats au BEPC et au CEP dans la ville de Djibo pour leur permettre de parachever les programmes scolaires afin qu’une session spéciale soit organisée à leur intention à l’issue de ces deux mois (juillet et août) de regroupement. Cette situation n’est pas du goût des élèves qui sont sortis pour se faire entendre. Selon eux, cette prise en otage des examens scolaires dans le Soum est due au manque de traitement diligent du problème de l’insécurité dans le Sahel. Ils dénoncent aussi le non-respect de la date du cantonnement qui était prévu pour  le 28 mai passé. Selon le porte-parole des élèves, Badini Mahamoudou Idrissa, depuis le début de l’année académique 2017-2018, la situation sécuritaire s’est dégradée du fait des menaces contre les enseignants dans certaines communes comme Diguel, Koutougou, Nassoumbou. Dans ces localités beaucoup d’écoles n’ont même pas fait un jour de cours. La situation s’est aggravée avec l’enlèvement d’un de nos enseignants à l’école de Bouro suivi de l’assassinat d’un de nos camarades le 12 avril 2018, entraînant une suspension des cours sur l’étendue de la province (soit environ 233 écoles fermées et 25 000 élèves temporairement déscolarisés). Aujourd’hui nous avons perdu plus de trois mois de cours. Au regard de ce désengagement manifeste des autorités, nous demandons du sérieux et de la rigueur dans la gestion de la crise sécuritaire de l’école dans la province ; exigeons une solution idoine et immédiate pour sauver les classes d’examen après un examen diligent de la situation ; souhaitons l’implication des responsables d’élèves dans le processus de résolution de cette crise. Pour Issa Tamboura, élève en classe de 3e, cette marche est une manière de montrer que le gouvernement ne s’intéresse pas au problème sécuritaire au Sahel. « L’insécurité a commencé dans les écoles du Sahel depuis l’an passé, et les autorités ont toujours dit que les dispositions sécuritaires seraient prises. Cette négligence de la part des autorités à conduit à l’assassinat d’enseignants dans le Soum et le Nord ainsi qu’à l’enlèvement d’un enseignant. Face à cette situation, les gouvernants sont restés muets », s’est-il indigné. Il a aussi ajouté qu’il n’est pas content de cette nouvelle trouvaille des autorités (regroupement et session spéciale). Il dit ne pas comprendre comment on pourrait encadrer des élèves qui n’ont même pas fait deux mois de cours pour qu’ils soient prêts à passer un examen. Dicko Ramata, une autre élève de 3e, se demande, dans le cas où elle serait admise, si son diplôme aura la même valeur que celui des autres élèves du reste du Burkina. Le haut-commissaire, Siaka Barro, qui a reçu les manifestants, a promis de transmettre le message à qui de droit et invité les responsables des élèves à une rencontre à 14h dans son bureau.

                                                                                                           Harouna Abdoulaye Nass

Dernière modification lemardi, 19 juin 2018 20:09

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