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Inondations à Abidjan: Le ciel est tombé sur la Perle des lagunes

Le ciel est de nouveau tombé sur la tête des Abidjanais : la nuit de lundi à mardi, les habitants de nombreux quartiers de la capitale économique ivoirienne ont, en effet, été tirés de leur sommeil par un véritable déluge qui a fait au moins une vingtaine de morts et d’importants dégâts matériels, particulièrement à Cocody, Port Boué, Adjamé ou encore à la  Riviera palmeraie, zone martyre par excellence régulièrement en proie aux inondations.

C’est un véritable panorama apocalyptique qui depuis s’offre aux yeux des Ivoiriens encore groggy par ce coup de massue venu d’en haut. Amoncellement de gravats et de détritus, plaques de bitume littéralement arrachées des voies par la furie des eaux, véhicules emportés ou engloutis dans des fleuves de boue, parfois avec leurs occupants… tel est, en effet, le spectacle effroyable qu’offre la Perle des lagunes au lendemain de cette terrible nuit.

Et le drame, c’est que les Ivoiriens ne semblent pas être au bout de leurs peines puisque de nouvelles pluies torrentielles sont annoncées pour les jours à venir. Et on panique forcément à la vue de la moindre formation nuageuse dans le ciel d’Abidjan, où ce qui vient d’arriver n’est hélas pas nouveau ; ces inondations étant cycliques dans cette agglomération où aux problèmes de voirie se greffent d’autres facteurs aggravants comme l’urbanisation sauvage, qui tient rarement compte de la topographie du terrain et de ses bassins-versants. Un mélange, forcément mortifère, de l’incurie étatique à l’inconscience individuelle des populations qui s’installent en toute connaissance de cause dans des zones qu’elles savent pertinemment inondables à la moindre averse.

Si donc les pluies ont cessé, du moins pour le moment, c’est maintenant que commence le temps des interrogations et des récriminations, mais aussi des inquiétudes liées au relogement et à la disponibilité de l’eau potable, de la nourriture et des vêtements pour les sinistrés, ainsi que des risques sanitaires créés par les eaux en furie.

En fait, la tragédie qui s’est abattue sur Abidjan et d’autres localités de l’intérieur du pays est loin d’être une exception dans nos pays où les mêmes causes produisent invariablement les mêmes effets, que l’on soit à Abidjan, Niamey ou Cotonou. La Sierra Leone se souviendra longtemps de ce déluge du 13 août 2017 qui, à Freetown, a fait plus de 500 morts et 800 disparus. Les Ouagalais ne sont  pas non plus près d’oublier cette journée diluvienne du 1er septembre 2009 durant laquelle sont tombés quelque  263 mm d’eau.

C’est dire qu’au-delà des solutions conjoncturelles et palliatives que suscitent invariablement ces catastrophes naturelles, c’est de véritables refondations dont nos villes en pleine expansion ont besoin.

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 21 juin 2018 20:37

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