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Une Lettre pour Laye : Fin de course pour le «dossard 38»

 

Cher Wambi,

 

Après la suspension du 14 juin 2018, le procès du putsch manqué reprend du service, deux semaines après, le vendredi 29 juin à 9 heures. La dernière audience, on se rappelle, avait été marquée par l’avocate de l’accusé Moussa Nébié dit Rambo. En effet, Me Solange Zèba avait informé la juridiction de ce qu’elle avait introduit le 11 juin 2018, par exploit d’huissier, devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, une requête aux fins de récusation du président de la chambre de première instance du tribunal militaire, Seidou Ouédraogo, et de son conseiller, Emmanuel Konéné. En conséquence, elle a sollicité un sursis du procès, le temps que cette requête soit examinée.

 

 

Mais le tribunal, la partie civile et le parquet avaient rejeté cette demande car ce n’est pas à un huissier d’informer la chambre de première instance de l’existence d’une telle requête mais bien le secrétaire général de la Cour de cassation, comme prévu par la loi. Ne s’estimant donc pas saisi de la requête, le président Seidou Ouédraogo avait décidé de poursuivre le procès.

 

Si la requête est parvenue aux mains du secrétaire général de la Cour de cassation, il doit la notifier au président du tribunal qui doit à son tour arrêter le cours du procès, le temps que la Cour de cassation tranche la question.

 

Selon les informations que j’ai eues, une fois la notification faite, le président du tribunal dispose d’un délai de 15 jours pour transmettre à la Cour un mémoire dans lequel il explique pourquoi il refuse sa récusation, après quoi l’autre partie disposera du même délai pour faire ses répliques et la Cour tranche enfin avec une décision en dernier ressort.

 

Cher cousin, est-ce que ce matin le secrétaire général de la Cour de cassation aura rempli la formalité que lui impose la loi ? On n’en sait strictement rien.

 

Mais cher Wambi, il faut noter que l’ex-bâtonnier Mamadou Traoré, poursuivi dans ce dossier de putsch et qui, suite au déport de ses conseils, s’était retrouvé sans avocats, a désormais un commis d’office en la personne de Me Mahamadi Sawadogo. A lui comme à tous ceux qui ont été commis d’office avant lui, la suspension de deux semaines qui vient de s’achever hier, aura été utile, on l’imagine, pour mieux étudier le dossier et peaufiner leurs stratégies.

 

Mais cher cousin, au moment où ce procès reprend à l’avant-veille des vacances judiciaires, je me demande si la procédure va se poursuivre ou si, au contraire, elle sera interrompue jusqu’à la prochaine rentrée judiciaire en octobre ? La question a le mérite d’être posée car du 1er juillet au 1er octobre, les magistrats vont en vacances en deux vagues de 45 jours chacune. Et il est bon que notre lanterne soit éclairée sur cette question même si, dans le cas du procès en cours, on est bien devant un tribunal militaire qui est une juridiction spéciale.

 

Il m’est revenu qu’en dehors des vacances programmées, un magistrat ne peut pas prendre des vacances à une autre période de l’année. Mais spéciale pour spéciale, la chambre de première instance compte en son sein des magistrats civils soit deux au siège et deux au parquet. Ces juges civils vont-ils renoncer à leur repos annuel ? Et même s’ils acceptaient ce sacrifice, qu’en est-il du cas des avocats qui ont eux aussi besoin de vacances ?

 

A ce propos, cher cousin, j’ai appris que depuis le temps du bâtonnier Issouf Baadhio, les maîtres de la parole ont un usage qui est d’accepter que les dossiers qu’ils défendent soient renvoyés durant les vacances judiciaires. Cet ancien patron du Barreau se faisait fort d’écrire à chaque avocat afin qu’il respecte cette période de repos pour ne pas empiéter sur les vacances des autres.

 

Mais une fois de plus, comme on se trouve devant une juridiction spéciale, le procès peut se poursuivre même si cela pourrait être problématique. Les personnes avec lesquelles j’ai pu échanger sur cette question sont toutes pour l’observation de cette période. Pour elles, ce serait bien que ces vacances passent et après tout le monde reviendra frais en octobre pour croiser le fer au prétoire militaire.

 

 

 

Toujours dans le volet judiciaire, je voudrais revenir cette fois sur la déchirure au sein de la famille des magistrats qui s’est fait jour depuis les sanctions infligées par le Conseil de discipline mis en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Plus que la révocation d’un juge, le cas le plus emblématique est  la mise à la retraite d’office de deux grands juges, Thérèse Traoré, premier président de la Cour de cassation et présidente du CSM et Armand Ouédraogo, procureur général de la Cour de cassation et procureur général de la Haute Cour de justice. Aux dernières nouvelles, ces deux magistrats auraient reçu les notifications de leur sanction et auraient immédiatement saisi le Conseil d’Etat pour la rejeter. Depuis, tout le monde tend l’oreille vers le grand juge administratif pour entendre ce qu’il dira. Mais en attendant, Thérèse Traoré et Armand Ouédraogo continuent d’assumer leurs charges.

 

Cher cousin, il avait été dit dans une presse internationale que l’Union des magistrats burkinabè à la retraite (UMBR), à travers son président, était entrée dans la danse pour concilier et réconcilier les magistrats en activité. Le nom du président de l’UMBR avancé par cette presse n’était pas exact puisque le président en exercice de l’UMBR n’est autre que Monsieur Jean Bado. Dans un document portant démenti et que j’ai pu consulter, Jean Bado a martelé que sa structure n’avait « jamais entrepris une telle démarche » de conciliation même si l’UMBR se félicite « des efforts déployés par les uns et les autres en vue de ramener la sérénité au sein de la magistrature ». Ce démenti, m’a assuré Jean Bado, était nécessaire pour « éviter toute confusion ».

 

Pour terminer sur le volet de la justice, je voudrais te rappeler, cher cousin, que le mandat du bâtonnier en exercice, Me Mamadou Savadogo prend fin le 30 juin 2018. Il est remplacé par le Dauphin, Me Paulin Salembéré. Une cérémonie symbolique de passation de pouvoir aura lieu en début juillet en attendant l’installation solennelle en octobre prochain. Dès ce week-end donc, c’est Me Paulin Salembéré qui gérera le barreau burkinabè.

 

 

 

Question à une tonne de coton premier choix. Sais-tu cher Wambi, comment on appelle le fruit du cotonnier ? Moi en tout cas, j’aurais bêtement répondu le coton. Mais si je te pose cette question, c’est que cela a été également posé aux candidats au certificat d’études primaires la semaine dernière.

 

Et comme moi, nombreux sont les élèves qui ont répondu « le coton ». Le problème est que dans la clé de correction de l’épreuve, la réponse proposée est « la capsule ». Cette réponse proposée par la direction des examens et concours du MENA n’a pas fait l’unanimité chez les correcteurs des épreuves car pour certains la réponse « coton » était bonne tandis que d’autres s’en tenaient à la « capsule ». Cela a pénalisé des élèves car la réponse « coton » donnait un point au candidat dans certains centres de correction et zéro point dans d’autres centres.

 

Dans tout ça, moi je me demande si c’est la capsule qu’on récolte ou le coton lors de la moisson.

 

Si déjà entre enseignants on ne s’entend pas sur la réponse, ça veut dire qu’il y a un problème. Voici en tout cas un cas qui illustre la difficulté de cette session reconnue par tous à la différence du BEPC qui a été très facile cette année.

 

 

 

Sale temps pour les personnes présumées terroristes dans le Sahel burkinabè. En effet, cher Wambi, depuis que le ministère de la Sécurité a publié la liste des 146 personnes recherchées pour faits de terrorisme, la traque de ces personnes ne cesse de porter fruits. En l’espace d’une semaine, nombreuses sont celles qui sont tombées dans la nasse. L’une des dernières personnes alpaguées ces derniers jours dans la localité de Déou, est Sita Amadou dit Angha le porteur du dossard 38 dans la liste du ministère de la Sécurité. Commerçant de profession, il est domicilié à Souringo dans la zone de Gandefabou Djelgobé. Délinquant de grand chemin très craint dans la province de l'Oudalan, il travaillait étroitement avec la bande à Oumarou Boly dit Oumy et aussi avec le groupe Ansardine  Gourma-Rahrouss.

 

Sita Amadou dit Angha était le préposé au troc puisqu’il était chargé de troquer les vivres des réfugiés fournis par le HCR sur le site de Férério dans la commune de Deou. Il faisait aussi la navette entre Déou et la localité de N'Daki et de Gossi dans la région de Gao au Mali.

 

Cher cousin, ce sont des renseignements précieux qui ont permis de mettre fin à la cavale de cet homme qui possède un domicile à Déou où il ne séjournait que les week-ends. C’est le lieu de saluer le travail abattu par nos forces de défense et de sécurité. Il faut aussi espérer que la machine du renseignement va toujours fonctionner pour que l’on puisse mettre le grappin sur les terroristes afin que la paix s'installe sur toute l'étendue de la région du Sahel et du Burkina Faso.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-Les travailleurs de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique n’en sont toujours pas revenus. Il y a quelques jours, ils ont eu la désagréable surprise de découvrir au 5e étage de l’immeuble de curieux visiteurs. Sans qu’on  sache trop d’où ils sont venus et  s’ils ont pris l’ascenseur ou les marches pour arriver là, deux serpents avaient emménagé dans un des bureaux. Dérangé par les occupants habituels des lieux, l’un des reptiles est parvenu à s’enfuir et les riverains de la zone sont venus capturer le second. Parce que intervenant en pleine fronde syndicale au ministère de l’Economie et des Finances et sous nos tropiques où on aime tant le merveilleux  et le mystique, certains ont vite fait d’y voir des choses pas claires, comme si ces bêtes avaient été envoyées par on ne sait qui. Si ça se trouve, il n’y a peut-être pas de quoi fouetter un… serpent. Mais enfin !

 

Plus sérieusement dans le même registre, les habitués des réseaux sociaux ont sans doute vu  cette photo d’une bouteille de gaz où un serpenteau, à peine visible, s’était lové dans l’encastrement  du socle. Un conseil donc : vérifier bien votre bonbonne avant de l’emporter sinon vous pourriez introduire chez vous sans vous en rendre compte un animal dangereux.  

 

 

 

-Interpellé,  samedi 23 juin dernier, au sujet de la route Yako-Gomponssom (province du Passoré) par un auditeur de la radio «Savane FM» lors de l’émission en mooré «cent minutes pour convaincre», le président Roch Marc Christian Kaboré avait promis une visite du ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, sur les lieux. C’est désormais chose faite :

 

en effet, hier jeudi 28 juin, accompagné du député Bebrigda Mathieu Ouédraogo et d’une forte délégation technique, Eric «Bulldozer», comme on l’appelle, s’est effectivement rendu sur le pont endommagé qui date de 1985 puis sur la route dont l’état laisse à désirer. Des mesures immédiates y ont été annoncées dont la concrétisation se fera grâce au financement du Fonds spécial routier (FSR).

 

Deux semaines auparavant, le ministre Bougouma était au chevet du pont en bois du village de Poa, objet du grand reportage de «L’Observateur Paalga» du vendredi 8 juin. Sur place, il a annoncé la construction d’un nouvel ouvrage aux normes modernes.

 

Demain samedi 30 juin à partir de 10h, le ministre sera aux côtés du président du Faso pour l’inauguration de l’avenue Wemba Poko dans le quartier Wemtenga.

 

 

 

-Le Tribunal administratif de Ouagadougou a livré son verdict, hier 28 juin 2018, au sujet de la guéguerre au sein de la communauté musulmane du Burkina Faso et qui a atteint son paroxysme à l’issue du congrès de Fada N’Gourma les 5 et 6 juin 2015. Les juges ont estimé que les deux requêtes des plaignants sont recevables en la forme mais les ont rejetées comme étant mal fondées ;

 

autrement dit, le tribunal n’a pas accédé à la demande des frondeurs d’annuler les délibérations issues dudit congrès et le récépissé de reconnaissance du bureau contesté. 

 

En outre, les juges ont débouté la partie adverse de sa demande d’être remboursée des frais exposés et non compris dans les dépens, c’est-à-dire les frais qu’elle a engagés pour obtenir la décision de justice.

 

En rappel, le Tribunal administratif de Ouagadougou avait été saisi le 11 juin 2015 d’une requête de certains membres de la Communauté musulmane du Burkina Faso. Ces derniers dénonçaient les circonstances dans lesquelles a eu lieu le congrès de l’association. Ils l’avaient qualifié d’ailleurs de parodie de congrès, estimant que la rencontre avait été convoquée par le comité transitoire alors que son mandat avait expiré. 

 

 Et au cours du congrès, tenu finalement à Fada, ils n’auraient pas non plus eu voix au chapitre au moment du vote des membres du nouveau bureau.

 

En sus, les plaignants ont estimé, dans leur requête, que le récépissé du nouvel organe dirigeant n’a pas été délivré dans les délais requis. 

 

 

 

-Malgré le temps qui passe, la crise qui sévit au sein du Conseil supérieur de la communication est loin de s’estomper. Tant entre le président par intérim, Désiré Comboïgo, et les partisans supposés ou réels de son prédécesseur, Nathalie Somé, persistent les actes de défiance et de représailles. Et tous les coups semblent bons dans cet interminable bras de fer :

 

en effet, hier jeudi 28 juin les roues du véhicule de fonction du secrétaire général du CSC, Louis Modeste Ouédraogo, ont été purement et simplement démontées. Selon une source émanant de l’institution, l’acte aurait été commis sur instruction du président par intérim.

 

Cet épisode intervient après celui au cours duquel on a forcé des portes pour avoir accès à des bureaux.   

 

 

 

-Après une période de fronde, pour ne pas dire de dialogue de sourds entre la SOCOGIB et les populations de Nionko II - route de Kaya -, les protagonistes semblent revenus à de meilleurs sentiments puisque disposés à s’asseoir sous l’arbre à palabres pour évacuer leur différend. La société immobilière qui, du temps fort de qui on sait, ne se préoccupait guère de ce que deviendraient les propriétaires des terres qu’elle occupait ni des planteurs d’arbres qui y avaient investi de fortes sommes et se retrouvaient Gros Jean comme devant, a décidé, sous sa nouvelle direction, de mettre balle à terre. C’est ainsi que des rencontres avec des commissions mises en place par les propriétaires terriens ont déjà eu lieu avec des propositions qui semblent faire consensus. En attendant l’issue finale de ces concertations dans les prochains jours, ce sont les représentants des planteurs qui, par les délégués de leur association, se retrouveront autour de la table avec la SOCOGIB. Et tout porte à croire que ce bras de fer, qui n’aurait pas eu lieu si les uns et les autres se respectaient, s’achemine vers une fin heureuse.

 

 

 

-La saison des pluies est là. Et avec elle les nombreuses opérations de reboisement. Si cela est salutaire, il est néanmoins impératif qu’on ne plante plus pour planter, mais qu’on le fasse utilement. Sinon, c’est plutôt du gâchis, comme sur la Nationale 3, entre le poste de péage et le Collège de jeunes filles de Loumbila : à gauche comme à droite de la voie, des milliers de grillages de protection d’arbres n’existent plus. Si le ministère de l’Environnement pouvait mieux s’impliquer dans ces opérations, tout le monde y gagnerait, notre budget national en premier.

 

 

 

-Cette année, les écoles Kologh-Naaba « A » et « B » ont 60 ans. La cérémonie officielle de ce jubilé de diamant aura lieu ce samedi 30 juin au sein desdites écoles. Depuis le 24 juin dernier, anciens et actuels élèves communient autour de diverses activités dont une messe d’action de grâce, des conférences, des manifestations sportives et culturelles.

 

 

 

-Aujourd’hui  vendredi 29 juin à 10h aura lieu la cérémonie officielle du lancement des activités de Wendkuni Bank International (WBI) à son siège dans la ZACA. Placée sous le haut patronage du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, la cérémonie d’inauguration connaîtra la présence d’éminentes personnalités du Burkina et de l’étranger.

 

A cette occasion, un dîner sera offert par  le promoteur de WBI, Apollinaire Compaoré, par ailleurs patron du groupe Planor, à « l’Espace Dieudonné » à partir de 19h 30. Coïncidence ou relation de cause à effet, le nom de la banque et celui du lieu de la réception sont les mêmes, puisque Wendkuni, c’est don de Dieu en français.

 

 

 

-Demain samedi 30 juin 2018, «Radio évangile développement» célèbre le 25e anniversaire de son lancement. Après la cérémonie officielle prévue pour 10h au sein de la radio, un dîner de gala sera organisé dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 à partir de 18h.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 Passek Taalé

Dernière modification ledimanche, 01 juillet 2018 18:15

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