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Bilan à mi-parcours de Roch : Le CFOP dénonce une «autosatisfaction béate»

 

Dans son point de presse hebdomadaire, le mardi 3 juillet 2018 à Ouagadougou, le chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a fait une lecture survolée du bilan de deux ans et demi d’exercice du pouvoir par le parti majoritaire, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Sans porter de gants, il a peint aux hommes de médias un sombre tableau de la gouvernance de Roch Marc Christian Kaboré.

 

 

Les 23 et 24 juin passés, le chef de l’Etat a dressé son bilan à mi-mandat à travers des interviews. Le point de presse du CFOP a essentiellement porté sur cette sortie médiatique du président, qualifiée par l’Opposition de « président-candidat qui est entré en campagne », allusion faite à l’annonce de sa candidature à la présidentielle de 2020 à la radio Savane FM et à la Télévision nationale du Burkina. Seul orateur, Zéphirin Diabré a axé ses propos sur les tendances des deux ans de la vie du Burkina sous la conduite du MPP. En lieu et place d’un véritable diagnostic de la situation nationale, d’un récapitulatif des actions passées, d’une orientation claire, le premier des Burkinabè, a-t-il souligné, a servi aux auditeurs et téléspectateurs « du déjà-vu ». Pourquoi cette précipitation dans l’annonce de sa candidature ? se demande l’Opposition. Elle avance l’hypothèse selon laquelle l’enfant de Tuiré craint que son camp lui préfère quelqu’un d’autre. Pour éviter cela, il a opté d’anticiper son annonce.

 

 Zéph a énuméré l’une après l’autre ce que le MPP estime être des victoires sous sa gouvernance, en pointant du doigt leurs limites. Le Plan national de développement économique et social (PNDES) dont les intentions de financement pour la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes… s’établissaient à 18 000 milliards de F CFA, selon le président du CFOP, est une arnaque du peuple. Pour lui, «ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont royalement trahi les aspirations qui les ont portés au pouvoir».

 

S’agissant de la gouvernance politique, le patron du parti du Lion, qui rappelle que diriger un pays, c’est prendre des décisions quand il le faut, soutient que « nous avons un gouvernement poltron qui refuse de s’assumer ». Ainsi, relève-t-il, de l’économie au social, la pagaille ne fait que s’enraciner irrémédiablement dans la mentalité collective. Toujours au chapitre des griefs, contrairement à ce que Roch a dit dans son entretien, martèle le président de l’UPC, l’Etat n’a plus d’autorité. Il est mal entouré. Le Burkina à son avis est piloté à vue. Résultat : l’insécurité est grandissante, l’économie est en panne, le chômage des jeunes est endémique, la corruption revient en force, l’administration est politisée et les difficultés d’accès aux services sociaux de base sont persistantes.

 

Selon M. Diabré, depuis l’avènement du MPP, le Burkina est devenu un pays quelconque sur la scène internationale. En deux ans et demi, aucune Conférence des ambassadeurs ne s’est réunie. La justice peine à convaincre qu’elle est indépendante, compétente, sérieuse et incorruptible. Quid de la sécurité ? Elle a des défis majeurs à relever, à en croire Zéphirin Diabré. Le Burkina est qualifié de ventre mou avec le Mali en matière de lutte contre le terrorisme ? Il met à l'index cinq défaillances fondamentales qui justifient cela : l’absence de vision, le manque de compétence, l’information, les moyens, la mise en œuvre d’une approche régionale pertinente.

 

La gouvernance administrative locale, sociale, celle du développement avec au centre l’agriculture, des télécommunications, l’eau et l’assainissement, l’éducation et la santé n’a pas été occultée par le conférencier. Il a fustigé avec véhémence les difficultés notoires qu’éprouve le parti de Roch à faire bouger les lignes dans ces différents domaines cités. Dans la problématique de l’habitat et de la gestion du foncier, le CFOP perçoit de véritables problèmes : les sorties du ministre de tutelle ne rassuraient pas, et ce dernier entretiendrait un flou artistique sur la manière dont il entend gérer la question des non-lotis et celle du passif foncier.

 

Partant de tout ce qui précède, l’Opposition conclut que «l’autosatisfaction béate que professe le chef de l’Etat par rapport à son bilan n’a rien à voir avec ce que vivent les Burkinabè».

 

Répondant à une préoccupation relative au vote des Burkinabè de l’étranger, le CFOP rappelle qu’il est un vœu déjà exprimé par l’Opposition qui, en son temps, a énoncé des préalables relatifs à la flexibilité des documents utiles pour participer au scrutin. Il y a aussi la nécessité d’étendre les lieux de vote au-delà des ambassades et des consulats du Burkina pour permettre au maximum de compatriotes, principalement à ceux vivant en Côte d’Ivoire, d’accomplir leur devoir citoyen. Le Président du Faso en confirmant que le vote des Burkinabè sera effectif en 2020 ne fait donc qu’enfoncer une porte déjà ouverte, mais manifeste visiblement avec son MPP une mauvaise volonté quant aux conditions édictées par l’Opposition politique.

 

Autre sujet évoqué par les journalistes, la réconciliation nationale. Elle est très importante, selon Zéphirin Diabré, seulement le parti majoritaire éviterait d’en parler véritablement, ayant une fixation sur d’anciens camarades d’hier, auxquels il a du mal à pardonner. Pour avancer, il faut pourtant s’asseoir un jour pour discuter, prendre des initiatives, avoir une approche courageuse dans ce sens.

 

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 04 juillet 2018 16:52

Commentaires   

0 #2 LoiseauDeMinerve 04-07-2018 15:04
Je viens de lire :dans abidjan.net "Les travaux du plus grand parc d’attraction de l’Afrique de l’Ouest lancés à Abidjan". Au lieu de critiquer pour critiquer, même étant dans l'opposition, voilà le genre de projet à proposer et proposer même le site d'hébergement. Vous imaginez un tel parc à Bobo Dioulasso (le HUB de l'Afrique de l'Ouest) ? Tous vont y converger et le développement serait exponentielle. Que de temps perdu à discuter du sexe des anges !
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0 #1 LoiseauDeMinerve 04-07-2018 14:02
l'homme politique ! un roublard, un traître, un éternel penchant au gré des vents digestivement favorables.
Que de forfaitures ! Après avoir insulté le CDP et chasser N'guessan Blaise Cocoumbo, voilà que l'on se baobaisme avec l'ennemi ancien.
Merci pour cette franchise. Basta l'UPC version Baobaisée! mon vote futur ira certainement ailleurs. des partis comme le paren, l'upc baobaisé, l'undd et autres qui n'ont de véritable identité que le simple sigle.
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