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Une Lettre pour Laye

 

Cher Wambi,

 

Rarement l’on a vu sous nos cieux un mois de septembre et un début d’octobre aussi pluvieux que cette année. En atteste le présent relevé pluviométrique de l’ASECNA de la semaine du jeudi 27 septembre au mercredi 3 octobre 2018.

 

Dori : 00 mm ; Ouahigouya : 6,4 mm ; Ouagadougou-Aéro : 37,5 mm ; Dédougou : 47,3 mm ; Fada N’Gourma : 7,8 mm ; Bobo-Dioulasso : 151,1 mm ; Boromo : 1,8 mm ; Pô : 21,8 mm ; Gaoua : 83 mm ; Bogandé : 00 mm.

 

Cher Wambi, chez vous à Laye, on ne le sait que trop : ce n’est pas la veille du combat, enseigne l’adage, qu’il faut harnacher son cheval. C’est surtout vrai dans le combat politique. Comme tu le sais, les prochaines  élections, c’est dans deux ans et si, pour le citoyen  lambda, deux ans c’est une éternité, pour les  politiciens, c’est déjà demain. Si bien que les petites et les grandes manœuvres ont bien commencé.  Roch Marc Christian Kaboré ayant d’ores et déjà affirmé, sans surprise, qu’il serait candidat à sa propre succession, reste à savoir qui il trouvera en face de lui sur la route de Kosyam. Parmi ses challengers il devrait en tout cas y avoir un certain Kadré Désiré Ouédraogo. Tu te rappelles qu’au moment de la Transition, le nom de l’ancien Premier ministre était dans certains petits papiers du CDP pour pallier l’invalidation du prétendant de l’ex-majorité présidentielle. Mais pour on ne sait trop quelles raisons, KDO n’y est pas allé. Cette fois, il semble pourtant décidé à franchir le pas et son nom revient ces derniers temps dans les médias.

Selon des sources bien introduites en effet, le ci-devant président de la commission de la CEDEAO, qui conduisait d’ailleurs la délégation des observateurs de cette institution à la récente présidentielle malienne, a fait, entre les deux tours du scrutin, un aller-retour à Abidjan où il est allé s’ouvrir à Blaise Compaoré de ses prétentions et, qui sait, obtenir son soutien. Reste à savoir, cher cousin, sous quelle bannière cette ambition pourrait se matérialiser. Les mêmes sources m’indiquent que ça devrait être naturellement l’étendard CDP, à condition que le président du parti, Eddie Komboïgo, qui tisse, lui aussi, sa toile, consente le moment venu à mettre en sourdine  ses prétentions au profit d’une candidature, disons, plus consistante. En sera-t-il capable ? En tout cas il se susurre que si d’aventure l’enfant du Passoré faisait de la résistance, une partie des militants, et pas des moindres, pourraient rallier Kadré dans une autre formation ou en tant qu’indépendant. A moins que ce soit le «prési» Eddie qui soit contraint à cette solution si le prince de Boussouma  venait à réussir son OPA. 

Une chose est sûre, cher Wambi, si ça devait se concrétiser, le prochain scrutin ne manquerait pas de piquant. En plus de  Roch et de Zéphirin Diabré, le candidat naturel de l’UPC, si Kadré se jette à l’eau et parvient à fédérer autour de sa personne d’autres ténors de l’opposition qui rêvent d’un destin présidentiel mais qui n’ont, en réalité, aucune chance d’emménager un jour à Kosyam, ça nous ferait une belle bataille indécise en 2020. Mais on n’en est pas encore là. 

 

Cher Wambi, par quel tentacule venir à bout de cette maléfique pieuvre terroriste dont les victimes s’élèvent à ce jour à 118 morts selon le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, lors de sonpassage à l’Assemblée nationale le 17 septembre 2018, ou à 229 personnes tuées si on se fie au décompte du chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry, au cours de son allocution à la 73e assemblée générale de l’ONU le 29 septembre dernier ?

Passons la polémique suscitée par ces deux tableaux largement différents pour dire que, dans un cas comme dans l’autre, c’est un bilan humain qui fait froid dans le dos. Auquel viennent s’ajouter la mort d’un gendarme dans la nuit du mercredi à jeudi dernier à Inata dans le Soum et la perte d’au moins cinq militaires hier dans la Komandjari (Est).  Et que dire des dégâts matériels et des effets induits de ces actions terroristes sur l’économie nationale ?

Face à cette situation sécuritaire très préoccupante, en plus des opérations militaires des forces de défense et de sécurité, des initiatives se multiplient pour mettre fin à ces attaques répétées.    

C’est le cas, par exemple, de celle des autorités coutumières et religieuses de notre pays qui appellent à des actions pour « la paix au Burkina Faso » : en effet, cher cousin, réunis le 18 septembre 2018, le Mogho Naaba Baongho, empereur des Mossé, El Hadj Abdoul Rasmané Sana, représentant des associations islamiques, le cardinal Philippe Ouédraogo, Archevêque de Ouagadougou, le pasteur Henri Yé, Président de la Fédération des églises et missions évangéliques, ont préconisé une Journée nationale de jeûne et de prière sur toute l’étendue du territoire national ce samedi 6 octobre 2018.

Dans cette guerre que nous ont imposée les forces du Mal, rien ni personne ne sera de trop pour que les Burkinabè renouent avec la paix et la quiétude d’antan.

Et cette Triple Alliance, formée par les fétiches, la Bible et le Coran, mérite d’être saluée, malgré ses limites objectives comme le relèvent certains esprits par trop cartésiens.

Alors, cher Wambi, propage la nouvelle dans tout le village, car la paix vaut bien une journée de privation de dolo et de poutôko.

Au moment où je m’attelais à finaliser la présente missive, j’ai reçu du ministère de la Défense une nouvelle réconfortante.

Il s’agit d’un communiqué faisant état d’une opération aérienne qui a mis en déroute les assaillants de la gendarmerie d’Inata.

Lis-le plutôt :

 

Communiqué de presse

Dans la nuit du mercredi 03 au jeudi 04 octobre 2018, aux environs de 21 heures, le poste de Gendarmerie d’Inata située dans la province du Soum a été victime d'une attaque massive de terroristes. Plusieurs groupes armés non identifiés ont pris d'assaut les positions tenues par la Gendarmerie chargée de la sécurité de la mine d'Inata. Grâce à une riposte farouche et déterminée, les gendarmes ont réussi à maintenir leurs positions. On déplore malheureusement un (01) gendarme décédé et un grièvement blessé. Des renforts aériens déployés en partenariat avec les forces de l'opération Barkhane ont permis de mettre en déroute les assaillants en leur infligeant de lourdes pertes. Les opérations de ratissage se poursuivent.

Ouagadougou, le 04 octobre 2018

La Direction de Communication

et des Relations publiques de la Gendarmerie nationale

 

 

Cher cousin, je reste dans le registre de la paix pour te signaler que les pêcheurs en eaux troubles ont encore exprimé leur hostilité à la cohabitation pacifique entre les différentes communautés de notre pays.

En effet, après Dissin (Ioba) où une église catholique a été profanée et des statues de la Vierge-Marie, de saint Joseph et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ont été brisées mi-septembre, c’est Donsin (Oubritenga) qui a vécu des actes qui continuent de susciter des questions.

Dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 septembre, des individus ont incendié une voiture au sein du centre de formation des catéchistes de Donsin. Après leur forfait, ils ont placardé trois affiches sur lesquelles on pouvait lire le mot « Avertissement » et trois noms.

Face aux différents réactions et commentaires de toutes sortes suscités par cette affaire sur les réseaux sociaux, l’Archevêché de Ouagadougou a invité les uns et les autres à l’esprit de responsabilité et de collaboration afin que les enquêteurs de la gendarmerie de Ziniaré puissent mener leur travail dans la sérénité.

 

Cher Wambi, un proverbe de chez nous dit que « quand la pluie vous bat, n’en ajoutez pas en vous battant ».

Alors que le Burkina Faso fait face à une situation sécuritaire sans précédent dans son histoire, des individus aggravent celle-ci.

C’est le cas à Diébougou où, depuis quelques semaines, on assiste à des cas répétés de vols et de viols. 

Ainsi donc en un petit laps de temps, trois attaques à main armée ont été enregistrées dans la ville :

la première, contre un commerce de produits divers qui a été braqué ; quelques jours après, c’est une boutique «Orange money» qui a été la cible de bandits qui ont disparu dans la nature avec plus de quatre millions de francs ; 

deux semaines après, c’est un établissement de vente de motos et d’achat d’or qui a reçu la visite de coupe-jarrets armés jusqu’aux dents. Bilan de cette opération : plus de dix millions emportés.

Cher cousin, il faut savoir qu’à ces scènes de cambriolage dignes de films western s’ajoute une série de viols de jeunes filles par des inconnus.

Une dame, récemment affectée dans la province, a été victime de viol après que son auteur l’a dépouillée de ses téléphones portables.

Le même cas a failli se répéter n’eût été les cris de la mère d’une jeune fille qui ont alerté les voisins.

Selon les témoignages, le mode opératoire est toujours le même : les sinistre individus entrent dans les cours, déguisés en femmes. Après avoir endormi leurs proies avec on ne sait quel produit, ils passent à leur acte ignoble. Au réveil, la victime n’a que ses yeux pour constater la souillure.

C’est dire donc que Tout-Diébougou est plongée dans la psychose, et entre interrogation et stupéfaction, ses habitants se demandent jusqu’à quand ces pratiques d’un autre âge se poursuivront.  

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

n Selon notre confrère « Le Courrier confidentiel », dans sa parution du 25 septembre dernier, il ressort du rapport d’audit sur la gestion du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme que l’ex-ministre Tahirou Barry doit rembourser la somme de 477 millions de francs représentant des subventions directes accordées à des acteurs et associations culturels, artistiques et touristiques.

Parmi les bénéficiaires de ces soutiens « sans base légale », on peut citer le mémorial Thomas Sankara avec à sa tête son président, Bernard Sanou, les Kundé, les Nuits atypiques de Koudougou ou la réhabilitation de nombreux sites tels le palais du roi de Fada, le cimetière des rois de Ouahigouya, les habitats gans et lobis, le musée de Gaoua, la construction du mémorial Nani Palé, l'intronisation de maître Pacéré Titinga. 

Contacté, Tahirou Barry s’est refusé à tout commentaire au motif qu’il n’a jusque-là pas reçu le rapport officiel d’audit.

Ira-t-on jusqu’à lever l’immunité parlementaire de l’intéressé et à le livrer à la justice comme il se susurre dans certains milieux ?

Affaire à suivre…

 

n L’audition des accusés dans le procès du coup d’Etat manqué est à mi-chemin. Le 3 octobre 2018, c’est le colonel Abdou Karim Traoré qui était à la barre pour s’expliquer d’un seul chef d’accusation : complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, chose que l’inculpé a balayée du revers de la main en justifiant son implication par des raisons purement «intellectuelles». Mais pour le parquet militaire, ce magistrat militaire, écrivain et expert en négociation et gestion de conflits, a, entre autres, contribué à la rédaction des communiqués du CND. Au deuxième jour de son interrogatoire, en répondant à une question de Me Dieudonné Bonkoungou, l’accusé a déclaré qu’il a surpris, à l’aéroport, une conversation entre les généraux Pingrénoma Zagré et Gilbert Diendéré au sujet de postes.

D’où sa conviction que certains officiers du commandement ont accompagné le putsch et n’ont rien fait pour s’en démarquer. «J’ai eu l’impression que les gens parlaient de postes au niveau du CND plutôt que de s’occuper du sort des populations», a indiqué l’accusé.

Il n’en fallait pas plus pour que le procureur militaire, Alioun Zanré, contre-attaque en exhibant des déclarations du chef d’état-major général des armées de l’époque : «Le général Zagré a dit toute l’incompréhension du commandement vis-à-vis de l’acte qui venait d’être posé, surtout que la Transition courait à son terme. Il dit que Diendéré a demandé l’accompagnement de la hiérarchie et que cette dernière a rétorqué  qu’elle ne pouvait avaliser un tel projet. Dans tous les cas, le général Zagré viendra à la barre», a conclu le parquetier.         

 

n Des retrouvailles et de l’ambiance ce dimanche 7 octobre à la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Kologh-Naaba.

C’est ce jour que ladite paroisse célèbrera sa fête patronale. Ce sera par la même occasion une action de grâce pour la rénovation de l’église paroissiale.  

En effet, depuis l’année pastorale écoulée sous l’égide du curé Bernard Eudes Compaoré, les fidèles catholiques se sont mobilisés pour donner un coup de jeune à leur paroisse : pose des peintures intérieure et extérieure de l’église, de carreaux, réfection des bancs, renouvellement du circuit électrique, renouvellement de la sono, et pavage de la cour.

Autant de travaux qui font la fierté des fidèles et alimentent toutes les conversations.

La fête patronale sera précédée ce vendredi d’une séance de confession après la messe de 5h 45 jusqu’à 9h et se poursuivra le soir de 19h à 21h.

Le samedi 6 octobre aura lieu la récitation solennelle du Rosaire à partir de 17h au podium.

Après du dimanche, jour J, se tiendra le grand dassandaaga à ne manquer sous aucun prétexte.  

Dernière modification ledimanche, 07 octobre 2018 15:24

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