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Une Lettre pour Laye : Zida dépêche un émissaire chez le Moro

Cher Wambi,

 

Inexorablement, l’hivernage tire à sa fin après nous avoir gratifiés abondamment de sa générosité comme l’atteste ce mois d’octobre exceptionnellement pluvieux.

 

Nul doute quecette année, la moisson sera à la hauteur de la quantité d’eau qui a arrosé nos campagnes.

En attendant que l’année prochaine Dame Nature nous dispense les mêmes libéralités, sache qu’il ressort du relevé du cumul pluviométrique allant de la période du 1er mai au 20 octobre que c’est Bobo qui arrive en tête avec 1180 mm, alors que Dori arrive en dernière position avec seulement 443 mm, comme l’attestent les données suivantes de l’ASECNA.

Dori : 443 mm ; Ouahigouya : 902,3 mm ; Ouagadougou-Aéro : 790,5 mm ; Dédougou : 746 mm ; Fada N’Gourma : 678,1 mm ; Bobo-Dioulasso : 1180 mm ; Boromo : 940,5 mm ; Pô : 974,4 mm ; Gaoua : 1105,5 mm ; Bogandé : 571 mm.

 

Du pays de la Feuille d’érable, où il s’est exilé à la fin du régime de la Transition, Yacouba Isaac Zida, ancien chef d’Etat et ancien Premier ministre, vient de se rappeler au bon souvenir des Burkinabè avec un livre témoignage intitulé « Je sais qui je suis » et dont le premier tome s’est arraché comme de petits pains à Ouagadougou : sitôt mis sur le marché, sitôt épuisé. Et l’engouement pour le livre dépasse même les espérances de l’équipe de l’ancien Premier ministre. De mémoire de Burkinabè, rarement on aura vu dans notre pays des gens faire la queue, remuer ciel et terre pour disposer d’un ouvrage. La preuve, dans les différentes librairies de la place, il y a une liste sur laquelle les gens s’inscrivent afin de se donner la chance d’obtenir les mémoires de l’ancien numéro 2 du RSP dont un stock devrait arriver à Ouaga dès ce week-end.

Mais, cher cousin, dans cette euphorie du public pour ce livre, il y a une librairie, et pas des moindres, qui doit se mordre les doigts car sur ses rayons, point de trace du fameux ouvrage. Pourtant, ses responsables ont été approchés mais ils n’ont pas souhaité en être preneur au regard du document à l’égard du who’s who de la politique et du monde des affaires.

Ce premier volume du livre témoignage compte un peu plus de 300 pages. Avec une écriture caustique à l’endroit de certaines personnalités, à commencer par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, Yacouba Isaac Zida n’est pas allé du dos de la… plume pour livrer sa version des récents événements politiques du Burkina.  

Cher cousin, toujours concernant ce livre qui fait couler tant d’encre et de salive, j’ai appris d’une source digne de foi que son auteur, l’ancien Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, a dépêché, en début de semaine, un émissaire bien connu des Ouagalais dans la cour du Moogh Naaba. Il a signifié à l’empereur des Mossé que son mentor souhaite son intercession auprès du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, pour une réconciliation. Séance tenante, le Moro n’aurait pas hésité à relever le paradoxe entre la sollicitation de celui qui vit depuis au Canada et le ton particulièrement virulent de son récent ouvrage dans lequel il s’en prend ouvertement à la personne et au régime du président Kaboré.

Mais, cher Wambi, pour le messager, Zida lui aurait confié que le livre, dont il est pourtant l’auteur, a été publié à son insu ; l’éditeur l’ayant fait  imprimer sans qu’il ne lui ait donné son « bon à tirer »,  comme on dit dans le jargon de l’imprimerie. Explication qui vaut ce qu’elle vaut.

L’ancien PM cherche-t-il à se rattraper après avoir mesuré, après coup, le degré de son crime de lèse…président ? 

 

Cher Wambi, tant bien que mal, la justice militaire est en train de terminer l’audition des accusés dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015. Il ne reste plus qu’une poignée de personnes à entendre pour boucler ce volet. Une poignée, certes, mais qui constitue le nec plus ultra des accusés, avec notamment les deux généraux que sont Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé.

Dans tout ça, s’il est un accusé qui, à son corps défendant, ne comparaît pas devant la chambre de première instance du tribunal militaire, c’est bien le colonel Sidi Paré. Ancien directeur de la justice militaire, il avait été appelé dans le gouvernement de la Transition comme ministre délégué chargé de la Sécurité. Comme les autres membres du gouvernement, il était le 16 septembre 2015 au fameux Conseil des ministres au cours duquel des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont fait irruption dans la salle pour interrompre le conclave hebdomadaire de nos gouvernants. Mais une fois libéré, Sidi Paré avait rapidement tombé la veste et la cravate pour revêtir la tenue militaire en se mettant à la disposition du général Diendéré alors que le chef de l’Etat, Michel Kafando, et certains ministres, en l’occurrence René Bagoro et Augustin Loada, étaient toujours retenus en otages.

Quand le vent a tourné défavorablement pour le régime avorton du Conseil national de la démocratie (CND), Sidi Paré s’est retrouvé dans de beaux draps : il a été mis aux arrêts tandis que ses anciens collègues du gouvernement étaient réhabilités dans leurs fonctions ministérielles.

Si aujourd’hui, nulle part son nom n’est cité dans l’arrêt de renvoi qui a saisi la chambre de première instance du tribunal militaire, cela est tout simplement dû à sa qualité de ministre au moment des faits. En effet, cher cousin, notre droit positif dispose qu’un membre du gouvernement ne peut être jugé que par la Haute Cour de justice (HCJ). C’est la raison pour laquelle Sidi Paré ne figure pas sur la liste de Seidou Ouédraogo, le président de la chambre de première instance.

Cher Wambi, je me suis renseigné du côté de la HCJ et il m’a été dit que l’ancien ministre sera bel et bien jugé mais après la clôture du procès devant le tribunal militaire. Deux raisons commandent cela. La première est que les témoins et certains avocats qui sont présentement devant la justice militaire seront également des parties au procès de Sidi Paré devant la HCJ. La seconde raison, c’est que l’ancien ministre est poursuivi pour complicité dans le dossier du putsch. Du coup, la HCJ ne peut statuer avant le verdict du tribunal militaire puisqu’il faut attendre que ceux qui sont présumés être les auteurs principaux du putsch soient d’abord jugés. Cela est important car si par extraordinaire les Diendéré étaient acquittés, cela mettrait automatiquement fin à l’infraction de complicité pour laquelle Sidi Paré est poursuivi. Selon la loi, si le général Diendéré est innocenté, Sidi Paré ne peut plus être son complice puisqu’il n’y aura plus matière à infraction. Donc patience avant de voir l’ex-ministre de la Sécurité à la barre de la HCJ.

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

n Des coups de feu de sommation tirés dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre 2018 vers de zéro heure à proximité du régiment d’artillerie de Dondollé, sur la route nationale n°3 Kaya-Dori, ont créé la psychose dans la cité des cuirs. Cet incident qui intervient dans un contexte d’insécurité a provoqué des rumeurs selon lesquelles des terroristes seraient entrés à Kaya.  Mais selon les informations, tout serait parti d’un citoyen indélicat.

En compagnie de sa dulcinée, l’homme en question est arrivé  à bord d’un véhicule de service et s’est stationné aux alentours du camp militaire. Interpellé par les éléments qui assuraient la garde, il a tout simplement pris la fuite à bord du véhicule avant d’être arrêté par une équipe de patrouille.  

Toujours dans le registre de la situation sécuritaire, et selon une source locale, le mardi ayant précédé la dernière attaque contre la gendarmerie de Djibo, les terroristes auraient tenu une réunion à Tongomayel avec les populations pour leur interdire dorénavant de fréquenter le marché à Djibo. Ils leur auraient dit de créer leur propre marché. Le lendemain mercredi, ils auraient érigé des check-points sur la voie Tongomayel-Djibo pour s’assurer que leur fatwa était suivie d’effet.

 

n Lors de sa récente visite dans la région du Centre-Ouest, fin septembre 2018, dont un des actes forts a été le lancement de la construction de l’usine Fasofani, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré,   en partance pour Dédougou,  aurait fait une escale spéciale à Pouni, au domicile de l’ex-Premier ministre Luc Adolph Tiao. Selon certaines indiscrétions, c’est à Koudougou, lors du dialogue  entre le président et les fils de la région, que l’ancien chef de gouvernement de Blaise Compaoré a souhaité rencontrer l’hôte de Kosyam.  Sur quoi a porté cet aparté entre les deux hommes ?  Mystère et boule de gomme.

 

n Le climat à l’Association sportive des fonctionnaires de Bobo-Dioulasso (ASFB) manque visiblement de sérénité avec ces récurrents problèmes de salaires de joueurs. Une situation inexplicable pour le champion en titre sortant et le finaliste malheureux de la dernière coupe du Faso. Des résultats qui lui avaient permis d’engranger des primes avoisinant la trentaine de millions.  Mais à peine la nouvelle saison est-elle entamée  que le comité directeur de l’équipe éprouve des difficultés à respecter ses engagements vis-à-vis de ses joueurs.

Après deux mois d’arriérés de salaire, c’est la grogne chez les joueurs, qui dénoncent le manque de considération à leur égard et l’irresponsabilité de leurs dirigeants. Une situation décriée par de nombreux supporters et qui, selon eux, expliquerait en partie les récentes contre-performances de l’ASFB au cours de ce championnat.

Les Jaune et Noir pourraient par ailleurs perdre leur buteur maison d’ici la fin de l’année. Cheik Djibril Ouattara puisque c’est de lui qu’il s’agit, est actuellement pisté par des clubs étrangers. L’Etalon de l’ASFB pourrait faire ses valises soit pour le Maroc, soit pour la Belgique avec  la Gantoise.

Mais il faudra attendre le mercato du mois de décembre prochain pour être définitivement fixé sur la destination finale du buteur Jaune et Noir.

 

n Depuis le milieu de la saison pluvieuse, très tôt le matin, des individus déversent des produits liquides à l’origine douteuse au niveau du barrage de Boulmiougou, selon des riverains. Transportée dans des fûts au moyen de tricycles, la substance, de couleur blanchâtre, au départ répandue sur le déversoir, est aujourd’hui directement déchargée dans le lit  dudit barrage. Les effets néfastes que l’on observe déjà sur la flore aquatique indiquent la toxicité du produit.

 

n Depuis mardi dernier, c’est l’émoi et l’interrogation au sein de la communauté catholique de Phariyago, dans la province de la Bougouriba. Venus pour la prière du rosaire, les fidèles ont constaté la disparition de la statue de la Vierge Marie de la paroisse Saint-Jean l’évangéliste. Alertés, le vicaire général et le chancelier ont saisi la police locale pour une enquête.

Dans la nuit   du samedi 15 au dimanche 16 septembre dernier,  l’église de Dissin, toujours dans la Bougouriba, avait été profanée : statue de la sainte Vierge brisée à la grotte, une autre mutilée à l’intérieur de l’église de même que celles de saint Joseph et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sainte patronne de la paroisse en question.

C’est à croire que la localité est, depuis un certain temps, la proie d’une vague de « Mariaphobie » dont on ignore jusque-là l’identité des auteurs et  leurs intentions.

 

n Le nouvel hôpital de district de Bogodogo est un joyau de la santé à Ouagadougou. L’architecture est impeccable et la propreté est de rigueur sur les lieux, tant l’édifice est bien entretenu. L’aménagement paysager de la cour est au top avec cette heureuse harmonie entre les gravillons de granit, le gazon et les luminaires. Ce cadre agréable contribue à réduire le stress des malades et de leurs accompagnateursPar contre, il y a quelques aspects qui gagneraient à être corrigés. Le premier est le problème de parking pour les visiteurs. On ne sait pas pourquoi on interdit aux gens d’entrer avec leurs véhicules quand on sait qu’il n’y a aucun espace aménagé hors de l’enceinte de l’hôpital pour parquer les voitures. Il semble qu’il y a plus d’espace à cet hôpital qu’à Yalgado, pourtant dans ce deuxième hôpital on peut entrer avec sa voiture. Il faudrait que la direction générale se penche sur ce problème sinon quand l’hôpital de district sera très fréquenté, les véhicules vont encombrer les voies d’accès de cette infrastructure sanitaire.

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L’autre problème, c’est la signalisation routière autour de cet hôpital. Si on veut respecter les panneaux, on n’arrivera jamais à destination tant les sens interdits et les interdictions de tourner à droite empêchent toute progression. A moins que ce ne soit une disposition spéciale autour des hôpitaux, il va falloir revoir la signalisation routière dans le périmètre de l’hôpital de district de Bogodogo.

 

nEn fin de semaine dernière, un fait a semé le trouble dans les esprits de tous ceux qui ont vécu la scène à Bendogo, à la sortie est de la capitale : alors qu’un gérant de guichet Orange Money était dans son commerce, il fut simplement abattu à bout portant  par un individu venu à moto avec un binôme. Le plus troublant dans l’affaire, c’est qu’aucun bien ne fut emporté après le forfait. Crime crapuleux ou règlement de comptes ? La lumière viendra peut-être de l’enquête diligentée à cet effet.

 

n Le 19 octobre dernier, le dossier impliquant le patron de CIMFASO et le journal d’investigation dénommé «Le Courrier confidentiel» a été appelé devant la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Ouagadougou. Alors que les deux parties étaient bel et bien représentées, le procès a été renvoyé au 9 novembre 2018, à la demande des avocats du journal. En effet, Me Batibié Bénao et son confrère Me Prosper Farama venaient de se constituer et ont donc introduit cette requête pour mieux préparer la défense de leur client. 

En rappel, Inoussa Kanazoé, le responsable de la société mentionnée plus haut, poursuit l’organe de presse pour «dénonciation calomnieuse » portant sur des publications de 2017. L’entreprise, qui a estimé avoir été lésée par ces écrits, a exigé une somme de 7 milliards de francs CFA au titre des dommages et intérêts si toutefois Hervé Taoko, le directeur de publication du journal, et sa rédaction étaient reconnus coupables. A cela s’ajoute une somme de trois cents millions de francs CFA réclamée par trois employés de la cimenterie.    

 

n Le mercredi 25 octobre 2017, le Dr Bernard Lédéa Ouédraogo, fondateur des Groupements Naam, ancien maire de la ville de Ouahigouya et ancien député, décédait à Ouagadougou à l’âge de 87 ans. Celui qui a consacré toute sa vie à la cause des masses paysannes de son pays à travers la fédération nationale des groupements Naam (FNGN) et dont le credo était « Développer sans abîmer » aura droit, cette semaine, à un hommage bien mérité.  

En effet, du 24 au 26 octobre 2018, ladite fédération organise des journées à son nom et dédiées à son œuvre. Parmi les activités prévues au programme, il y a : un colloque sur le thème : « Développer sans abîmer: quels héritages nous laisse Bernard Lédéa Ouédraogo », une cérémonie d'hommage, une projection de film et la pose de la première pierre du centre Agricole BLO, entendez par là Bernard Lédéa Ouédraogo. Toutes ces manifestations sont placées sous le patronage de Moumina Chériff Sy, haut représentant du Président du Faso, et celui de Sa Majesté Naaba Kiiba, roi du Yatenga.

 

n Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, prendra part du 29 octobre au 3 novembre 2018 à une réunion de haut niveau sur le G5 Sahel à New York, aux Etats-Unis d’Amérique. Cette rencontre qui se tiendra en marge de la 73e Assemblée générale des Nations unies vise à répondre à la volonté exprimée des parlementaires de s’investir davantage en matière de question sécuritaire au Sahel.

Les chefs de Parlements des pays du G5 Sahel, constitués du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, sont attendus à New York pour apporter leur ferme soutien dans la lutte commune contre le terrorisme.

 

n Mme N’Goné Fall est la commissaire générale de la saison «Africa 2020». Elle a entrepris un Tour d’Afrique qui commence par le Burkina Faso. « Qu’est-ce que l’Afrique aujourd’hui ? » Vous le saurez en vous rendant au point de presse que la commissaire de «Africa 2020» organise ce vendredi 26 octobre 2018 à 16h au Centre de développement chorégraphique La Termitière.

 

n Cette année, notre confrère en ligne « lefaso.net » célèbre ses quinze ans d’existence. A cet effet, une cérémonie sera organisée le samedi 27 octobre à partir de 9 heures à la Maison de la jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané. Au programme :

-         Bilan de l’évolution du site ;

-         Ouverture officielle de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia ;

-         Publication des résultats de l’enquête sur l’expansion des TIC au Burkina Faso ;

-         Publication des résultats de l’enquête sur le profil numérique des personnels des médias et des agences de communication.    

Dernière modification ledimanche, 28 octobre 2018 19:27

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