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Une Lettre pour Laye : Newton remballe sa plateforme multicanal

 

Cher Wambi,

 

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), comme tu le sais, est composé, d’une part, de membres de droit que sont, entre autres, les premiers responsables des hautes juridictions ainsi que les présidents et procureurs généraux des Cours d’appel  et, d’autre part, de membres élus que sont les représentants des différents grades de la magistrature ainsi que des syndicats de la magistrature. En vertu des textes, c’est le premier président de la Cour de cassation qui préside le CSM.

 

 

Mais depuis la fin du premier semestre 2018, le mandat des membres élus du CSM a expiré. Cette situation a, de fait, amputé cette instance d’une partie de ses membres au point qu’elle ne peut plus tenir ses sessions régulières. Pourtant, selon des informations qui me sont parvenues, les différentes structures devant fournir la liste des membres élus ont fait le nécessaire pour désigner leurs représentants. Mais le décret présidentiel devant entériner ces désignations a tardé à être pris par le chef de l’Etat. Ce retard, selon ce que j’ai entendu, cher cousin, était dû au fait qu’il y avait un problème concernant la liste des membres élus, notamment celle des syndicats. En effet, dans le premier projet de décret soumis au chef de l’Etat, les partenaires sociaux étaient représentés par les premiers responsables des syndicats. Il me revient que la chancellerie, qui n’était pas de cet avis, aurait attiré l’attention du président sur le fait que nulle part, les textes ne disent que c’est le responsable du syndicat qui est d’office désigné. C’est dire qu’il faut une vraie élection constatée par procès-verbal. C’est dans ces tiraillements que le décret à traîné à prendre corps.

 

Maintenant que les préalables ont été remplis, le président Roch Kaboré a signé le décret le 15 octobre 2018. La signature de ce document débloque le CSM qui est à présent en ordre de bataille. En conséquence, cette instance va donc se réunir les 14, 15 et 16 novembre prochain pour gérer les affectations des magistrats et donner divers avis concernant essentiellement les nominations de magistrats dans les autres départements ministériels ou institutions de la république. Ces mouvements du personnel judiciaire, qui interviennent en ce mois de novembre, avaient habituellement lieu en juillet de sorte qu’à la rentrée judiciaire d’octobre, chaque magistrat était déjà à son poste.

 

Et, cher Wambi, la nouveauté dans ces affectations est que le CSM n’aura à s’occuper que des dossiers de magistrats déjà en fonction. En effet, cette année, aucun magistrat ne sort de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), car la formation de nos juges est passée de deux ans à trois. C’est dire que c’est en 2019 que la première promotion des magistrats formés en trois ans sera fin prête pour aller sur le terrain.

 

 

 

Dans ma lettre du vendredi dernier, je te faisais cas d’une rencontre entre le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et l’ancien maire CDP de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou. 

 

J’ai aussi évoqué la rencontre du G33 tenue dans la ville de Sya et dont le parrain fut l’ex-édile de la capitale économique.

 

Suite à la publication de cette information, j’ai reçu de la part de M. Salia Sanou ce droit de réponse dont je te propose l’intégralité :

 

«Dans sa parution du vendredi 2 novembre dernier, L’Observateur Paalga titrait à sa Une, et sous sa rubrique «Une lettre pour Laye : Que se sont dit Roch et Salia ?» L’article en page 6 disait, en dépit de la forme dubitative que vous avez pris le soin d’utiliser au début : «Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, aurait-il rencontré l’ancien maire de Bobo et cacique du CDP, Salia Sanou ? En tout cas selon une source bien informée, les deux hommes se seraient rencontrés en début de cette semaine ». Déjà à ce stade, je suis au regret de vous dire que, pour une fois au moins, votre source généralement bien informée vous a induit en erreur, car jusqu’au moment où je vous adresse le présent démenti formel, je n’ai pas rencontré le président Roch Marc Christian Kaboré comme elle le prétend. Par contre, je confirme que j’étais effectivement à Ouaga au moment indiqué, mais pour une raison familiale : j’y étais pour accueillir mon épouse qui rentrait d’un voyage aux Etats-Unis.

 

Tout naturellement la rencontre n’ayant pas eu lieu, l’ordre du jour que vous avez annoncé est caduc. Si bien que je n’ai pas eu l’honneur d’échanger avec le président du Faso sur les deux sujets que vous avez évoqués et qui me tiennent, j’en conviens, particulièrement à cœur. Annonce prémonitoire ? En tout cas notez que je ne suis pas qu’un homme «fidèle parmi les fidèles de Blaise Compaoré», mais aussi un homme de dialogue et de paix prêt à mettre toutes ces qualités (excusez ma modestie) au service de mon pays, convaincu que je suis que ce pays ne pourra jamais s’en sortir sans une véritable réconciliation nationale. Or, et c’est ma conviction profonde, le retour de Blaise Compaoré est à la fois une condition fondamentale et sera une forte conséquence de cette réconciliation.

 

Je confirme également avoir «parrainé le dimanche 28 octobre dernier une AG de la «G33 Dignité», une organisation de jeunes…» Mais, à ma connaissance, cette organisation est sans affiliation partisane et très loin de ne regrouper que des jeunes du CDP. Par ailleurs, l’AG que j’ai parrainée n’a nullement parlé de la candidature de SEM Kadré Désiré Ouédraogo, même si je fais partie de ces nombreux Burkinabè pour lesquels une telle candidature serait salutaire pour offrir à notre pays une alternance de paix, de cohésion nationale et de progrès réel.

 

Lier le thème de l’AG «Le retour de Blaise Compaoré et de tous les exilés pour une véritable réconciliation nationale» et la candidature de KDO n’est ni plus ni moins qu’un raccourci tendancieux que certains font à dessein pour ensuite spéculer sur le sexe des anges. Je sais Tipoko l’Intrigante très loin de ces petites intrigues de petits politiciens qui essuient ici une nouvelle défaite contre ma personne et tous ceux pour lesquels la dignité a un sens.

 

Voilà, Monsieur le Directeur de publication, les précisions que je me suis fait le devoir de vous apporter pour éclairer la lanterne de vos lecteurs et rectifier certaines informations glissées à votre infatigable Tipoko dont je félicite au passage la constance et la fidélité».

 

 

 

Salia SANOU

 

   Ancien maire de Bobo

 

 

 

Cher cousin, je prends tout simplement acte de cette réaction de l’ancien maire de Bobo et l’en remercie.

 

Peut-être ai-je parlé trop tôt. Mais qui sait si ce qui pourrait être une «annonce prémonitoire», pour reprendre l’expression de l’auteur du présent droit de réponse, ne sera pas un jour une réalité ?  

 

Wait and see !

 

 

 

Cher Wambi,  le Faso vit désormais au rythme des attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés. Si au départ les terroristes avaient pour champ d’action la province du Soum, notamment les villages non éloignés de Djibo, ils ont,  depuis quelques mois,  déplacé le centre de leurs opérations dans l'est du pays.   Des  localités comme Pama, Kompienga, Natiaboani et Nassougou sont  désormais la cible de plusieurs attaques au point que le directeur régional de la police de l'Est,  Karim Drabo,  avait décrit une situation préoccupante dans une lettre confidentielle  en date du 8 septembre adressée à ses supérieurs.  Cher cousin, le 26 septembre 2018, un communiqué de l'Armée faisait état de  frappes aériennes combinées à des opérations de ratissage  dans les zones de Gayéri et de Pama. Une annonce qui a mis  du baume aux cœurs des Burkinabè. Certainement pris dans l'étau des forces de défense et de sécurité, ces hors-la-loi  semblent revenir sur leur terrain initial dans le Soum.  C'est le jeudi 18 octobre au soir  qu'ils ont signé de manière spectaculaire  leur retour en  attaquant pour la première fois Djibo. Après avoir fait des dégâts à la gendarmerie de cette ville, ils ont eu le temps de libérer les prisonniers avant de repartir sans qu'aucun renfort n’arrive sur les lieux.  Ce qui vient de se produire à Namsiguia, province du Bam, où pourtant  le couvre- feu de 20 à 6h est toujours en vigueur depuis l'attaque de Djibo, n'est pas pour rassurer les populations : en effet, cher Wambi, dans ce village de la commune de Bourzanga, c’est la gendarmerie qui a été visée  hier jeudi à 6h30. Selon des sources locales, quatorze  individus juchés sur des motos ont attaqué le bâtiment des pandores,  arraché les couleurs nationales, incendié des documents avant d’emporter une moto. Le bilan humain fait état d’un gendarme blessé. Pour mieux te situer,  sache que Namsiguia,  à ne pas confondre à celui du Yatenga ou du Sanmatenga,   est situé à 170 km de Ouagadougou sur la nationale 22, à  36 km de Djibo.  L’une des grandes questions que les Burkinabè se posent aujourd’hui, c’est «pourquoi toutes ces attaques ne sont pas revendiquées ?» S’agit-il d’une stratégie visant à brouiller les pistes ou à semer la confusion au sein de l’opinion ? Je ne saurais te le dire.

 

 

 

A présent,  cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-Du 20 au 22 juillet 2018, l’Union pour le progrès et le changement tenait son deuxième Congrès ordinaire à Ouagadougou. Cette instance du parti a, entre autres, renouvelé les structures du parti et procédé à la relecture de ses statuts et règlement intérieur. Peu de temps après le congrès, soit le 13 août 2018, les responsables de l’UPC ont déposé au ministère de l’Administration territoriale une demande de renouvellement de son récépissé, conformément à la loi. Mais, du temps a passé, et pas de récépissé.

 

Ensuite, le 26 septembre, le parti a été invité à procéder à des corrections de deux articles de ses statuts, parce que ceux-ci étaient «contraires à la Constitution». Chose qui aurait intrigué les dirigeants de l’UPC, lesquels ont estimé  que le ministère outrepasse là son rôle et se substitue au Conseil constitutionnel pour décider de la non-constitutionnalité des textes.

 

N’empêche, les deux articles retoqués auraient  été reformulés et le dossier redéposé au MATD le 9 octobre dernier.   

 

Rabi Yaméogo, secrétaire général national du parti, qui a récupéré au ministère l’ancienne demande, a constaté qu’un document de deux pages a été glissé dans les dossiers, sans doute par erreur. Ledit document, dont nous avons obtenu copie, est intitulé comme suit : «Liste des dispositions prises lors du Congrès de l’UPC qui sont de nature attentatoire contre les membres du groupe UPC-RD». Ce qui laisse penser que les observations sur les deux articles, supposées faites par les agents du MATD, seraient en réalité l’œuvre des frondeurs  de l’UPC-URD. Si tel est le cas, il faut dire qu’il y a une sorte de délit d’initié.

 

Jusque-là, le parti du Lion n’a pas obtenu son récépissé.

 

 

 

-Le mercredi 7 novembre dernier, les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se sont réunis en plénière. Au terme de la rencontre,  la question de la plateforme multicanal de recensement électoral, qui divise tant, a été définitivement tranchée.

 

A ce qu’on dit, c’est l’ensemble des commissaires qui ont rejeté le système de recensement numérique (inscription par sms, Call center et en ligne)  proposé par leur président, Newton Ahmed Barry. En clair, le dénombrement se fera sur le terrain sur présentation de la CNIB ou du passeport.

 

Lors de la plénière du 30 octobre dernier, face au refus des commissaires d’adopter la plateforme multicanal, le président de l’institution avait estimé «se sentir seul, incompris et en tire toutes les conséquences et pour cela il allait  «prendre congé».  Une déclaration qui avait semé la confusion dans bien des esprits. Finalement il n’a pas démissionné, contrairement à ce qu’avaient pensé certains.

 

Le vendredi 2 novembre, M. Barry a effectivement pris part à la poursuite de la plénière, au cours de laquelle il a fait amende honorable. N’empêche, sa réforme n’a pas trouvé grâce aux yeux de ses pairs.   

 

 

 

- «Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous»,  disait le poète Paul Eluard. Voici maintenant une quinzaine  d’années  que les  chemins du journaliste  Songré Etienne Sawadogo et   de Cyprien Ndikumana, spécialiste connu et  reconnu de la régulation des médias, Directeur général de l’Institut Panos Grand Lacs basé à Kigali, se sont croisés. Et cette rencontre s’est vite transformée en une vraie convergence  professionnelle avec l’animation d’ateliers et  de séminaires  par le tandem, notamment dans cette partie de l’Afrique. Aujourd’hui une partie de ce travail d’équipe a été coéditée par les Editions Jamana (à   Bamako)  et Omega Print Plus (à Ouagadougou).

 

L’ouvrage «Notes sur les médias : principes, pratiques et perspectives», subdivisé en 7 chapitres ou 7 principes, est  de bonne facture. Préfacé par le Pr Alain Kiyindou de la chaire UNESCO de l’Université de Bordeaux, ce livre  entend contribuer, selon ses auteurs, à «la promotion d’une  culture du questionnement éthique et déontologique». 

 

 

 

-Le dimanche 18 novembre aura lieu, à la maison du Peuple,  la rentrée politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Selon une source proche du comité d’organisation, ce sera l’occasion pour le président du parti, Eddie Komboïgo, de procéder à l’installation officielle des 24 secrétaires généraux de section ainsi que des membres du Bureau politique national (BPN). 

 

 

 

-Souffrant depuis un certain temps, le réalisateur burkinabè Pierre Yaméogo a finalement été évacué le mardi dernier vers Paris pour des soins appropriés. Né à Koudougou en 1965, Saint Pierre Yaméogo, comme on l’appelle dans le milieu du cinéma, est l’auteur de plusieurs films dont «Wendemi», son film culte, «Delwendé», nominé pour les prix Oscar, «Moi et mon blanc», et «Bayiri».

 

 

 

-Comme il est de coutume depuis sa création, l’Association pour le développement de la région du Centre-Nord (ADRCN) se réunit en assemblée générale ordinaire au moins une fois par an.  Cette année ne déroge pas à la règle puisque tous les fils, filles et sympathisants des trois provinces la composant, à savoir le Bam, le Namentenga et le Sanmatenga, se retrouveront ce dimanche à partir de 09 heures à la Maison des Jeunes et de la Culture de Ouagadougou  (MJCO) pour débattre des rapports financier  et d’activités  2017,  amender et adopter les textes constitutifs et renouveler le bureau exécutif.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 11 novembre 2018 19:17

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