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Une Lettre pour Laye : - Un mot aux excités du CDP

 

Cher Wambi,

Ces derniers temps, le sujet de la réconciliation nationale est sur toutes les lèvres. Plus on en parle, moins la question du retour des exilés politiques, notamment celui de l’ancien président Blaise Compaoré, est taboue.

 

Beaucoup de gens se disent en effet que le Burkina Faso ne peut pas se réconcilier avec lui-même tant que nombre de ses filles et fils resteront en exil. Le principe du retour des grands exilés comme Blaise Compaoré ne se pose donc pas. Reste seulement à savoir les circonstances de temps et d’opportunité.

 

 

A ce sujet, il y a lieu de dire un mot aux excités du CDP.

 

En effet, quand on les a vus bombant le torse et vociférant à cor et à cris «Blaise Compaoré, Blaise Compaoré» lors de la rentrée politique du parti dimanche 18 novembre dernier à la maison du Peuple, on se rend compte qu’ils en rêvent comme du retour du Zoro des westerns revenant redresser les torts ou de Napoléon échappé de l’île d’Elbe pour instaurer «les Cent-Jours» en France.

 

Non, cher cousin, ce n’est pas à un tel retour-spectacle que pensent les hommes de bon sens et de bonne volonté, mais plutôt à un Blaise Compaoré ancien chef de l’Etat désincarné politiquement, c’est-à-dire n’appartenant plus à aucun parti, même plus au CDP, exempt de toute ambition autre que de mettre son expérience et son carnet d’adresses au service de ses compatriotes.

 

Persister à rêver d’un retour triomphal et revanchard ne rend service ni à Blaise Compaoré ni au Burkina Faso. C’est oublier que les «Cent-Jours» de Bonaparte se sont terminés piteusement à Waterloo.

 

Croyez-vous, messieurs les excités du CDP, que ceux qui sont aujourd’hui aux affaires sont des naïfs buvant l’eau avec les narines ?

 

 

 

Cher Wambi, le moins qu’on puisse dire, c’est que ceux qui avaient considéré comme une simple rumeur la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo à la présidentielle de 2020 doivent reconsidérer leur avis.

 

Certes jusque-là, l’intéressé n’a pas officiellement affiché son ambition présidentielle, mais à l’allure où vont les choses, ce n’est plus qu’une question de temps.

 

En effet, souviens-toi, cher cousin, que dans une de mes précédentes lettres je t’informais de la tenue d’une assemblée générale du «G33 Dignité», une organisation de jeunes du CDP, fin octobre dernier à Bobo-Dioulasso. Au cours de la rencontre, parrainée par l’ancien maire de Bobo-Dioulasso Salia Sanou, fidèle parmi les fidèles de Blaise Compaoré, en présence de certains caciques du parti, il a été, entre autres, question de la candidature de KDO au prochain scrutin. Chef d’une mission d’observation électorale de la CEDEAO de la dernière présidentielle malienne, le natif de Boussouma s’était rendu, au cours de l’entre-deux-tours du vote, à Abidjan où il a rencontré l’ex-chef de l’Etat burkinabè. Une visite qui avait ravivé davantage les conjectures sur les intentions politiques de KDO.

 

Cher cousin, dans un appel parvenu hier à la rédaction du journal de ton oncle Nakibeuogo, dont je te propose l’intégralité à la page 10, une soixantaine de Burkinabè appellent à la «mobilisation citoyenne pour la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo à l’élection présidentielle de 2020».

 

 Après avoir parcouru la liste des signataires, dont certains résident à l’étranger, je n’ai point rencontré de noms connus du grand public. Serait-ce là un avant-goût en attendant que de gros calibres, tapis dans l’ombre,  se fassent entendre ?

 

L’avenir nous situera.

 

 

 

Cher Wambi, après avoir connu un début poussif, le procès du putsch manqué bat son plein depuis juin 2018. On est présentement en train de boucler les auditions à la barre puisqu’il ne reste plus qu’une poignée de personnes à entendre avant d’entamer les autres phases de ce procès marathon.

 

Mais des informations qui me sont parvenues, cher cousin, la mécanique du procès pourrait vite s’enrailler si rien n’est fait d’ici là pour débloquer la situation.

 

J’ai en effet ouï dire que les avocats commis d’office sont très mécontents de l’exécution de la convention financière qui les lie au tribunal militaire. Il semble en effet qu’en vertu d’un accord conclu avec le parquet militaire avant le début du procès du putsch manqué, les honoraires des commis d’office ont été fixés ainsi : un million de francs CFA par accusé défendu durant le premier mois et à compter du 2e mois, il sera payé 50 000 CFA par jour et par accusé défendu.

 

Le problème est que depuis le début du procès, les hommes en robe noire n’auraient reçu qu’une première tranche de 900 000 FCFA. Ce paiement date d’avant les vacances judiciaires et depuis, plus rien, l’âne refusant, désespérément, de péter. J’emprunte cette expression aux étudiants qui l’utilisaient sur le campus lorsque le pécule mensuel traînait à tomber dans leur  escarcelle.

 

On le voit, non seulement le premier mois n’est pas totalement payé, mais en plus, les paiements des montants journaliers n’ont pas encore eu lieu. C’est dire que l’Etat, à travers la justice militaire, a une énorme dette envers les avocats commis d’office. Ces derniers seraient présentement dans des tractations avec le Barreau et le parquet militaire pour obtenir satisfaction et s’ils n’obtenaient pas gain de cause, il n’est pas exclu qu’ils jettent la robe, pardon, l’éponge. La conséquence d’une telle situation serait immédiatement l’arrêt du procès puisqu’au pénal, on ne peut juger un accusé qui ne bénéficie pas de l’assistance d’un avocat.

 

Quand on parle d’un procès équitable, cela englobe tous ces aspects car si les avocats crient famine, il est clair qu’ils ne pourront pas convenablement assurer leur mission auprès de leurs clients.

 

Alors vivement que les différentes parties accordent leurs violons et que rapidement une solution heureuse soit trouvée à ce problème pour ne pas enrayer la mécanique de la machine judiciaire.

 

Restons toujours dans le volet judiciaire pour parler de l’affaire Mamadou Lallou.

 

 

 

Comme je te l’ai révélé en septembre dernier dans deux de mes missives que je t’ai envoyées, Seidou Ouédraogo, le président de la chambre de première instance du tribunal militaire qui dirige présentement le procès du putsch manqué du général Gilbert Diendéré, est lui-même poursuivi, en citation directe, devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Ouagadougou pour détournement de bien d’autrui suite à une plainte formulée par Mamadou Lallou. La plainte est née suite à la saisie puis à la vente d’un immeuble appartenant au plaignant en avril 2011. Seidou Ouédraogo officiait alors au tribunal de grande instance de Ouagadougou. L’immeuble avait été juridiquement cédé à une banque de la place à près de 68 millions F CFA avant d’être revendu dans la foulée à 130 millions. Mamadou Lallou soutient n’avoir été mis au courant de la vente de son immeuble que plus de 2 ans après et que la somme de cinquante millions F CFA, représentant la différence entre les 13,2 millions qu’il devait à la banque et le prix (68 millions) auquel sa maison a été cédée à la banque, ne lui a pas été reversée jusqu’à ce jour et cela, au mépris des textes législatifs.

 

Cette plainte ne concerne pas Seidou Ouédraogo seulement, car, au nom de la collégialité, tous les autres magistrats (Moriba Traoré et Christine Compaoré) et auxiliaires de justice (le greffier en chef, Olivier Somé, et l’huissier Oumarou Sawadogo) qui ont eu à jouer un rôle dans le processus ayant abouti à la saisie puis à la vente de l’immeuble sont poursuivis tout comme Franck Alain Kaboré, l’acquéreur de l’immeuble.

 

Le dossier avait été appelé une première fois le 16 août dernier, puis renvoyé finalement au 27 septembre. Mais ce jour-là, cher Wambi, seul le plaignant était au prétoire, les prévenus ayant brillé par leur absence. La non-comparution de Seidou Ouédraogo avait été justifiée par un de ses avocats par le fait qu’il était à «une mission de l’Etat» pour le procès du putsch manqué.

 

Ce même 27 septembre, Me Roger Yamba s’est ajouté au nombre des avocats de Seidou Ouédraogo en se constituant à l’audience auprès de lui et a, par conséquent, demandé le renvoi afin de pouvoir prendre connaissance du dossier. La demande de renvoi a été conditionnée à ce que la nouvelle date soit ferme. Et justement cette nouvelle date, c’est ce vendredi 23 novembre 2018.

 

Je te rappelle que le plaignant est sans écho de sa demande d’application des mesures conservatoires. Celle-ci se serait égarée dans les méandres de la justice. Une cinquantaine de jours après le dépôt de cette lettre, Mamadou Lallou en a dernièrement produit une copie qui a été ajoutée au dossier.

 

Cette nouvelle date ayant été fixée à la demande des conseils de la défense, le plaignant m’a confié son espoir que, cette fois-ci, on puisse entrer enfin dans le fond du dossier avec les débats qui vont avec.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

- Depuis mercredi dernier, les usagers de la voie qui passe devant le siège de la LONAB et de la rue Ousmane Sibiri Ouédraogo longeant les locaux de «L’Observateur Paalga» ont constaté, avec grand soulagement,  une certaine fluidité dans la circulation au cours de la matinée. Cette subite embellie dans cette zone toujours encombrée par la circulation et les stationnements anarchiques est due à l’action salutaire de la police municipale dont la présence d’éléments a discipliné les hors-la-loi qui avaient pris l’habitude d’enfreindre le sens interdit.

 

Mais dès que les policiers quittent les lieux aux alentours de midi, les mauvais réflexes recommencent à se manifester. Comme quoi, l’incivisme à la vie dure à Ouagadougou.

 

Autant il faut saluer cette sortie de la police municipale, autant il faut exhorter la mairie à prolonger le temps de présence des forces de l’ordre sur les voies à sens interdit. On le voit, il suffit parfois de simples actions pour atténuer le bordel à ciel ouvert qu’est devenue la zone commerciale.    

 

 

- C’est un truisme, l’Etat vit des taxes et impôts prélevés sur ses citoyens, sur leurs revenus et sur toutes les activités socio-économiques. Mais la faiblesse de l’assiette fiscale, ajoutée au fait que beaucoup de gens font des pieds et des mains pour feinter les impôts, contribue à affaiblir l’Etat qui ne peut plus jouer convenablement son rôle régalien. Et s’il y a une taxe qui peine à prendre corps, car nombreux sont ceux qui rechignent à la payer, c’est bien la taxe de résidence. Conscient de cet état de fait, le gouvernement a décidé de la collecter directement à la source des revenus des fonctionnaires et des salariés du privé. Après qu’on en a largement informé le public, la mesure entre en vigueur à compter de ce mois. Ainsi, sur le bulletin de paie des fonctionnaires, une taxe s’ajoute : celle de résidence. Selon des informations, à la fin de ce mois de novembre, c’est la taxe de résidence de 2017 qui sera déduite des salaires des agents publics. Son montant est variable, car fonction de la zone de résidence et des commodités dont le citoyen dispose à domicile : eau, électricité, téléphone, piscine, jardin, type de maison (simple ou à étages), etc.

 

 

- Saluer, stimuler et encourager toute action significative s’inscrivant dans la promotion de la paix, c’est le but visé par l’artiste musicien Bamos Théo en initiant les Pingre Kuni, les trophées de la paix en langue mooré. La cinquième édition de cet évènement aura lieu le vendredi 30 novembre 2018 à la salle des fêtes de Ouaga 2000. Cette initiative vise toutes les couches sociales ainsi que tous les âges. Voilà sans doute pourquoi l’évènement se tient sous la présidence d’honneur de Titinga Frédéric Pacéré, la présidence du ministre de l’Artisanat, Harouna Kaboré, et le parrainage du ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango. Cette année le thème choisi est : «Cohésion sociale : rôle et contribution de la femme». Et c’est au cours d’un dîner de gala que le mérite d’une dizaine de personnalités sera reconnu.

 

 

- «Avec saint Charles Lwanga, jubilons dans le Seigneur et bâtissons une communauté unie et  missionnaire». C’est sous ce thème que la communauté chrétienne de Yaba dans la paroisse Sacré-Cœur de Toma, diocèse de Dédougou, célèbre les 60 ans de sa chapelle. A cette occasion, quatre jubilés intermédiaires ont déjà été organisés autour des thèmes de la famille, des malades, du mariage et de la jeunesse. Le comité d’organisation a aussi mené la réflexion sur la construction  d’une nouvelle église plus spacieuse et mieux équipée à Yaba. 

 

Pour clore ces jubilés intermédiaires en beauté, la communauté prévoit, le vendredi 30 novembre 2018 à 18 heures, une grande conférence publique suivie d’une veillée. Le lendemain samedi 1er décembre, une grand-messe sera célébrée sous le haut patronage de Son Excellence Mgr Prosper Bonaventure Ky, évêque de Dédougou, sous le parrainage du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, et le coparrainage du docteur Jean Laopan Paré.

 

Tout le monde est chaleureusement convié à ce jubilé de diamant où coulera le bon dolo san.

 

 

 

- Vous êtes à la recherche d’un endroit où vous détendre ce week-end ? Eh bien, ne cherchez plus. Sur l’initiative de la «cave Djiguemdé et frères», le bien-nommé Bonheurville va en effet abriter du vendredi 23 au dimanche 25 novembre 2018 la première édition du «zemstaab-raaga», autrement dit le «marché de la concorde sociale, de l’entente» à 100 mètres du côté sud du rond-point de la Transition. Au programme de ces 72 heures de réjouissances, de sports et de promotion de la culture burkinabè, des matches de rakiré (alliance à plaisanterie) entre Poésé et Peulhs, Yarsé et forgerons ; la grande finale maracana Hélios # Renaissance, un jeu de pétanque ainsi qu’un marché avec toutes les commodités. Alors, ne vous faites pas raconter l’affaire.

 

 

 

- Le samedi 24 novembre 2018 sera un jour de retrouvailles et de liesse à l’Etablissement Gabriel Taborin (EGT) de Saaba : en effet, cet établissement catholique de la congrégation des frères de la Sainte-Famille lance officiellement les festivités de ses noces d’argent (25 ans) qui s’étalent sur l’année scolaire 2018-2019. A cette occasion, une messe d’action de grâce sera dite à partir de 10h00 au sein de l’établissement, suivie d’un match de gala et d’une kermesse qui se poursuivra le dimanche 25 novembre. En 25 ans d’existence, l’Etablissement Gabriel Taborin a généré de nombreuses compétences aussi bien au niveau de l’enseignement général que de l’enseignement technique (génie civil, génie mécanique et génie électrique). Les anciens élèves, les anciens parents d’élèves et les anciens encadreurs sont fortement attendus à ce rendez-vous jubilaire du samedi 24 novembre 2018.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 25 novembre 2018 18:35

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