Menu

Une Lettre pour Laye : Des cierges pour l’abbé Joël

 

Cher Wambi,

 

Plus que jamais, depuis le 15 septembre 2016, avec la sanglante attaque sur l’avenue Kwame Nkrumah, la lutte contre le terrorisme est devenue une préoccupation quotidienne au Burkina Faso. Après s’être sanctuarisée dans le nord du pays, notamment dans la province du Soum, l’hydre terroriste a étendu ses tentacules dans l’Est et parvient même à mener des razzias, çà et là, dans le reste du pays.

 

 

Depuis ce jour fatidique de septembre 2015, le Faso  continue de compter ses fils fauchés par les terroristes. Et en dehors des Forces de défense et de sécurité (FDS), cher cousin, s’il y a un corps qui paie un lourd tribut dans cette guerre asymétrique, c’est bien nos braves enseignants. Ecoles, collèges et lycées désertés pour insécurité, établissements scolaires incendiés ou carrément dynamités, enlèvements d’instituteurs et de professeurs, le tout couronné par des assassinats d’enseignants. Le dernier fait en date étant l’enlèvement à Koutougou, le 11 mars 2019, sur l’axe Djibo-Kongoussi, des éducateurs Judicaël Ouédraogo et Al-hassane Cheickna Sana de la CEB de Djibo 2 suivi de leur assassinat le 18 mars et de leur inhumation le lendemain 19 à Koutougou. Face à cette situation, on est en droit de se demander qu’est-ce que cette corporation a bien pu faire pour mériter un tel triste sort ?

 

Mais à l’analyse, cher Wambi, cet acharnement contre les dispensateurs du savoir est compréhensible en ce sens que les terroristes qui écument dans nos contrées s’inspirent plus ou moins de l’idéologie de Boko Haram au Nigeria pour qui l’éducation (l’école) du blanc est un péché. Du coup, pour eux, s’attaquer aux enseignants, c’est comme contribuer à circonscrire puis à éradiquer un mal.

 

Mais cher cousin, quand dans le nord du pays, ces hommes sans foi ni loi passent menacer les maîtres en leur exigeant d’enseigner désormais en arabe, c’est à ne rien comprendre. Passe encore s’ils leur demandaient même de dispenser le savoir en fulfuldé, une des langues locales. Sinon le français et l’anglais que ces hommes semblent détester tant sont des langues d’emprunt au même titre que l’arabe qu’ils prisent.

 

Malgré le contexte très difficile dans lequel il exerce son métier, il faut reconnaître, cher Wambi, que le temps béni où l’enseignant était craint et respecté est révolu il y a belle lurette.

 

Si dans le temps, les élèves se cachaient dès que leur maître passait dans leur quartier, aujourd’hui, ce n’est plus le cas, car l’élève fera tout pour se faire voir par son éducateur et pour cela il n’hésitera même pas, ô sacrilège, à l’appeler par son prénom, le vouvoiement ayant rendu l’âme depuis longtemps.

 

Depuis qu’on a commencé à bastonner les enseignants devant leurs élèves dans les cours d’écoles, il faut dire que tout a définitivement changé mais en mal. Difficile dans ces conditions de se faire respecter.

 

C’est ainsi que je suis tombé des nues lorsque j’ai appris ce qui s’est passé dans un lycée communal de la capitale burkinabè. Tiens-toi bien, cher cousin, que du 7 au 19 mars 2019, aucun cours n’a pu être dispensé à cause d’un bras de fer entre la direction du lycée et les élèves.

 

Le casus belli serait né de la nomination d’un nouveau proviseur. Ce changement n’a pas plu aux pensionnaires du lycée qui s’y sont opposés en vain. Et une fois en fonction, le nouveau maître des lieux a pris une note dans laquelle il mettait fin, pour cette année, à certaines activités extrascolaires comme la coupe du proviseur et la journée culturelle.

 

En réaction à ces nouvelles mesures, les élèves ont séquestré les professeurs et le personnel administratif de 8h à 15h. Les croquants ont quand même libéré les enseignants à partir de 11h. Mais avant de quitter la cour de l’établissement, chaque prof devait montrer patte blanche en laissant fouiller son véhicule afin que les élèves s’assurent qu’aucun membre de l’administration n’y était caché.

 

C’est en riposte à ce mouvement d’humeur que les professeurs auraient décidé, de concert avec la direction, de ne plus donner des cours tant que les élèves ne leur présenteront pas des excuses. Chose que les apprenants n’entendaient absolument pas faire et ils y ont tenu parole puisqu’ils ne se sont jamais excusés. Finalement, ce sont les parents d’élèves qui sont venus faire acte de contrition à la place de leurs mômes.

 

Le mercredi 20 mars 2019, les cours ont pu reprendre au lycée alors que les congés du deuxième trimestre débutent ce vendredi soir. Quel gâchis ! Mais il faut noter qu’en agissant de la sorte, ces élèves ne savent pas que c’est ainsi qu’ils préparent eux-mêmes leurs propres échecs.

 

Cher Wambi, treize mois déjà que le procès du putsch manqué se déroule à la salle des Banquets de Ouaga 2000 où siège, pour ses audiences, la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou.

 

On a eu droit d’abord à une longue bataille de procédure marquée par les préliminaires et autres exceptions soulevées par les avocats de la défense. Ensuite, est venu le temps de l’instruction à la barre avec les auditions des accusés puis des témoins et experts. A présent, l’heure est à l’examen des scellés et des éléments sonores qui font tant de bruits depuis que la justice militaire a reçu l’ordre d’engager des poursuites contre les présumés putschistes.

 

Mais dans tout ça, l’élément majeur, ce sont les fameuses écoutes entre le général Djibril Bassolet et Guillaume Soro alors président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire que les experts internationaux n’ont pas pu authentifier. Mais cela n’a pas empêché le parquet de les faire écouter en l’absence de Bassolet qui n’est pas là pour « affronter sa propre voix » comme l’a regretté Me Prosper Farama, un des avocats des parties civiles.

 

Cher cousin, un des problèmes de ces écoutes, c’est que ça fonctionne comme un dictaphone qui enregistre tout,  au point qu’il y a des conversations privées voire intimes qui ont été captées par les grandes oreilles. A ce sujet, j’apprends, cher Wambi, qu’en début février 2019, Djibrill Bassolet a introduit un recours contre l’Etat burkinabè devant la Cour de justice de la CEDEAO pour violation de sa vie privée. Il réclamerait, en réparation, la coquette somme de 150 millions de nos francs. On ne sait pas ce qui va en sortir mais le verdict est, lui, attendu, en principe, pour la fin de ce mois de mars.

 

 

 

Cher Wambi, je t’invite à présent à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante. Un carnet au contenu inhabituellement maigre comme l’actualité le réserve bien souvent à cette dame aux yeux fureteurs.

 

 

 

- Le dimanche 17 mars 2019, alors qu’il revenait d’une messe qu’il a célébrée dans le village de Bottogui dans la commune de Kelbo, l’abbé Joël Yougbaré, curé de la paroisse de Djibo, a été enlevé par des individus armés non identifiés sur le chemin du retour. Depuis on est sans nouvelle de ce prêtre originaire du diocèse de Fada N’Gourma mais qui servait, en mission, dans le diocèse de Dori.

 

Les Forces de défense et de sécurité sont mobilisées dans des opérations de recherche pour retrouver l’abbé Joël, mais du côté de son diocèse d’origine, on soutient ces recherches par la prière. Ainsi, dans une lettre adressée le 20 mars 2019 aux prêtres, aux religieux et aux chrétiens du diocèse de Fada N’Gourma, Mgr Pierre Claver Yenpaabu Malgo, demande à tous de prier pour la protection et la libération de l’abbé Joël.

 

«Nous avons déjà adressé des prières à son intention. Je voudrais par cette note vous encourager à ne pas désespérer mais à persévérer dans la prière car rien n’est impossible à Dieu». Invite a été ainsi faite pour la récitation d’une dizaine de chapelets pour la libération de l’abbé Joël à la fin de chaque office et des vêpres. Les prêtres porteront cette intention lors des messes. En tout cas, Mgr Malgo a grand espoir que «nos prières dites avec foi soulageront Monsieur l’abbé Joël Yougbaré dans sa situation actuelle et contribueront à le retrouver ».

 

 

 

- La région du Centre-Nord a enregistré de nombreux déplacés internes en raison du conflit intercommunautaire de Yirgou et ses environs dans la commune de Barsalogho et des attaques terroristes dans les localités du Soum (région du Sahel). Face à la situation de crise humanitaire, le gouvernement burkinabè a, avec le soutien de ses partenaires, érigé des camps de déplacés afin d’accueillir les populations en situation de détresse. L’on dénombre, selon les données du CONASUR (Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation), 1 132 déplacés de la communauté peuhle et 10 007 déplacés de la communauté mossi, respectivement sur les sites d’accueil de Barsalogho-centre et de Foubé. Les projecteurs du CONASUR et de ses partenaires sont plus centrés sur les déplacés internés dans les camps. Contrairement à de nombreux déplacés qui sont abandonnés à eux-mêmes dans des familles d’accueil dans les communes de Dablo et de Kaya, ceux des camps bénéficient, en plus du tapage médiatique sur leur situation de vulnérabilité, d’une assistance alimentaire, sanitaire, psychologique et sécuritaire. L’on dénombre, selon des sources communales, environ 5 000 déplacés dans des villages de Dablo et plus de 4 000 déplacés dans des villages et secteurs de Kaya. Vivement que le CONASUR vienne au secours de ces milliers de déplacés qui se sentent abandonnés par l’Etat.

 

 

 

- Le 29 mars prochain s’ouvrira à la Zone d’activités diverses (ZAD) de Ouagadougou la 2e édition  de la Vitrine internationale du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration de Ouagadougou (Vithro). Une activité visant à convaincre les touristes et autres amoureux des pays de l’espace UEMOA que la région reste fréquentable en dépit de soubresauts vécus çà et là. A cette occasion, outre le défilé des différents acteurs de la chaîne, on assistera à des expositions, à des dégustations de mets de la sous-région, à un dîner de gala et à la journée du Roi. Sans oublier les traditionnels manèges pour enfants.

 

L’événement, qui se tiendra jusqu’au 05 avril, est placé sous l’égide du ministre d’Etat Siméon Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, de ceux de l’Agriculture, Salif Ouédraogo, de l’Environnement, Nestor Batio Bassière ; de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou et du président de la Fédération des organisations patronales de l’hôtellerie et du tourisme de l’espace UEMOA, Racine Mamadou Sy.

 

 

 

-Le mois de mars est décidément celui de la femme. Après la célébration officielle le 8 mars dernier à Koupéla, de l'édition 2019 de la Journée internationale de la femme, l'Amicale des femmes des ministères des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine en collaboration avec les femmes de la Coordination des communautés vivant au Burkina commémorent en différé cette journée consacrée à «l’autre moitié du ciel». Cette commémoration, prévue du 28 au 30 mars, a pour marraine Mme Sika Kaboré, épouse du chef de l'Etat, et sera marquée par diverses activités notamment : une marche pour la santé, une opération don de sang, une séance de dépistage de l'hépatite B, une exposition de produits des communautés vivant au Burkina et une conférence publique sur le thème «Femme, actrice de paix, de cohésion sociale et d’intégration» qui sera animée par Mme Monique Ilboudo.

 

 

 

- Le week-end du samedi 23 et du dimanche 24 mars 2019 sera marqué d’une pierre blanche dans le canton de Doulougou, de la commune du même nom de la province du Bazèga.

 

En effet, le chef du canton, Sa Majesté Naaba Saneem, organise la première édition du Naab-peelga, fête traditionnelle du canton.

 

Au programme :

 

Samedi 23 mars 2019 : célébration coutumière avec les notabilités coutumières et les populations ;

 

Dimanche 24 mars 2019 : réjouissances populaires. Un lunch est offert au palais du chef, sis à Gana à 12 heures. Vous y êtes tous cordialement invités.

 

 

 

- Ce dimanche 24 mars, à partir de 9h 30 mn à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou (MJCO), sous la conduite de leur président, le colonel major Komyaba Pascal Sawadogo, les adhérents et sympathisants de l’Union pour le développement de la province du Sanmatenga/Natigmibzanga  (UDPS/N) se retrouveront pour une des activités phares de ce début d’année : le renouvellement du bureau exécutif. Du beau monde en perspective au regard des enjeux actuels de cette partie du pays.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 24 mars 2019 17:58

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut