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Une lettre pour Laye : 11 députés CDP écrivent à Blaise

 

Cher Wambi,

 

Dans ma précédente, je te faisais cas de cette grande pluie qui s’est abattue sur Ouagadougou le jeudi 4 juillet dernier, occasionnant des inondations dans certains quartiers et bâtiments publics  dont celui de la Direction générale des transports terrestre  et maritime (DGTTM). Sache que, selon les relevés des services météorologiques de l’ASECNA, il est tombé ce jour 91,3 mm d’eau. Certes ce n’est que quantité négligeable, donc insusceptible d’occasionner des dégâts.

 

 

Mais, cher cousin, comme le dit l’adage populaire : « Aide-toi et le ciel t’aidera », si l’on prenait bien soins du peu de caniveaux dont nous disposons en ne les transformant pas en dépotoirs publics, l’on parviendrait à minimiser les dommages causés par les fortes pluies. Pour tout dire, le plus souvent nous sommes plus victimes de nos propres turpitudes que du déchaînement de Dame Nature. Je ne suis pas sûr que la même quantité d’eau tombée sur certaines capitales africaines ou d’ailleurs produira  les mêmes effets que ceux constatés à Ouaga la semaine dernière.

 

Oui, cher Wambi, on m’objectera que si cela est vrai, c’est tout simplement parce que ailleurs, il y a suffisamment de caniveaux. C’est vrai. Mais en attendant que nous ayons assez de canaux d’évacuation, commençons par ne pas obstruer le peu que les pouvoirs publics réalisent çà et là à coût de milliards de francs CFA.

 

Cela dit, cher cousin, je m’en vais à présent te livrer le relevé pluviométrique de la semaine du jeudi 4 au mercredi 10 juillet 2019 :

 

Dori : 29,6 mm ; Ouahigouya : 47,2 mm ; Ouagadougou-Aéro : 156,5 mm ; Dédougou : 68,3 mm ; Fada N’Gourma : 85,9 mm ; Bobo-Dioulasso : 69 mm ; Boromo : 57,6 mm ; Pô : 46,1 mm ; Gaoua : 35,2 mm ; Bogandé : 53,6 mm.

 

 

 

Cher Wambi, comme toi, j’ai été également surpris de la suspension, par le secrétaire général du CAMES, du  Pr  Augustin Marie-Gervais Loada des travaux de la 41e session des Comités consultatifs interafricains. Connaissant l’intéressé dans ses grades universitaires  et également dans ses hauts faits au niveau de la société civile, on ne peut qu’être étonné de ce qui lui arrive. Et j’ai voulu en savoir davantage pour ma propre gouverne et pour l’opinion nationale.

 

Mais des sources proches de l’intéressé m’ont répondu que l’affaire dépasse de très loin la modeste personne du Pr Loada, pour ne pas dire qu’il s’agit d’une affaire d’Etat dont on aura le fin mot au moment opportun.

 

En attendant, cher cousin, le Pr  Loada s’active au lancement imminent, c’est-à-dire courant juillet, d’un nouveau parti dont il est l’un des fondateurs, à savoir le Mouvement patriotique pour le salut (MPS).

 

 

 

Cher Wambi, Je l’ai appris par le journal de ton oncle Nakibeugo, une banque de la place, par correspondance adressée au président  de l’Ordre des médecins, a sommé  « les Genêts »  de vider les lieux sous huitaine sous peine d’expulsion par la force publique. Cette mise en demeure fait suite à un contentieux civil  à l’issue duquel l’immeuble abritant cette clinique huppée de Ouagadougou a été adjugé à  un établissement financier qui l’aurait  ensuite revendue à un opérateur économique. Le nouvel acquéreur voudrait entrer donc en possession de son bien, mais le DG des Genêts, le Dr Paul Stanislas Zoungrana, et son équipe  refuseraient, selon les termes de la lettre, de décamper.

 

La deadline, cher cousin, expire  ces jours-ci sans que je   sache si on va effectivement jeter à la rue personnel soignant, administration et,  surtout, malades. Des expulsions-saisies, cher Wambi, j’en vois chaque jour que Dieu fait, mais sauf erreur ou omission, je ne me souviens pas  avoir déjà vu un établissement hospitalier frappé par une telle mesure. Ce serait donc une première. Le problème, cher  cousin, c’est qu’aucun des  protagonistes de l’affaire ne veut s’exprimer. Ni la banque, ni «les Genêts», où une équipe de L’Observateur Paalga s’est rendue mercredi dernier, encore moins le président de l’Ordre.

 

Il est vrai que le problème est assez délicat eu égard à la spécificité de l’établissement, et si j’ai un souhait à émettre, c’est que les différentes parties trouvent un terrain d’entente pour que le droit soit respecté et qu’on s’incline devant l’autorité de la chose jugée  tout en évitant le spectacle effroyable et l’effet désastreux de patients qui seraient traînés dans la rue avec baluchons et perfusions. J’espère en tout cas qu’on n’en arrivera pas là.

 

 

 

Cher Wambi, la route nationale n°10, Dédougou-Tougan, longue de 91 km, a été inaugurée le mercredi 26 juin 2019  dans la capitale du Sourou au cours d’une cérémonie présidée par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré himself. Et comme l’écrivait, à cette occasion, le journal de ton oncle Nakibeogo, le bitumage de cet axe, financé par la Banque islamique de développement (BID), «participe au désenclavement de la région de la Boucle du Mouhoun, considérée comme le grenier du Burkina, mais qui, en matière de routes, est pourtant toujours à l'âge de la terre rouge».

 

Deux semaines après cette inauguration en grande pompe, les machines et les engins de terrassement qui ont servi à la construction de la route n’ont même pas été tous ramenés à Ouagadougou que, déjà, on voit des gens qui ramassent, par tricycles entiers, le granite concassé déversé sur la voie. Ce matériau, au fil de la fréquentation de la route, doit se compacter et faire corps avec la voie.

 

Certains pensent que c’est par ignorance que les gens le font, pensant que l’entreprise a dû oublier de ramasser le surplus de granite concassé et qu’alors ils peuvent en prélever pour leur propre usage.

 

Mais, cher cousin, c’est tout simplement des actes de vandalisme qu’il faut réprimer avec la plus grande rigueur. Voilà des gens qui criaient comme des putois qu’il n’y a pas de route dans leur zone ; et quand on en construit, ils sont les premiers à les détruire pour ensuite dire que le travail a été bâclé.

 

Ignorance ou pas, l’Etat, à travers le ministère des Infrastructures, doit tout mettre en œuvre afin de mettre la main sur ces bandits d’un autre genre et leur appliquer la rigueur de la loi. Ça ne doit pas être difficile de prendre des gens en flagrant délit. On peut utiliser des patrouilles de police et de gendarmerie dans des véhicules banalisés, et le tour est joué.

 

Cette situation me rappelle celle des gens qui crient également dans nos villes qu’il n’y a pas de caniveaux. Mais une fois qu’on les creuse, ils les transforment en dépotoirs d’ordures de toutes sortes, ce qui bouche les canalisations, et bonjour les inondations dès qu’on a une petite pluie.

 

Qu’on ne me parle pas de pauvreté ici, car, en réalité, ces gens-là souffrent plus de la misère mentale, de la pauvreté d’esprit.

 

 

 

Et justement parlant de pauvreté d’esprit, l’autre image qui m’a choqué, cher Wambi, c’est celle des habitants de la localité de Sakoinsé qu’on a vu mercredi dernier, à l’aide de bidons de 20 litres, en train de siphonner le carburant transporté par un camion-citerne qui s’est renversé.

 

Fort heureusement, il n’y a eu, autant que je sache, aucune victime. Mais j’imagine l’hécatombe qu’il y aurait que si la citerne s’était embrasée à un moment donné. On aurait eu des torches humaines sans qu’on puisse vraiment les plaindre. Bien sûr, ce genre de drame ne s’est jamais produit dans notre pays, je touche du bois, mais les images nous viennent de l’extérieur, de pays limitrophes ou de la sous-région comme le Nigeria. Et c’est au Niger, chez notre voisin, que le dernier incident dramatique de ce genre est survenu. Je me le rappelle encore comme si c’était hier. L’événement s’est produit dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mai 2019 non loin de l’aéroport de Niamey. Le camion-citerne s’est renversé sur la voie ferrée, et pendant que les gens le siphonnaient, il a pris feu. Bilan : 58 morts, 40 blessés et des motos calcinées.

 

Pour moins de 15 000 FCFA le prix d’un bidon de 20 litres d’essence, je me demande toujours, cher Wambi, comment les gens peuvent prendre le risque de se sacrifier atrocement de la sorte.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

Selon une source bien introduite, la Chambre de contrôle de la justice militaire a tenu une audience  en début de semaine sur le dossier du colonel Auguste Denise Barry. Elle aurait décidé de la mise en accusation de l’intéressé, qui devra donc passer en jugement.

 

Interpellé le 29  décembre 2017, celui qui était alors directeur du Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CESDS) a finalement été déposé le 3 janvier 2018 à la Maison d’arrêt et de correction des armées pour « opération de déstabilisation du régime du président Roch Marc Christian Kaboré ».  Après sept mois de détention préventive, l’ancien ministre de la Sécurité bénéficie depuis le 28 août 2018 d’une liberté provisoire.

 

 

 

L’arbitrage de l’ancien président Blaise Compaoré n’en finit pas d’être sollicité dans la crise qui secoue actuellement le CDP, parti dont il est le fondateur. Alors que l’ex-locataire du palais de Kosyam a déjà adressé une lettre à ses ouailles au sujet de la guerre de candidature à la présidentielle de 2020 qui oppose Eddie Komboïgo, président du parti, à Kadré Désiré Ouédraogo, c’est au tour d’un groupe de députés de lui envoyer une missive. Les signataires de cette correspondance, au nombre de onze,  invitent le deus ex machina à sortir de l’attentisme pour se prononcer ouvertement en faveur de l’un des deux protagonistes. Cela suffira-t-il à ramener la cohésion dans la maison ? Rien n’est moins sûr. Mais  Charles Niedeugo, Kirigahon Alphonse Nombre, Winmangré Saïdou Yaméogo, Rasmané Daniel Sawadogo, Yahaya Zoungrana, Salifou Poubere, Windyellé Sawadogo, Ousmane Diallo, Maïmouna Ouédraogo / Sawadogo, Oumarou Dicko et Juliette Bonkoungou, auteurs de cette lettre, veulent bien y croire.

 

 

 

Réclamé à cor et à cri par l’opposition politique et initialement prévu pour avril dernier, le dialogue politique se tiendra enfin du 15 au 22 juillet prochain. C’est l’annonce faite par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans une lettre adressée au chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, dont nous vous proposons l’intégralité.

 

 «Le Président du Faso,

 

président du Conseil des ministres

 

A

 

Monsieur le président du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso

 

Ouagadougou

 

 

 

Monsieur le Président,

 

 

 

Suite  à nos différentes concertations et après le rapport du comité préparatoire, j’ai le plaisir de vous informer que le dialogue politique se tiendra du 15 au 22 juillet 2019 à la salle polyvalente de la présidence du Faso.

 

La cérémonie d’ouverture se fera à partir de 10 heures.

 

Le dialogue politique se déroulera autour des deux points essentiels suivants :

 

1.    Le code électoral et les élections de 2020 avec comme sous-points :

 

     la relecture du Code électoral ;

 

     le calendrier électoral ;

 

     le vote des Burkinabè de l’étranger ;

 

     l’élection au suffrage universel direct  des présidents de conseil des collectivités territoriales ,

 

     La CENI ;

 

     La question du quota genre.

 

      

 

2.    La situation nationale avec comme sous-points :

 

     la question sécuritaire ;

 

     la question de la réconciliation nationale ;

 

     la question de l’unité nationale et de la cohésion sociale ;

 

     la question de l’autorité de l’Etat et celle du civisme ;

 

     les questions d’intérêt  national.

 

La délégation du CFOP sera composée de vingt membres dont au moins cinq femmes.

 

Une coprésidence des débats sera assurée par le président intérimaire du MPP et le président du CFOP.

 

Conformément à la proposition du comité préparatoire, le rapporteur général sera le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, et les rapporteurs seront les autres membres du comité préparatoire (CFOP-APMP).

 

Les ministres, selon les thématiques, pourront participer pour donner les éclairages nécessaires aux débats.

 

Vous voudrez bien me faire parvenir la liste de vos représentants le plus rapidement possible.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes salutations distinguées.»

 

 

 

Roch Marc Christian Kaboré

 

 

 

 «Plus rien ne sera comme avant». Ce slogan est en vogue au Burkina Faso depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014. Un beau slogan qui malheureusement se traduit négativement sur le terrain. Ainsi, l’école qui était, avant, un sanctuaire autant qu’une chapelle, comme le soutenait Victor Hugo, est aujourd’hui profanée, désacralisée au point que les enseignants, qui étaient parfois molestés par leurs apprenants, le sont à présent par les parents de ceux-ci. Et les exemples sont légion dans ce Burkina Faso post-insurrection  où, à Bobo-Dioulasso, à Mogtédo et à Ouagadougou, des éducateurs ont été violentés dans la cour de l’école par des parents d’élèves.

 

Chaque fois, il y a eu une indignation collective, l’opinion s’offusquant que de telles pratiques, barbares et ignobles, aient cours au Faso. Alors, on a toujours espéré que la justice passe.

 

Et concernant particulièrement le cas de la capitale où Oumarou Sanfo, le parent d’élève qui avait déboulé dans la cour de l’école primaire Kwame Nkrumah avec une machette en main, le 29 janvier 2019, justice a été rendue : en effet, le mardi 9 juillet dernier, le sieur Sanfo a comparu devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou. Il a plaidé coupable en reconnaissant avoir « frappé » l’enseignant de son fils, mais a nié avoir molesté un élève de la classe.

 

Dans ses petits souliers, Oumarou Sanfo a demandé la clémence du tribunal. Mais au regard de la gravité de la faute, le parquet a requis 36 mois d’emprisonnement ferme avec une amende de 600 000 FCFA. Au finish, il a écopé de 12 mois de prison ferme et d’une amende de 300 000 FCFA. En outre, il a été condamné à payer les frais d’avocat  de l’enseignant et de l’élève.

 

Chaque partie dispose de 15 jours pour faire appel de ce verdict.

 

 

 

Les premiers contingents du hadj 2019 quittent Bobo-Dioulasso et Ouagadougou pour Médine le dimanche 14 juillet 2019, indique un communiqué du Comité national de suivi du pèlerinage à La Mecque (CNSPM).

 

362 pèlerins partent de la ville de Sya à bord d’un Boeing 777-300 à 2h30mn T.U. pour se poser dans la ville du Prophète Mahomet à 08h15mn.

 

Les premiers pèlerins de Ouagadougou, au nombre de 362, prennent leur vol avec le même type d’avion à 21h30mn. Leur arrivée à Médine est prévue pour 03h30mn.

 

Les départs s’effectueront en présence de membres du gouvernement.

 

 

 

Le mercredi 10 juillet dernier, le personnel soignant du Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya a assisté impuissant au décès d’une femme de 34 ans par manque de sang après l’accouchement. La défunte a laissé derrière elle deux enfants en bas âge. Un des agents du CHR a lancé un cri du cœur sur la page Facebook du centre national de transfusion sanguine du Centre-Nord,  demandant à tous ceux qui peuvent donner leur sang pour sauver des vies d’y faire un tour.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 14 juillet 2019 21:50

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