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Une lettre pour Laye : Le drôle de soutien de l’Oncle Sam

 

Cher Wambi,

 

Toujours dans le domaine sécuritaire, ces derniers temps,  des hommes  politiques, des OSC et même des personnalités de premier plan qui devraient pourtant avoir un minimum de réserve  réclament à  cor et à cri  une  enquête parlementaire et un  audit du ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants. Dernier en date à emboucher cette trompette de la transparence, le CFOP au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 26 novembre courant  et dont le journal de ton oncle Nakibeugo s’est fait l’écho le lendemain.

 

 

Cher cousin,  Dieu seul sait si moi-même, souvent dans cette Lettre d’ailleurs, suis parfois  assez sévère  avec les Forces de défense et de sécurité. Dieu seul sait si je me pose des questions sur leur capacité à enrayer la spirale infernale dans laquelle nous sommes pris depuis cinq maudites années. Dieu seul sait s’il m’arrive de m’interroger sur l’engagement réel des éléments sur le terrain dont certains détalent au moindre coup de feu. Mais il est quelquefois de mauvais procès qu’on leur fait, et je ne peux que me faire l’avocat de la Grande Muette sur le vrai-faux problème de l’audit.

 

Car, en réalité, cher Wambi, depuis 2016, pour ne pas remonter à Mathusalem, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC)  effectue chaque année un audit comptable et financier du ministère de la Défense (dont les rapports sont du reste publics), régulièrement assorti de recommandations touchant par exemple à l’archivage documentaire, au respect de la nomenclature des pièces justificatives, au renforcement du contrôle interne, etc. ;  des recommandations  que l’institution militaire essaie de mettre en œuvre au fur et à mesure.

 

 Pas plus tard qu’en octobre dernier, les fins limiers de l’ASCE/LC étaient encore plongés dans les Livres de la soldatesque. Beaucoup en réalité serinent par ignorance  la rengaine de l’audit à tout crin, mais quand ceux-là qui sont au courant des choses ruent dans les brancards, on peut s’interroger sur leurs motivations.  Il est vrai que les enquêteurs peuvent être frustrés de ne  pas avoir accès jusqu’aux soutes à munitions ou à carburant qui sont inaccessibles à n’importe quel militaire. On ne le sait que trop, sous toutes les latitudes, tout ce qui touche à l’armée ne saurait être étalé sur la place publique, même si ce ne doit pas être une excuse pour que l’institution soit le temple de l’opacité. Qui plus est par ces temps qui courent où chacun doit faire attention à ce qu’il dit ou fait, sous peine de faire le jeu de l’ennemi.

 

 

 

Cher Wambi, la situation sécuritaire de notre pays, reparlons-en, avec cette fois-ci les récentes mesures préventives des Etats-Unis.

 

En effet, dans ma précédente lettre, je te faisais cas de la France qui, depuis quelque  temps, voit le pays des hommes intègres en rouge. C’est-à-dire qu’elle a élevé son niveau d’alerte en peignant la carte de notre pays en rouge et orange. En version profane pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec la sémiologie des couleurs, cela voudrait dire tout simplement qu’au regard du niveau de détérioration de la situation, la France déconseille à ses ressortissants de se rendre au Burkina Faso.

 

Alors que la polémique continue de faire rage sur cette note du ministère français des Affaires étrangères, voilà que les Américains en ajoutent à notre amertume.   

 

Ainsi, cher cousin, de la décision de l’ambassade des USA à Ouagadougou de rapatrier les enfants de son personnel. Au total, une vingtaine d’élèves américains devront quitter leur école dans notre capitale « par prudence ».

 

Selon l’ambassadeur Andrew Young, cette décision vise à mettre la représentation diplomatique américaine sur le pied de guerre pour aider le Burkina Faso à mieux affronter cette menace [NDLR : le terrorisme] ».

 

Après cette mesure de  soutien, comme l’entend M. Young, c’est au tour du département d’Etat américain d’entrer dans la danse :

 

en effet, dans un communiqué publié mardi dernier, Washington a classé le Burkina au niveau  le plus élevé de menace pour les voyageurs, « en raison du terrorisme, de la criminalité et des enlèvements ».

 

C’est vrai, cher cousin, que la situation sécuritaire de notre pays a atteint un niveau critique, et personne ne doit en vouloir aux autres Etats de prendre les dispositions qu’ils jugent utiles pour protéger leurs ressortissants.

 

Mais ce qui est marrant, c’est que l’ambassadeur Andrew Young explique dans une vidéo que le rapatriement des enfants américains procède d’une mesure visant à aider le Burkina Faso à mieux affronter le terrorisme.

 

J’ai beau examiner cette décision sous toutes les coutures, je ne vois pas en quoi le départ des potaches américains ou la mise sur pied de guerre de l’enclave diplomatique du pays de l’Oncle Sam peuvent nous aider à mieux faire face à la menace.

 

Bien au contraire, ils ne peuvent qu’en ajouter à une psychose déjà prégnante dans le pays.

 

On peut tout dire de la France, mais ne pas lui faire ce procès en cours sur sa complicité avec les groupes armés qui nous attaquent.

 

En tout cas que ce soit sur les plans matériel, financier et humain, la participation de l’Hexagone à la lutte contre le terrorisme est tangible, n’en déplaise à cette bien-pensance inquisitoriale qui, à travers des discours conspirationnistes,  suscite et entretient un sentiment antifrançais.

 

Mais quant à l’Amérique de l’Oncle Donald, qui n’intervient qu’à doses homéopathiques dans les sables mouvants du Sahel, on ne peut pas dire qu’elle nous soutient vraiment.

 

En somme, c’est tout à fait normal pour les puissances occidentales  de  déconseiller à leurs ressortissants de se rendre dans les pays qu’elles jugent dangereux.

 

Mais la solidarité internationale voudrait qu’elles nous accompagnent dans la lutte contre les forces du Mal et nous aident à faire virer nos cartes de la couleur rouge à la couleur verte.

 

Mais, cher Wambi, tu a beau être vert de colère face au rouge qui colle au Burkina Faso,  dans quelles contrées clémentes peux-tu rapatrier les élèves de Laye ? Nulle part.

 

Comme le disait le feu chanteur Jean Claude Bamogo « m’pa naan kii, m’pa naan n’zoé » ; autrement dit « je ne vais pas mourir, je ne vais pas fuir ». Il ne nous reste donc plus qu’à nous rassembler pour faire face à la situation. Et pour que cette nécessaire union sacrée devienne une réalité, il faut que la classe politique apprenne à jouer balle à terre.

 

Si je dis ça, cher cousin, c’est parce que depuis un certain temps, aussi bien pour la majorité que l’opposition, la question sécuritaire est devenue  un indécent fonds de commerce politique qui n’arrange en rien la situation du pays.

 

Bien au contraire, parce que chacun cuit sa petite soupe sur son petit feu, ce sont les groupes djihadistes qui se pourlèchent les babines.

 

Si au lieu de transcender leurs divergences pour faire front commun face à l’ennemi, le pouvoir et l’opposition passent le plus clair de leur  temps à s’accuser réciproquement pour des raisons électoralistes, il faut craindre pour la tenue à bonne date des élections de 2020. 

 

 

 

Cher Wambi, depuis le lundi 25 novembre 2019, la France pleure 13 de ses militaires, dont six officiers, tombés sur le champ d’honneur en territoire malien dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger) suite à une collision frontale de deux hélicoptères. C’était lors d’un combat contre une horde de terroristes alors que les deux aéronefs qui évoluaient à très basse altitude, étaient engagés dans une opération d’appui aux fantassins commandos de Barkhane. Si je ne m’abuse, c’est la première fois depuis la guerre d’Algérie que l’Hexagone perd du coup, en une seule journée, autant de soldats au cours d’une opération extérieure. Ces soldats français qui sont tombés au front, dans le Sahel, sont aussi nos héros puisqu’ils sont morts pour la liberté.

 

De cette tragédie on sait que les deux hélicos se sont télescopés mais on en ignore les causes. Panne de moteur ? Tirs ennemis ? Perte de contrôle des appareils ? On n’en sait rien pour l’instant. Mais toutes les options sont sur la table jusqu’à ce que les deux boîtes noires récupérées des aéronefs parlent afin de nous situer définitivement sur l’enchaînement tragique qui a conduit à l’hécatombe que l’on sait.

 

Il n’en fallait pas plus, cher Wambi, pour que la polémique sur le sentiment antifrançais enfle et enfle encore. A ce sentiment contre l’ancienne puissance coloniale, relayé par certains hommes politiques au Mali et au Burkina Faso, répond en écho une frange de la classe politique française.

 

Comme tu le sais, jusque-là, la France officielle (le président, le Premier ministre, la ministre des Armées, le ministre des Affaires étrangères) soutient que la présence des militaires français dans le Sahel est indispensable. Je dis bien jusque-là, car tout peut changer du tout au tout demain. En effet, cadavre après cadavre, il n’est pas sûr que ces mêmes dirigeants puissent tenir face à une opinion publique, qui ne compte pas pour du beurre, lorsqu’elle va commencer à demander le retour des « boys » à la maison.

 

Cher Wambi, la petite anecdote dans cette grande tragédie, c’est que parmi ces 13 militaires morts pour la liberté figure un certain lieutenant Pierre Bockel. Il est évident qu’à Laye où tu es, ce nom ne te dit rien, pas plus d’ailleurs que celui de son paternel, Jean Marie Bockel. Ce dernier, qui fut ministre de la Coopération sous Nicolas Sarkozy s’était fait remarquer en voulant signer l’acte de décès de la Françafrique. Mais, ironie du sort, il sera lui-même sacrifié sur l’autel de cette même Françafrique à la demande des présidents gabonais et congolais, Omar Ondimba Bongo et Denis Sassou Nguesso. Tragique événement, voilà que son propre fils meurt en Afrique pour une cause que d’aucuns qualifient de françafricaine.

 

 

 

Cher Wambi, la dengue sévit actuellement au Burkina Faso, particulièrement à Ouagadougou avec parfois des dénouements dramatiques.

 

C’est ce qui vient de se passer dans la famille de l’ancien ministre Paul Ismaël Ouédraogo, grande voix, s’il en fut, de la radio-télévision du Burkina et ancien président de l’Association des retraités de la communication et de l’information (ARCI) : 

 

en effet, son deuxième garçon, Serge Ouédraogo, professeur de philosophie en France, en vacances à Ouagadougou, a été foudroyé par le mal dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 novembre 2019 dans une clinique de la place. Le décès est survenu alors qu’il devait reprendre l’avion ce même jeudi pour la France. Il était dans sa cinquantième année puisqu’il a vu le jour le 3 mai 1970.

 

Le programme des obsèques n’était pas connu au moment où ces lignes étaient tracées.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Après le volet pénal, dont le verdict est tombé le 2 septembre 2019, le procès des intérêts civils du putsch manqué de septembre 2015 peine à être lancé. Appelée une première fois à la barre le 22 octobre dernier, l’audience avait été renvoyée au 29 du même mois. Ce jour-là, alors qu’on s’attendait à entrer dans le vif du sujet, patatras, nouveau renvoi au 19 novembre. A l’audience,  ce jour-là, on a noté le déport des avocats du cabinet Kam & Somé au détriment de 17 parties civiles. En fait, cette nouvelle donne s’est ajouté aux raisons des différents renvois précédents de l’audience, à savoir la non- communication des conclusions écrites des avocats de la partie civile à ceux de la défense. Du coup, l’audience a été repoussée au 26 novembre. Ce 26 novembre, la chambre de première instance du tribunal militaire a constaté encore la non- effectivité de la communication des documents aux avocats de la défense. Le tribunal a alors intimé aux parties civiles de s’exécuter le 28 novembre au plus tard, et le 4 décembre prochain pour les avocats de l’Etat partie civile. Trois semaines ont été octroyées aux avocats de la défense pour s’imprégner des différents documents à eux transmis. C’est la raison pour laquelle l’audience a été renvoyée, pour la quatrième fois, au 26 décembre 2019. Tout se passe comme si une fois la condamnation pénale obtenue, on se soucie de moins en moins des victimes.

 

Mais cette audience au lendemain immédiat de Noël, on se demande pourquoi le tribunal ne l’a pas courageusement programmée au mois de janvier. En effet, le 26 décembre, on ne sait pas si les différentes parties au procès auront fini de cuver leurs spiritueux et de digérer les succulents mets pour se pointer à l’audience. C’est vrai que la justice ne s’arrête pas quand on festoie mais quand même…

 

 

 

- Les anciens élèves du collège de la Salle sont très satisfaits de l’éducation et de l’instruction reçues lorsqu’ils usaient les fonds de leurs culottes sur les bancs de cet établissement. C’est pourquoi en guise de reconnaissance aux Frères des écoles chrétiennes (FEC), qui tiennent cette école d’excellence, les anciens élèves ont décidé de renforcer l’offre éducative du collège de la Salle en offrant gracieusement un immeuble R+2 à leur ancien établissement. Ce joyau destiné à l’éducation coûtera la bagatelle de 314 millions de nos francs. La première phase de cet ambitieux projet, à savoir la construction du rez-de-chaussée,  est une réalité depuis le 20 octobre 2018, date à laquelle a eu lieu la cérémonie officielle de remise des salles de classe du rez-de-chaussée.

 

Aujourd’hui la phase II du projet est lancée.  Elle consistera en la construction du premier étage de l’immeuble. A cette phase, les besoins sont estimés à 124 millions. Afin de mobiliser cette somme, le comité de pilotage, dirigé par Karim Démé, a lancé l’initiative « Au moins un million de FCFA de contribution par promotion pour soutenir la seconde phase du projet ». Chaque promotion a un point focal qui a été désigné. Le collège de la Salle compte à ce jour 60 promotions, c’est dire qu’au moins 60 millions sont espérés d’elles et le reste pourrait être financé par les bonnes volontés qui seront approchées par le comité de pilotage.

 

Pour de plus amples informations, les anciens élèves sont priés de contacter le comité de pilotage aux coordonnées suivantes : Téléphone/WhatsApp (+226) 70 20 31 68  ou (+226) 70 22 27 52 et e-mails : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  

 

 

 

- C’est ce week-end que, sous le coparrainage du directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, et du P-DG des caves Simporé, François Simporé, que se tiendront les «Journées des cultures et des traditions de Zagtouli» organisées par le Naaba Kaongo, chef de Zagtouli.

 

Au programme de la cérémonie officielle d’ouverture prévue demain samedi à partir de 15h00 : des prestations d’artistes des musiques traditionnelle et moderne.

 

Quant à clôture de l’événement, elle interviendra le dimanche 1er décembre avec des activités sportives, un grand concert et une remise de prix.

 

 

 

- Du 3 au 5 décembre 2019, se tiendront à Ouagadougou les «72 heures de l’immobilier» sous le thème : «Acquérir un bien immobilier en toute sécurité».

 

Organisé sous le parrainage du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, «Immo 72» sera ponctué par une exposition,  une série de communications et une soirée de remise de trophées de l’innovation immobilière.

 

L’ouverture, prévue pour le mardi 3 décembre à 15 h, et la clôture pour le jeudi 5 décembre à 19h30, se dérouleront dans la salle des fêtes de Ouaga 2000.

 

 

 

- Aujourd’hui vendredi 29 novembre aura lieu à partir de 19h30 la 6e édition de «Pingre Kuni» à l’Espace Dieudonné. 

 

Tenu sous le thème «Cohésion sociale, unité nationale et dialogue interreligieux», l’événement est placé sous le parrainage du ministre de l’Administration territoriale, la présidence du HCRUN, la coprésidence du CNDH et la présidence d’honneur de maître Titinga Frédéric Pacéré.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 01 décembre 2019 18:29

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