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Une lettre pour Laye : Le mystère de la grenade reste entier

 

Cher Wambi,

J’espère que l’année 2019 s’est bien terminée, même si elle fut très pénible pour le Burkina Faso, et j’espère également que 2020 a bien débuté malgré le contexte national qui ne se prête pas aux grandes réjouissances auxquelles on s’adonnait naguère.

Comme tu l’as sans nul doute appris, la nouvelle année a commencé dans les mêmes circonstances que celle qui vient de s’achever : dans le fracas des armes avec, dans un premier temps,  le lâche massacre de 35 civils dont 31 femmes le mardi 24 décembre 2019 à Arbinda par des terroristes mis en déroute par nos FDS, et, dans un second temps, la mort de 14 personnes, la plupart des élèves, lors du passage d’un car de transport en commun sur une mine artisanale le 4 janvier dernier à Toéni.

 

 

Je sais qu’à Laye, comme partout au Burkina Faso, s’il y a un vœu qui vous tient particulièrement à cœur, c’est celui de la paix et de la sécurité dans tout le pays.   

 

Sur le plan de la lutte contre le terrorisme, tout porte à croire que 2020 s’annonce sous d’heureux auspices avec la montée en puissance de nos FDS et de leurs alliés du G5 Sahel ainsi que des hommes de l’opération Barkhane qui, depuis un certain temps, taillent des croupières à l’hydre djihadiste. Mais il ne faut surtout pas baisser la garde, comme on le dit si bien dans le jargon militaire, car, acculés comme ils le sont actuellement, il faut craindre que les terroristes, par désespoir, ne s’en prennent aveuglément à des cibles civiles, aussi bien dans les villages que dans les villes.

 

Parlant justement de Barkhane, je te rappelle que c’est lundi prochain qu’aura lieu dans le froid de Pau (France) la fameuse rencontre entre Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel.

 

Mais j’ai appris à travers les colonnes du journal de ton oncle Nakibeuogo que cette réunion sera élargie à bien d’autres personnalités comme le secrétaire général de l’ONU, le président de la Commission de l’Union africaine, des responsables de l’Union européenne et de la Francophonie.

 

Comme tu le sais, cher cousin, cet important rendez-vous a été initié par Jupiter, locataire de l’Elysée, afin que les chefs d’Etat du G5 Sahel clarifient leurs positions par rapport à la présence de l’armée française dans le Sahel au moment où des voix, et non des moindres, s’élèvent pour réclamer le départ des troupes hexagonales.

 

Il faut espérer que les convives de Pau et leur hôte sauront se dire les « gwè », c’est-à-dire les  quatre vérités, mêmes celles qui fâchent, afin de repartir du bon pied sur le champ de la bataille contre le terrorisme.

 

Dans tous les cas, cher Wambi, tu connais bien ma position sur cette question de l’intervention des troupes de l’opération Barkhane dans le « Sahélistan ». Plutôt que d’exiger qu’elles fassent,  ici et maintenant, leurs paquetages,  n’est-il pas judicieux que toutes les parties prenantes trouvent les moyens d’assainir le cadre de la coopération qui les lie ?

 

De toute façon, pour gagner cette guerre, il nous faudra l’appui d’un ou de plusieurs alliés. Si ce n’est pas les Français, ce serait les Américains, nos amis Chinois et/ou pourquoi pas les Turcs.

 

 

 

Cher Wambi, restons dans le domaine sécuritaire pour parler de l’explosion d’une grenade le mercredi 8 janvier 2020 dans une école franco-arabe au secteur 38 de Ouagadougou dans l’arrondissement 9. La déflagration a eu lieu dans la classe du CE1 de l’école Darou kour An Hadise pendant un cours aux environs de 8 heures du matin. Selon les premières informations, l’explosion est intervenue au moment où un élève manipulait l’engin explosif. Fort heureusement, c’est le lieu de le dire, il y a eu plus de peur que de mal puisqu’on ne note aucune perte en vie humaine mais seulement quatre blessés dont deux graves.

 

Après cet incident, la grande question est celle-ci : comment cette grenade a atterri dans cette école ?

 

Mais comme aiment  le dire les enquêteurs, en réalité, toutes les hypothèses sont sur la table : l’engin a-t-il été convoyé du dehors par l’élève entre les mains duquel ça pété ? A-t-il trouvé le joujou de guerre en entrant en classe ? Et si oui, qui l’y a déposé ?

 

Quoi qu’il en soit, il faut éviter, dans le contexte qu’on sait, les dangereux amalgames juste parce que l’explosion a eu lieu dans une école franco-arabe.

 

Je me souviens d’ailleurs qu’il y a quelques mois de cela une explosion similaire, mais de moindre importance, avait eu lieu dans une école primaire de la zone est de Ouagadougou.

 

Ici, c’était des élèves qui avaient fabriqué une mixture détonante en se servant de certains ingrédients utilisés dans les mines. Puis ils avaient laissé le bidon et son mélange explosif au soleil sur le terrain de sport de l’école. Finalement, sous l’action de la chaleur, le bidon avait volé en éclats dans une forte détonation. Ici, en dehors du bruit assourdissant qui a été produit, aucun dommage corporel ou matériel n’avait été signalé.

 

Ce fait divers est passé sous silence, car les enseignants, qui ne voulaient pas créer la panique, avaient réussi à étouffer l’affaire. Cela a été possible puisque, Dieu merci, il n’y a pas eu de victimes.

 

Comme quoi, des incidents de ce genre peuvent se produire partout.

 

Dans le cas de la récente explosion, il souhaitons que les enfants blessés, notamment les deux plus sérieusement atteints et transférés à la pédiatrie Charles-de-Gaulle, se rétablissent vite pour que les enquêteurs puissent savoir comment cet engin explosif a pu arriver entre leurs mains.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Le paysage politique burkinabè vient de s’enrichir de la création d’un nouveau parti politique. Son nom : Vision Burkina - Parti Pacifiste, en abrégé «Vision Burkina»,  qui, comme son nom l’indique, se veut d’obédience résolument pacifiste, rejetant la guerre et la violence comme moyens de règlement des conflits. Son assemblée générale constitutive s’est tenue en toute discrétion le vendredi à l’ATB sis au quartier Gounghin à Ouagadougou.

 

Si la création d’un parti politique n’a plus rien d’original au Burkina Faso, ici, c’est la figure du fondateur de « Vision Burkina » qui surprend, car le géniteur du nouveau-né de la classe politique n’est  personne d’autre que l’ex-journaliste de la RTB Dô Pascal Sessouma.

 

Cet homme de média, qui n’a jamais milité dans un parti politique depuis son retour du Canada en 1997, a donc décidé de franchir le pas, avec des femmes et des hommes eux aussi nouveaux en politique.

 

Selon DPS, ainsi que l’on désignait cet ancien présentateur de la RTB, « le parti voudrait reposer essentiellement sur la fraîcheur des idées pour poser un autre regard sur la situation d’ensemble du Burkina Faso, convaincu que si l’on ne peut pas décider de la direction et de la force des vents, l’on peut tout au moins décider de l’orientation des voiles ».

 

Le premier Congrès de « Vision Burkina » est prévu en principe pour avril prochain.

 

 

 

- C’est quoi le problème même ? Qu’est-ce qui les fait fuir hors du pays ? Ces questions méritent d’être posées et surtout d’avoir des réponses précises, car beaucoup de fonctionnaires sont très attirés par l’aventure. Que ce soit dans les secteurs de la finance, de la santé ou du droit, il y a une véritable saignée de nos cerveaux vers l’Occident. Comment arrêter cette hémorragie ? Voilà une équation bien difficile à résoudre.

 

Derniers faits en date, ces temps-ci, on a lu dans la presse la mise en demeure de la direction générale des Impôts enjoignant à des agents de rejoindre leur poste dans un délai maximum de dix jours au-delà duquel la procédure administrative prévue par les textes en vigueur sera engagée à leur encontre.

 

Mais à lire ces communiqués, on se dit que la direction générale ne fait que suivre la procédure normale pour constater la cessation volontaire de travail par ces agents, car il n’est pas exclu  qu’en rédigeant le communiqué, on sache déjà où se trouve l’agent en question. Ces derniers temps, les personnels des finances sont attirés par les pays du Nord (Europe, Amérique et Canada) où ils seraient très demandés. Mais en partant, la plupart préfèrent le faire sans crier gare afin de continuer à bénéficier de leurs salaires jusqu’à ce que la procédure administrative qui sera engagée contre eux  y mette fin. Et dans ce petit jeu, ils peuvent allègrement percevoir jusqu’à une année entière de salaire, voire plus.

 

 

 

- Ce lundi 13 janvier 2020, la chambre de première instance du tribunal, militaire de Ouagadougou devra rendre son verdict concernant les intérêts civils du dossier du putsch manqué de septembre 2015. C’est en tout cas ce que Seydou Ouédraogo, le président du tribunal, avait annoncé lors de l’audience du 26 décembre 2019.

 

Avec le verdict qui sera rendu, on saura les quanta des dédommagements et qui doit casquer quoi parmi les condamnés. On saura aussi si le tribunal va suivre la partie civile, qui avait demandé que l’Etat soit appelé en garantie des réparations civiles.

 

Si ce verdict est rendu, on peut affirmer que, dans ses pendants pénal et civil, le procès du putsch manqué aura duré pratiquement deux ans, puisque, on se le rappelle, la première audience avait débuté le 27 février 2018.

 

 

 

- Venue à Ouahigouya en mi-décembre dernier, une délégation de l’Alliance des partis de la mouvance présidentielle (APMP) a été accueillie par de virulentes critiques de la part de ses militants et sympathisants, qui estiment que leur région, dont singulièrement la province du Yatenga, est le parent pauvre du PNDES.

 

Selon la plupart des intervenants lors de la rencontre, le Programme n’a accouché d’aucune réalisation digne de ce nom dans cette localité. Ils citent, par exemple, la promesse, en 2015, du candidat Roch Marc Christian Kaboré de faire bitumer les axes Ouahigouya-Djibo et Ouahigouya-Tougan mais qui cinq ans après son accession n’a pas été tenue.

 

Pour bien des habitants de la cité de Naaba Kango, si le nez de Salif Diallo avait été plus long, comme on le dit en mooré, la face de la ville aurait changé aujourd’hui.

 

Ces récriminations sont-elles parvenues à l’oreille de l’hôte de Kosyam ?

 

En tout cas le 30 décembre dernier, une forte délégation gouvernementale, conduite par le Premier ministre  en personne, a rappliqué à Ouahigouya pour la pose de la première pierre du nouvel abattoir de la ville, d’un coût de 1,76 milliard, et d’une usine de transformation du niébé, d’un montant de 194 millions.

 

Elle a aussi fait des promesses de projets comme l’érection de l’agence régionale de la BCEAO, le bitumage de la route Ouahigouya-Tougan et la construction de la clôture de la gendarmerie.  

 

 

 

- Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, est aux petits soins pour les députés :  en effet, à l’occasion du nouvel an, il a envoyé deux parlementaires, et non des moindres, à Paris pour s’enquérir des nouvelles de Juliette Bonkoungou, la « Julie nationale », élue CDP, en soins dans la capitale française depuis un plusieurs mois.

 

Les missi dominici de Bala n’étaient autres que le vice-président de l’Hémicycle, Me Stanislas Benewendé Sankara, et l’honorable Alphonse Nombré du CDP. Ils ont séjourné sur les bords de la Seine du 6 au 8 janvier dernier où ils ont transmis à leur collègue  les vœux du Nouvel An et surtout de prompt rétablissement du chef du Parlement burkinabè.

 

 

 

- Aujourd’hui vendredi 10 janvier, sous le coup de 18 heures, la salle de projection de l’institut français Henri Matisse de Bobo-Dioulasso sera baptisée du nom de Daniel Sanou Kolo. Un hommage bien mérité donc au réalisateur et producteur burkinabé à la filmographie bien riche qui comprend aussi bien des œuvres de fiction que des œuvres documentaires : Paweogo (l’Emigrant), Tasuma (le feu), Affaires Publiques figurent parmi ses œuvres à succès.

 

 

 

- Admis récemment à faire valoir ses droits à la retraite, Mgr Séraphin Rouamba, 77 ans,  célébrera sa dernière messe à la cathédrale de Koupéla ce dimanche 12 janvier 2020, c’est-à-dire après-demain.

 

Il a été remplacé par l’évêque de Manga, Gabriel Sayaogo, qui devient ainsi l’archevêque de Koupéla.  Cette localité est le premier diocèse d’Afrique occidentale française à avoir eu un évêque noir en la personne de Mgr Dieudonné Yougbaré, ordonné en juillet 1956.

 

 

 

- La fête coutumière (nabasga) du Samand naaba Koanga II, traditionnellement hôte (gâang soaba) du Mogho Naaba, se tient en principe deux semaines (deuxième samedi du mois de janvier) après celle de Sa Majesté, c’est-à-dire demain samedi donc.

 

Mais les retrouvailles de la famille et des invités pour se présenter les vœux de bonne année ont lieu le lendemain.

 

Pour mémoire, descendant du Mogho Naaba Kouda (1358-1401), 9e Mogho Naaba, fils du Mogho Naaba Kumduye et de Pabré,  le chef de Samandin résida à Saponé, et c’est là que se trouve sa tombe.

 

 Son nom est tiré de son zabyuré (devise) Kud Yelwend Manda BING Beego qui se traduit par « celui qui fait le mal a toujours son châtiment réservé dans l’avenir ».

 

Les chefs de Saponé, de Riziam, de Lallé, de Zorgho sont ses descendants.

 

Le surnom Pitroipa (Homme vaillant) donné à un des descendants du Mogho Naaba Kouda venu de Saponé et qui se nommait Zoungrana a été intronisé en 1789 par le Mogho Naaba en tant que chef de Samandin.

 

Le quartier Samandin s’étend du stade municipal (Conombo Joseph) au rond-point de la Patte-d’Oie. Coutumièrement et traditionnellement, les quartiers de la Patte-d’Oie, de Zempasgo et de Ouaga 2000 jusqu’à la route de Pô, et Nagrin relèvent du chef de Samandin.

 

Les Chefs successifs de Samandin (Ouagadougou) de la famille PITROIPA sont :

 

1)            Naaba Yinbirga : 1789 à 1837

 

2)            Naaba Bélemsanmba : 1837 à 1872

 

3)            Naaba Koanga 1er :  1872 à 1919

 

4)            Naaba Yemdé : 1919 à 1927

 

5)            Naaba Karbo :          1927 à 1949

 

6)            Naaba Bulga :          1949 à 1974

 

7)            Naaba Tanga :          1974 à 1982

 

8)            Naaba Abga :          1982 à mars 2006

 

9)            Naaba Koanga II : depuis juin 2006

 

 

 

- C’est hier jeudi 9 janvier 2020 que le corps de Moustapha Sarr, décédé le lundi 9 décembre 2019 à Austin (USA), a été rapatrié à Ouagadougou et transféré à son domicile de Wayalghin.  Ses obsèques se dérouleront selon le programme suivant :

 

-  Vendredi 10 janvier : après le recueillement des amis et connaissances, la dépouille mortelle sera transférée au Parc urbain Bangre-Wéogo où aura lieu, à partir de 10 heures, le cérémonial d’hommage. Interviendra par la suite le départ à la mosquée de Wayalghin pour la prière suivie à 14 heures de l’inhumation au domicile du défunt.

 

-  Samedi 11 janvier : cérémonie de doua à partir de 9 heures.  

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 12 janvier 2020 21:12

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