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Une Lettre pour Laye : CDP : directives ou simples observations de Blaise ?

 

Cher Wambi, 

 

Comme tu le sais maintenant, les élections couplées présidentielle-législatives ont été fixées au 22 novembre prochain. Plus que neuf mois donc pour que les chevaux qui vont prendre part  à cette course à Kosyam soient lâchés. Il y a les candidats, naturels ou non, déclarés ou pas, voire déjà investis, à l’image de Gilbert Ouédraogo, Tahirou Barry, Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré. A côté de ceux-ci, il y a Kadré Désiré Ouédraogo, dont la candidature est portée par le Mouvement « Agir ensemble » après son OPA politique ratée sur le CDP, ou encore Yacouba Isaac Zida, proposé par le MPS du professeur Augustin Loada, mais qui n’a pas encore formellement dit oui. On imagine que d’autres postulants vont aussi, d’ici là,  entrer dans la danse.

 

 

« Et où en est le CDP dans tout ça ? » me demanderas-tu, cher cousin. Les choses n’étant plus ce qu’elles étaient dans l’ex-parti majoritaire depuis la chute de l’enfant terrible de Ziniaré, aucun prétendant ne s’impose véritablement, si bien que cette formation devrait recourir à d’éventuelles primaires si d’aventure il y avait beaucoup de prétendants. La question se pose de savoir le rôle que va jouer Blaise Compaoré dans le choix de celui qui va porter les couleurs du parti. Mais contrairement à ce qu’on peut lire ou entendre ici et là ces derniers jours, après le temps de réflexion qu’il s’est accordé, ce ne seraient pas des directives canoniques qu’il a fait parvenir à la direction du parti, mais de simples observations sur lesquelles devrait se pencher ce week-end le BPN, seule instance habilitée, en vertu de l’article 84 de ses statuts, à prendre une décision sur ce sujet, à dresser donc le portrait-robot de son futur porte-drapeau. Initialement programmée le 22 février 2020 à 10h au stade du 4-Août, sa 67e session ordinaire se tiendra finalement demain à 11 heures au siège sur l’avenue Kwame Nkrumah. D’ores et déjà, j’apprends que l’information selon laquelle le fondateur et président d’honneur aurait demandé à ceux qui ont des ambitions de démissionner d’abord du poste qu’ils occupent au sein du parti relèverait de l’intox dont la cible, bien sûr, n’est autre qu’Eddie Komboïgo  que ses opposants de l’intérieur disent être en rupture de ban avec son mentor exilé à Abidjan. Vrai ou faux ? On sera très vite situés là-dessus.

 

 

 

Cher Wambi, voilà que ça recommence à partir en vrille. Et bien malin qui saura prédire l’intensité de la tempête qui menace de nouveau  le front social.

 

A en juger aussi bien par le nombre de centrales syndicales et syndicats autonomes qui ont sonné la mobilisation contre l’extension de l’IUTS aux indemnités et primes des salariés de la fonction publique que par la virulence de certains propos que je me garde de relayer pour des raisons évidentes, les jours à venir s’annoncent particulièrement chauds dans le pays.

 

« Cèdera, cèdera pas ? », c’est la question que bon nombre de Burkinabè se posent sur l’éventuelle conduite à tenir du gouvernement face à la détermination des « partenaires sociaux » à lui faire non seulement reconsidérer sa nouvelle mesure sur l’IUTS mais aussi restituer, rubis sur l’ongle, les retenues déjà opérées.

 

« Il n’y a pas de négociations possibles tant que nous n’aurons pas constaté l’annulation pure et simple de l’IUTS et le remboursement des taxes déjà prélevées sur les indemnités et primes », soutiennent les syndicats.  

 

Cher cousin, face à ce niet catégorique des agents de la fonction publique, autant dire que le gouvernement, qui avait parié sur le « principe de l’acceptabilité et de la progressivité » pour faire avaler la pilule, en a désormais pour son ingénuité.

 

Maintenant que le vin de la discorde est tiré, saura-t-il rester droit dans ses bottes face à la colère des syndicats qui ont, de leur côté, opté pour la stratégie de l’offensive graduelle ?

 

Réuni, en effet, en assemblée générale mercredi dernier, le Collectif syndical de la CGT-B a annoncé des « frappes chirurgicales, stratégiques et précises » à compter d’hier jeudi. En langage militaire, cela équivaut à des tirs de sommation ou, en français facile, à des avertissements.

 

Si après cette première salve il n’a pas gain de cause, le Collectif lâchera le gros de la troupe sur toute l’étendue du territoire national à travers des marches-meetings le 7 mars prochain en attendant, s’il le faut, de sortir l’artillerie lourde, c’est-à-dire de recourir à la grève générale, prévue du 16 au 20 mars et qui pourrait être reconduite à souhait.

 

Cher Wambi, comme tu le vois, quand bien même la mesure d’extension de l’IUTS aux indemnités et primes payées dans la fonction publique procèderait du principe de l’équité fiscale dont pas même les syndicats ne contestent le bien-fondé (ces derniers préférant que la mesure qui frappe les employés du privé depuis 1970 soit supprimée au nom du même principe de l’équité fiscale), il faut reconnaître que le gouvernement aura fort à faire pour tenir.

 

Finira-t-il, de guerre lasse, par lâcher prise vu que ceux qui tiennent nos bourses, notamment la Douane et les finances, peuvent frapper là où ça fait le plus mal, c’est-à-dire perturber la mobilisation des recettes de l’Etat ?

 

Si tel venait à être le cas, c’est le pouvoir de Roch qui en ressortirait l’autorité sérieusement abîmée, et il n’aurait d’autre choix que de boire le calice de l’équité fiscale jusqu’à la lie en exemptant enfin  les salariés du privé de l’IUTS.

 

Et quand on sait que cet impôt constitue une importante source de revenu pour l’Etat, c’est tout le dilemme dans lequel se trouve le gouvernement Dabiré.    

 

 

 

Cher Wambi, tu m’as dit de tout faire pour te faire parvenir le livre de l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo qui fait le buzz ces derniers temps et dont beaucoup de gens parlent sans même en avoir lu une seule ligne.

 

Eh bien, je t’informe que « Ma part de vérité », tel étant le titre de l’ouvrage, a été réédité par deux fois et est actuellement disponible dans les librairies de la place au prix de 8 000 francs.

 

Restons dans l’édition pour noter que ce samedi 29 février 2020 à partir de 9h 30 a lieu à l’UFR-LAC de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou la dédicace du livre « L’islam la paix » d’El hadj Aboubacar Mahamane Nacro sous le parrainage du Dr Cheick Boubacar Doukouré.

 

 

 

 

 

Cher Wambi, maintenant je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Tombé le 24 février 2020 aux côtés de 03 éléments d'une équipe de l'Unité d'intervention  polyvalente de la police nationale (UIP-PN) lors d'une embuscade tendue par des individus lourdement armés à Guibga, village de la commune rurale de Pissila, dans le Sanmatenga, Sidpayété Emmanuel Sebgo, volontaire engagé pour la défense de la Patrie, a été inhumé à Kaya hier jeudi 27 février. C'était en présence des autorités administratives, sécuritaires, politiques  ainsi que des parents, amis et connaissances de la victime. Décédé à l'âge de 36 ans, le regretté brave volontaire laisse derrière lui 2 épouses et 11 enfants inconsolables.

 

 

 

- L’affaire du recrutement de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est en jugement devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Ouagadougou. On se rappelle que l’audience du 18 février dernier n’avait pu se tenir à cause des ennuis de santé d’un membre du tribunal qui se trouvait dans l’incapacité de suivre les débats. C’est ainsi que l’audience avait été renvoyée au mardi 25 février 2020.

 

Mais à l’approche de cette date et au regard de l’actualité récente marquée par la décision gouvernementale d’appliquer l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux primes et indemnités des fonctionnaires, on se doutait bien que cette audience était quelque peu compromise.

 

En effet, dès l’annonce de la mesure, les syndicats des magistrats ont aussitôt déclaré la suspension des audiences dans les cours et tribunaux. Ainsi le 25 février dernier, il fallait se rendre au palais de justice pour voir ce qui allait se passer.

 

Peu avant le début de l’audience, on notait la présence des avocats des parties civiles tandis que leurs confrères de la défense brillaient par leur absence du prétoire.

 

A l’entrée de la salle d’audience, on a pu capter cet échange d’un avocat de la défense avec son client : «Je suis à la maison de l’Avocat, si l’audience est retenue, vous savez où me joindre». C’est dire si le doute était réel sur la tenue effective de cette audience.

 

Et on sera situé dessus dès l’ouverture de l’audience avec cette requête du ministère public qui a demandé au président du tribunal le renvoi de l’audience afin de pouvoir respecter le mot d’ordre conjoint des syndicats de magistrats qui ont annoncé, comme dit plus haut, la suspension des audiences publiques jusqu’à nouvel ordre.

 

Accédant à sa requête, le président lui a alors demandé de proposer une date. Après avoir consulté un calendrier, le parquet a proposé le 07 avril 2020, et elle a été validée par le tribunal. Mais le parquet a tenu à expliquer son choix, qui vise à prévenir d’éventuelles perturbations qui pourraient survenir suite à l’évolution de l’actualité de la lutte en cours contre l’application de l’IUTS.

 

Une chose est sûre, cet énième report de l’audience douche les attentes de ceux qui espéraient un dénouement rapide de cette affaire afin de savoir définitivement sur quel pied danser, de savoir quel sera leur sort.

 

 

 

- Nouveau bureau de la Communauté musulmane : qui bloque la délivrance du récépissé ?

 

C’est bien connu que la communauté musulmane du Burkina (CMBF) a vécu une période difficile ces dernières années malgré les tentatives de sortie de crise et de médiation tous azimuts. Il n’y a pas longtemps, et conformément aux articles VII à X des statuts de la CMBF, des comités provinciaux avaient demandé et obtenu l’autorisation de la tenue d’une assemblée générale extraordinaire à Bobo-Dioulasso. Tout se serait bien passé dans les règles puisque les mandats des 36 comités provinciaux présents sur un total de 45 ont été vérifiés par un huissier.

 

Outre le dysfonctionnement du bureau exécutif dirigé par El Hadj Abdoul Rasmané Sana et son absence constatée lors des réunions statutaires, les participants à cette AG extraordinaire de Bobo ont choisi El Hadj Oumar Kouanda comme nouveau président de la communauté musulmane et président du nouveau bureau exécutif permanent. Ce dernier devrait assurer une transition de deux ans afin de restaurer l’unité, la sérénité et l’entente au sein de la CMBF et permettre une relecture des statuts et du règlement intérieur. En la matière et pour se conformer aux exigences administratives, une demande de renouvellement du récépissé de la CMBF a été introduite au ministère de l’Administration territoriale depuis le 8 novembre 2019.

 

Selon des sources émanant du nouveau bureau, la demande de reconnaissance officielle serait toujours sans suite. D’où de nombreuses interrogations dans certains milieux de la communauté musulmane.

 

 

 

- Plus rien ne va entre le gouvernement et les interprofessions des filières sésame, anacarde, karité et mangue. En plus de réclamer 7 milliards de FCFA au gouvernement au titre de prélèvements faits sur l’exportation du sésame et de l’anacarde au terme des deux dernières campagnes agricoles, les professionnels des filières citées, qui ont tenu une conférence de presse au cours de cette semaine, ont, en effet, interpelé l’Exécutif sur une autre préoccupation : l’initiative de réformes sur la phagocytose de l’Agence burkinabè des investissements (ABI) par l’Agence de promotion des exportations (APEX).

 

Au sommet de l’Etat, on soutient que cette initiative est justifiée par le contexte sécuritaire difficile doublé d’une rareté des ressources financières publiques qui commandent la prise de mesures d’austérité budgétaire qui impose une rationalisation des structures publiques et parapubliques.

 

Malgré tout, elle suscite de l’inquiétude au sein du collectif des quatre interprofessions. Cette inquiétude réside dans l’élaboration des documents du processus qui n’impliquerait pas les ultimes bénéficiaires que sont les acteurs du secteur privé. Il semblerait en effet que la méthodologie de production desdits documents prévoit la mise en place d’un groupe de travail constitué uniquement de cadres de l’administration publique, en l’occurrence ceux appartenant aux structures concernées et ceux du ministère de l’Economie et des Finances. Alors les mécontents estiment impérieux que les acteurs du secteur privé soient impliqués en amont et en aval du processus. En clair, ils souhaitent être impliqués pour que leurs intérêts ne soient pas ignorés. Qui est fou !

 

 

 

- Maur Akendengué, ce nom vous dit quelque chose ? Pour ceux qui l’auraient oublié ou ne le sauraient pas, il s’agit de l’un des premiers Gabonais à résider à Ouagadougou depuis la fin des années 60, de cet homme toujours à pied malgré ses moyens de s’offrir un véhicule de son choix et qui a vécu dans notre pays durant une cinquantaine d’années. Demi-frère de l’homme politique gabonais Jean Ping, Maur Akendengué fourmillait de mille et une initiatives au service de son prochain : philanthrope et humaniste, il fut le fondateur de la première école primaire privée de la Haute-Volta. Et ce n’est pas tout.

 

Comme autres actions humanitaires, on retiendra de lui la réalisation d’un centre d’hébergement pour les sans-abris, la distribution de médicaments et l’administration de soins aux enfants de la rue, le soutien aux personnes handicapées et blessées et la mise en place d’une ONG qui offrait trois repas par semaine, des médicaments et des vaccins aux indigents.

 

Ce grand homme à l’âme généreuse a été rappelé à Dieu le 6 janvier dernier à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen.

 

Pour le repos de son âme et un hommage bien mérité, une veillée de prières sera organisée au domicile du défunt ce vendredi 28 février 2020 aux 1200 Logements.

 

 

 

- 26 février 1990- 29 février 2020. Cela fait 30 ans que le Larlé Naaba Tigré a accédé au trône. L’événement, placé sous le parrainage d’El hadj Barro Dianguinaba et le coparrainage du chef de Barkoundba, sera célébré à travers le Baasga 2020 sous le thème : « 30 ans de don de soi et d’engagement avec des personnes de bonne volonté pour vivre ensemble et pour la fin de la faim par le changement des mentalités ».

 

A cette occasion, un déjeuner sera offert aux invités le dimanche 1er mars 2020 à 12h au palais royal de Larlé, puis s’ensuivront le rituel de déclaration des trois nouvelles devises de Zoom bika et une animation culturelle.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 01 mars 2020 21:14

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