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Candidature à la candidature CDP : Mahamadi Kouanda et Yahaya Zoungrana en lice

C’est aujourd’hui en principe que sera bouclée la réception des dossiers de candidature à la candidature du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en vue de la prochaine élection présidentielle. A jour J-1, soit dans l’après-midi du 17 mars 2020, deux candidats se sont déclarés : Mahamadi Kouanda et Yahaya Zoungrana, prêts à défier le président du parti, Eddie Komboïgo, lui aussi candidat à l’investiture.

 

 

Dans un luxueux véhicule, Mahamadi Kouanda a fait son entrée au siège du parti où l’attendaient déjà une poignée de militants acquis à sa cause, des chefs coutumiers en majorité. Boubou blanc, bonnet bien vissé à la tête et, au cou, une écharpe aux couleurs nationales, il ne tarde pas à s’engouffrer dans la salle dédiée à la réception des dossiers de candidature, après un bain de foule à ses admirateurs. Il en aura pour une dizaine de minutes avant de ressortir, récépissé en main, gage que le candidat, comme tout autre, a par ailleurs déposé la caution de 2 millions de F CFA requise.

A en croire ce cacique du « parti de l’épi et de la daba », sa candidature à l’investiture du parti pour la présidentielle est bien motivée. Et d’expliquer : « Je ne suis pas candidat forcément pour être président du Faso. Mon parti mérite mieux que ça. En temps normal, je n’avais pas à être candidat. Si on n’avait pas travaillé à chasser des candidats comme Kadré Désiré Ouédraogo, Jérôme Bougouma et autres, ils sont nombreux qui pouvaient être à ma place ou qui pouvaient être là aujourd’hui. Mais j’ai l’avantage d’être un homme libre. Libre à l’état civil, libre mentalement et financièrement, libre vis-à-vis de la justice ».

 

Défier le président Eddie Komboïgo

 

Après Mahamadi Kouanda, c’était le tour du député Yahaya Zoungrana de se déclarer officiellement candidat à la candidature du parti en vue de la prochaine présidentielle. Comme son prédécesseur, une poignée de minutes lui a suffi pour remplir cette formalité, accompagné de quelques militants. Sa candidature, dit-il, est surtout motivée par une volonté : « participer à l’expression de la démocratie en interne au CDP », mais aussi contribuer au retour au pouvoir de son parti. « Le CDP a été chassé du pouvoir en 2014, non pas à travers les urnes mais par la rue. Cinq ans après, tout le monde se demande si tout cela, c’était pour arriver à la situation nationale difficile que nous vivons ».

Alors que deux jours plus tôt, soit le 15 mars, l’actuel président du parti, Eddie Komboïgo, avait déjà déposé sa candidature à l’investiture, les deux candidats déclarés ne croient pas leurs chances minces. Si le député Yahaya Zoungrana estime les siennes « à cent pour cent », ce n’est pas loin de ce que se dit Mahamadi Kouanda qui se positionne comme un candidat par défaut. D’ailleurs, ce dernier se projette déjà en adversaire de Roch Kaboré au scrutin présidentiel de novembre prochain : « Vous vous imaginez que si cette élection devait mettre au coude-à-coude Roch et Kadré, on aurait assisté à un combat de titans ? Mais l’histoire veut que ce soit autrement, ce sera moi face à Roch. Il prendra la présidence et moi l’Assemblée nationale ». Et le Parlement, parce que le CDP en a besoin pour former ses jeunes militants qui y siégeront en tant que suppléants, a expliqué Mahamadi Kouanda. Une chose dont on est sûr au sein du parti, voire au-delà, c’est que la candidature d’Eddie Komboïgo à l’investiture n’est pas du goût de Kouanda, qui estime que son désormais adversaire à l’interne « n’a aucune chance de battre Roch » au scrutin présidentiel qui se profile. « Je lui ai dit que s’il aime le CDP, il n’a qu’à venir nous allons nous entendre, partager les rôles pour qu’il soit président de l’Assemblée nationale. S’il est PAN et qu’il a longue vie, il peut être président du Faso en 2025. Ç’aurait été plus facile pour lui ». Et de lancer même cette pique au président de son parti qui s’était réjoui que la caution de sa candidature ait été versée par « de jeunes militants » : « Contrairement à d’autres candidats qui font cotiser des enfants, j’ai préféré m’acquitter des 2 millions de FCFA de ma poche. Autrement dit, il s’agit de montrer que lorsqu’on aspire à gérer un pays, on doit être en mesure de s’autogérer. Je préfère le soutien moral, l’amitié et la bénédiction de mes soutiens que de prendre leur argent ».

Qui sera l’homme de choix de l’ex-parti au pouvoir pour affronter le locataire de Kosyam aux prochaines échéances électorales ? On le saura le 21 mars, date retenue pour une réunion d’un collège de désignation du futur candidat du parti.

 

Bernard Kaboré

Dernière modification lemercredi, 18 mars 2020 18:29

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