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Coronavirus : Pourvu que les contributions soient bien gérées

 

Cher Wambi,

 

Dans ma lettre de la semaine dernière, je t’informais, tout en m’en félicitant, que face à la propagation du coronavirus dans notre pays, comme partout dans le monde, les gestes de solidarité nationale n’ont pas tardé à se manifester.

 

 

Ces premiers  actes de mécénat, si je peux m’exprimer ainsi, sont venus, entre autres,  de l’entreprise EBOMAF, qui a mis sa clinique au service du ministère de la Santé,  du Groupe CIMMETAL, qui a offert gracieusement deux mois de sa production d’oxygène, de la Fondation Coris qui a gratifié la coordination des opérations de riposte d’urgence sanitaire (CORUS)  d’un  chèque de 200 millions, de l’Assemblée nationale qui a fait don de 250 combinaisons et de 2 000  masques aux autorités sanitaires et de Kadré Désiré Ouédraogo qui a remis 2 millions au ministère de la Santé.

 

Afin d’entretenir cet élan de solidarité nationale, j’invitais les autres grandes sociétés de la place ainsi que l’ensemble des Burkinabè à laisser parler leur cœur, comme on le dit souvent, chacun selon ses moyens.

 

C’est vrai que les gens n’ont pas attendu l’appel de ma modeste personne pour se rallier à la cause nationale contre le Covid-19.

 

Mais force est de constater que depuis lors, les contributions affluent de toutes parts, si bien que je ne me risquerai pas à continuer de citer les noms de ces généreux donateurs de peur d’en oublier. 

 

Les uns, tambour battant, les autres, dans la discrétion totale, les Burkinabè s’engagent dans cette guerre contre le redoutable virus qui ne cesse de causer la mort et dont les conséquences socio-économiques sont durement ressenties aussi bien par les Etats que par les ménages.

 

Cher cousin, sache qu’à ce jour, un peu plus d’un demi-milliard de francs CFA a déjà été mobilisé sur la base des initiatives citoyennes, auquel s’ajoutent de nombreux dons en nature.

 

Mais comme tu ne le sais que trop, une chose est de constituer un fonds de solidarité nationale et une autre est d’en faire bon usage en l’affectant effectivement à sa destination originelle.   

 

J’espère donc que l’Etat et tous les combattants qui se trouvent en première ligne de cette bataille contre le coronavirus feront preuve de transparence absolue et de rigueur dans la gestion du nerf de la guerre contre cette bête microscopique qui frappe sans considération de rang social.

 

En effet, aussi bien chez nous qu’ailleurs dans le monde, les cas de contamination vont des personnes de simple condition aux dirigeants politiques en passant par les célébrités sportives et musicales, le personnel soignant et les dignitaires religieux.

 

C’est ainsi que du côté de la haute hiérarchie de l’Eglise catholique burkinabè, après Mgr Séraphin Rouamba, archevêque émérite de Koupéla, c’est le cardinal Philippe Ouédraogo qui a été testé positif la semaine dernière au coronavirus. L’un a pu quitter l’hôpital de Tengandogo où il recevait des soins et l’autre est toujours en confinement, quand bien même il se porterait mieux, selon une source proche de l’archevêché.

 

 

 

Cher Wambi, toujours dans ma précédente lettre, je me suis beaucoup étalé sur le Centre Muraz de Bobo-Dioulasso, précisant, entre autres, que c’était la seule structure du pays où s’effectuent les tests du Covid-19.  

 

Comme bien des gens, j’ai toujours cru que c’était à ce niveau que tous les prélèvements étaient acheminés pour les analyses.

 

Mais j’ai bien peur de t’avoir induit en erreur de même que nombre de lecteurs du journal de ton oncle Nakibeuogo.

 

En effet, selon une source médicale, les dépistages au coronavirus sont certes pratiqués à Bobo-Dioulasso, mais précisément au labo de référence de la grippe au sein de l’institut de recherche en sciences de la santé-Direction régionale de l’Ouest (IRSS-DRO), une structure dirigée par le professeur Zekiba Tarnagda.

 

Au temps pour moi donc, même si j’ai tenu à rendre à l’IRSS ce qui est à l’IRSS.

 

Toujours sur ce sujet, cher cousin, sache que désormais, Ouagadougou dispose, elle aussi, d’une unité de dépistage grâce à l’acquisition de trois appareils de test COVID-19.

 

Avec ce nouveau laboratoire sis à l’IRSS de la région du Centre, c’est un pas qui vaut son pesant d’avancée dans la lutte contre la pandémie, d’autant plus qu’on sait que la prise en charge de toute personne contaminée commence toujours à partir du diagnostic.

 

 

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-L’information était dans les tuyaux depuis un bout de temps  et faisait cas, dans le cadre de la prévention du coronavirus,  d’éventuelles mesures en faveur de détenus dans les maisons d’arrêt et de correction.

 

En effet, depuis pratiquement une semaine, de sources généralement bien informées, j’ai appris  que le ministre de la Justice, René Bagoro,  était à pied d’œuvre avec les centres pénitentiaires du pays afin de  définir les critères d’éligibilité à cette clémence  Covid-19 qui porteraient, entre autres,  sur la vulnérabilité, l’âge et l’état de santé  des détenus. On ne croyait pas si bien avoir bu à la bonne source puisqu’à l’issue du Conseil des ministres d’hier, le porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou,  annonçait la libération de 1 207 détenus dont  la liste exhaustive est à lire dans la parution du journal de l’Observateur Paalga de ce vendredi 3 avril.

 

 

 

-Les nouvelles ne sont pas bonnes dans le milieu culturel et du show-biz burkinabè. En effet, la Faucheuse vient encore une fois d’arracher à l’affection des siens et des grands acteurs du monde de l’évènementiel un des talentueux décorateurs, en la personne de Marvine Sawadogo, «Le Sénateur» pour certains.

 

Pionnier de la décoration au Pays des hommes intègres, il a quitté ce monde ici-bas le lundi 30 mars 2020 à l’âge de 54 ans, terrassé par le nouveau coronavirus.

 

Natif de Bingerville en Côte d’Ivoire, celui qui s’en est allé a regagné le Burkina dans les années 1980 pour la poursuite de ses études. La peinture et le graphisme constituaient sa passion, et c’est tout naturellement qu’il finit par se lancer dans la décoration en créant «Optim’Art» et «Marvino», deux entreprises auxquelles il consacrait toute son énergie.

 

Dans sa soif de se perfectionner, Marvine a croisé dans son cheminement  des maîtres comme Raya Benjamin Sawadogo, le père de «Yirmoaga», la toute première bande dessinée du Burkina, le Pr Ali Nikièma, l’auteur du prototype de l’Etalon de Yennenga, ou encore Siriki Ky, cet autre érudit de la sculpture (Bronze et granite). Plus tard, il intègre en auditeur libre l’Académie des beaux-arts de Paris en France, toujours à la quête de l’excellence.

 

Le Sénateur a offert ses services en tant que pigiste à la Direction de la publicité, l’ancêtre de «Zama publicité», avant de se retrouver à la TNB pour s’occuper de la décoration de plateaux.

 

Ici et ailleurs, Marvine a monnayé ses talents pour les décors du Journal télévisé, de Faso académie, du Kundé d’or, du prix Galian, de la Nuit des champions de l’AJB…

 

Lauréat de plusieurs prix, le regretté laisse derrière lui une veuve et quatre enfants.

 

 

 

-Concernant toujours la page triste de cette semaine qui s’achève, on note le décès le 1er avril 2020 de l’ancien contrôleur général d’Etat, Henri Bruno Bessin, des suites de maladie.

 

Economiste de formation, il est né le 6 octobre 1951 à Bobo-Dioulasso, où il a obtenu le baccalauréat série A4 (Philosophie) en 1973.

 

Titulaire d’un DEUG, d’une Licence et d’une Maîtrise de la Faculté de droit et des sciences économiques de l’université de Reims en France, d’un DEA et d’un Doctorat de 3e cycle en droit des organisations internationales et des relations économiques internationales, décrochés à l’université de Paris I Panthéon Sorbonne, celui qui vient de quitter cette vallées des larmes a débuté sa carrière professionnelle en 1982. D’abord comme chargé d’études à la Direction de la coopération technique et financière du ministère du Plan et de la Coopération, ensuite comme secrétaire général du département de la Planification et du Développement populaire (1985-1987).

 

Henri Bruno Bessin a également été SG de la présidence du Faso (1987-1990), directeur de l’Ecole internationale de Bordeaux (1995-2000), conseiller du directeur de l’Institut francophone des nouvelles technologies, chargé de l’administration et des services techniques (2000-2001). En 2005, il est promu inspecteur général d’Etat, et trois ans plus tard, contrôleur général d’Etat.

 

L’illustre disparu a aussi occupé d’autres postes de responsabilités. Il fut administrateur de la BCEAO, membre du comité national de crédit, gouverneur suppléant de la Banque mondiale, ordonnateur suppléant des ressources extérieures, président du comité technique d’aménagement du territoire et président du comité technique du recensement général de la population.

 

Marié, il était père de deux enfants.  

 

 

 

-Au moment où nous bouclions  la présente édition, nous avons appris le décès de M. Hubert Yaméogo, une des grandes figures du mouvement estudiantin (UGEB) des années 60 et 70, ancien responsable du SYNTSHA et pharmacien de son état. Décès survenu hier jeudi 2 avril 2020.

 

Pour la petite histoire, le défunt, qui était un octogénaire plein, fut un ami inséparable du président guinéen, Alpha Condé.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 05 avril 2020 16:52

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