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Procès Kamerhe : Petite mise en bouche en attendant le plat de résistance

 

Les Congolais devront attendre encore deux bonnes semaines avant d’avoir le fin mot de cette affaire politico-judiciaire.

 

 

Le procès de Vital Kamerhe et compagnie, qui a commencé hier, a finalement été renvoyé au 25 mai prochain à la demande des avocats des prévenus. Ils n’auraient pas eu accès à tous les éléments du dossier, même si, pour l’accusation, il leur suffisait de se rendre au greffe du tribunal pour prendre connaissance des différentes pièces.

 

On en aura tout juste eu un avant-goût qui aura duré deux petites heures, le temps pour le ministère public et les accusés de faire des observations préliminaires, Vital Kamerhe dénonçant  notamment les  pièges et les questions tendancieuses de l’accusation.

 

A l’origine des ennuis judiciaires de VK et de ses deux codétenus, le programme dit des 100 jours lancé par le président Félix Tshisekedi après son élection et qui devrait consister en l’érection de 4500 maisons préfabriquées et en l’aménagement de voiries pour désengorger la circulation à Kinshasa. Et ce, alors  qu’il n’avait pas encore formé son gouvernement et qu’il ne disposait pas d’une majorité à l’Assemblée. Il s’agissait en fait pour Fatshi, dans cet interminable interrègne qui a eu cours sur les bords du fleuve Congo, de montrer qu’il était bien là et qu’il avait commencé à travailler.

 

Malheureusement certains projets n’ont pas connu de début d’exécution, on avait de la peine à   terminer  ceux qui étaient entamés.

 

C’est dans le budget de ces projets que son directeur de cabinet aurait barboté, accusé qu’il est d’avoir détourné quelque  50 millions de dollars avec la complicité de Samih Jamal,  le patron de Samibo Congo, et de Jeannot Muhima, chef du service import-export à la présidence. Deux hommes que Vital Kamerhe lors de sa brève prise de parole a maintenu ne pas connaître.

 

Il faut dire que l’affaire portait dès le début les germes de la mal gouvernance. En bonne république, revenait-il en effet à un chargé d’import-export, fût-il de la présidence, et à un dircab  de fourrer leur nez là où les ministères techniques, celui des Finances notamment, devaient intervenir ?

 

Le patron de l’UNC (Union pour la nation congolaise) est-il véritablement coupable de ce dont on l’accable ou, comme le pensent ses partisans,  est-il simplement victime d’une cabale politicienne ourdie par son allié Tshisekedi qui voudrait mettre hors circuit un prétendant sérieux à la présidentielle de 2023 ?

 

En tout cas, le clash de la coalition CASH va forcément laisser des traces quelle que soit l’issue de ce jugement historique à plus d’un titre :

 

c’est en effet la première fois en RDC et même en Afrique que celui qui a l’oreille du chef comme on dit est traîné à la barre pour une sombre affaire de détournement et de blanchiment d’argent ;

 

C’est aussi la première, fois sauf erreur ou omission,  de notre part qu’une telle audience, qui se tient au sein de la prison de Malaka, est retransmise en direct par la télévision nationale sur demande de la défense.

 

En attendant donc la reprise dans deux semaines et que le tribunal dénoue les fils de cet écheveau politico-judiciaire, l’événement se tenait aussi hors des murs du pénitencier où la foule qui s’était massée le long de la clôture, au sein de laquelle  des journalistes et des partisans de Kamerhe, a été dispersée manu militari par les  policiers. 

 

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lemardi, 12 mai 2020 17:42

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