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Une lettre pour Laye : Et le win vouka fut !

 

Cher Wambi,

 

«Ite missa est» (1). En tout cas, cher Wambi, sauf vraiment tremblement de terre, la messe est dite en ce qui concerne la présidentielle du 22 novembre dernier.

 

 

En effet, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé, hier dans la salle de conférences de Ouaga 2000, à la proclamation des résultats provisoires. Et sans surprise, c’est le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, qui est arrivé en tête dès le premier tour avec 57,87% des suffrages exprimés. Le « win vouka », ou cri de ralliement des militants du MPP et partis alliés, a eu donc lieu.  

 

Faut-il s’en étonner ? Pour ma part, non !

 

Sans avoir fait Sciences-Po ni disposer des dons divinatoires de madame de Soleil ou de ceux des géomaticiens du Gulmu, le peu que je savais des forces politiques en lice pour la conquête de Kosyam m’a permis d’entrevoir, depuis de longs mois, une victoire de « l’Enfant de Tuiré ».

 

Il faut dire, cher cousin, que le champion du MPP a abordé la course avec des atouts indéniables.

 

D’abord, l’actuel locataire du Kosyam pouvait d’ores et déjà compter sur ce qu’on appelle la « prime au sortant », c’est-à-dire cette part de caution légitimiste qui est toujours accordée à tout candidat à sa propre succession.

 

Cette donne politico-sociologique est une réalité observable aussi bien sous nos tropiques que dans bien d’autres démocraties dans le monde.

 

Ensuite, tout parti au pouvoir, aussi bien ici qu’ailleurs, dispose toujours d’un précieux trésor de guerre et d’une machine électorale bien huilée susceptible de faire la différence au moment venu.

 

Enfin,  il faut le reconnaître, si la question de l’insécurité, « talon d’Achille de Roch », ne pouvait pas ne pas s’inviter dans la campagne électorale, la manière dont l’opposition en a fait son fonds de commerce politique n’a pas produit les bénéfices escomptés.

 

La preuve, la répartition des voix par province montre que même dans les localités à fort déficit sécuritaire, c’est Roch qui a obtenu la faveur des électeurs : ainsi par exemple dans le Soum avec 67,58%, au Lorum avec 55,71%, dans l’Oudalan avec 51,88%, Sanmatenga avec 41,99%, à la Tapoa avec 49,46%, au Gourma avec 53,38%, à la Kompienga avec 43,96%, au Bam avec 65,39%, Gnagna avec 66,81% et au Yagha avec 43,44%.

 

Certes la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national est une des grandes priorités des Burkinabè, mais tout porte à croire que sur la question, l’opposition a plus brillé dans la récrimination que dans la pertinence de son offre sécuritaire.

 

Cher Wambi, toujours au sujet des dernières élections, le spectre de lendemains agités dû à ce qu’on a pu entendre ici et là semble s’éloigner.

 

En effet, après des appels de certains opposants  à descendre dans la rue pour contester les résultats en cas de fraude, les candidats signataires de l’accord politique de Ouagadougou ont effectué une sortie qui pousse à l’apaisement. Dans une déclaration lue hier jeudi  au siège du CFOP,  ils ont pris acte des résultats proclamés par la CENI et se sont réservés le droit, en cas de contestation, de recourir aux juridictions compétentes. Une posture républicaine à saluer et à resaluer, car, dans le contexte actuel du pays, nous ne devons pas nous payer le luxe d’une crise politique aux conséquences insoupçonnées.

 

Avant le chef de file de l’opposition, c’est le candidat de l’ADF/RDA qui a confessé sa défaite tout en assurant aux Burkinabè que l’Eléphant  resterait républicain dans ses démarches à venir. De là à voir le fils de Gérard regarder Roch avec les yeux de Chimène, il n’y a qu’un pas que certains ont vite fait de franchir.

 

 

 

Cher Wambi, face à la persistance des rumeurs sur d’éventuelles fraudes électorales en téléchargement, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 a publié un communiqué le 21 novembre 2020 à la veille du double scrutin de la présidentielle et des législatives. Dans ledit communiqué, Harouna Yoda informait le public de ce qu’il a été instauré au tribunal « une permanence pour recevoir et juger, à toute heure et suivant la procédure de flagrant délit, des infractions de fraude électorale et assimilées relevant de son ressort de compétence ». Il exhortait aussi tout témoin de fraude électorale ou de tout comportement suspicieux à «saisir soit le commissariat de police, soit la brigade de gendarmerie la plus proche ou à s’adresser directement à son parquet aux fins de dénonciation».

 

Eh bien, cher cousin, cet appel a porté fruit puisque, dès le lundi 23 novembre, une audience spéciale a été organisée pour juger 5 personnes. Après ce procès de flagrant délit, un prévenu a été relaxé tandis qu’un autre a écopé d’une peine de prison d’un mois ferme et d’une amende ferme. Les trois autres se sont vu  infliger des peines de sursis.

 

Ce même lundi, cette fois à Koudougou, deux électeurs de la localité de Bingo étaient à la barre pour répondre des faits de fraude électorale, de trouble à l’ordre public et de complicité de fraude sur une dénonciation d’un délégué de l’UPC (Union pour le progrès et le changement). Un des prévenus avait été surpris en train de manipuler un spécimen de bulletin de vote dans l’isoloir et il avait impliqué son oncle qui lui aurait fourni le spécimen. Le dossier avait été mis en délibéré pour le jeudi 26 novembre. Et de fait hier, le verdict a été rendu. Seul un des deux prévenus a été condamné. Il a écopé d’une peine de prison de trois mois avec sursis et d’une amende de 30 000 FCFA.

 

Dans la ville de Sya, le procureur a été saisi de deux dossiers transmis de Bama. Les prévenus sont arrivés ce jeudi au parquet de Bobo-Dioulasso où ils ont été auditionnés. Le premier est accusé d’avoir voté deux fois tandis que le second a usurpé l’identité d’une tierce personne pour voter. Selon Roger Zoungrana, le procureur du Faso, les prévenus devraient être jugés immédiatement à la prochaine audience.

 

Avec ces différents procès qui nous sont remontés, à l’évidence, cher Wambi, c’est l’ensemble des tribunaux de grande instance du pays qui était mobilisé pour parer à la fraude électorale. C’est sans doute une grande première dans notre pays de voir une sorte de veille judiciaire pour réprimer les fraudes électorales. Et de cela, il faut s’en féliciter.

 

Cher Wambi, je reste dans le chapitre du contentieux électoral pour t’informer qu’avant la proclamation des résultats provisoires des législatives, prévue pour aujourd’hui vendredi,  le Conseil constitutionnel a déjà enregistré des requêtes en annulation. Il s’agit du :

 

-       recours en annulation du scrutin dans les quatre bureaux de vote de la commune de Banh formulé par Koumaré /Ouillio Zalissa ;

 

-       recours en annulation dans trois communes de la province de la Sissili introduit par Ido Alitou et six autres ;

 

-       recours contre la régularité du scrutin dans le bureau de vote n°1 du CEG d’Imasgo dans la province du Boulkiemdé dont l’auteur est Yaméogo Singapinda, dit Jean de Dieu, et deux autres ;

 

-       recours en annulation des élections dans la circonscription électorale du Sourou formulé par le président national du PDIS-LAAFIA ;

 

-       recours en annulation des élections dans la circonscription électorale de la Tapoa introduit par le président national du PDIS-LAAFIA

 

-       recours contre la régularité du scrutin et du dépouillement des élections législatives déposé par Bélémou Lassina.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante

 

 

 

Après la journée électorale du dimanche 22 novembre 2020, la victoire du président Roch Marc Christian Kaboré  a été proclamée par la CENI hier. L’autre pendant de ce scrutin, les législatives, n’a pas encore rendu ses secrets. Mais déjà, les compilations en cours permettent de présager le visage de la prochaine Assemblée nationale. Une Assemblée au sein de laquelle devraient siéger certains dinosaures qui sont en passe de réaliser un retour réussi : c’est le cas de Bongnessan Arsène Yé, ancien président du Parlement, élu au compte du CDP. Zambendé Théodore Sawadogo, longtemps patron de la LONAB, retrouve l’Assemblée nationale mais cette fois sous la bannière de la CNP (Convention nationale pour le progrès). On peut également citer Boukary Jacques Niampa du CDP, l’ex-responsable des infrastructures de la présidence du Faso.

 

Au niveau des retours ratés, il y a notamment la défaite de l’ancien Premier ministre, Luc Adolphe Tiao (CDP) dans le Sanguié et d’Alain Edouard Traoré (CDP), le dernier ministre de la Communication de Blaise Compaoré, dans la Comoé.

 

 

 

Cette fois-ci, c’est effectif : le maquis Black and White longtemps considéré comme le principal point de convergence des noctambules bobolais ferme définitivement après plus de 40 ans de services. Très prisé par les couche-tard de la ville de Sya et les voyageurs en provenance surtout de Ouagadougou mais aussi des villes de l’intérieur et même de l’étranger, le Black and White offrait à sa clientèle un espace adéquat pour des moments de plaisirs qui transgressaient souvent les valeurs morales. On ne verra plus ces filles presque dénudées s’exposant aux abords des voies aux alentours de ce maquis à la recherche de la clientèle. On n’y verra plus non plus ces prostituées venues de l’étranger et qui contribuaient à faire du Black and White un véritable lieu de luxure. Avec la fermeture de ce maquis, qui constituait sans nul doute le baromètre des nuits chaudes de la capitale économique, on peut imaginer la tristesse qui anime désormais les maquisards de Sya, mais aussi ces gérants de petits commerces qui faisaient de bonnes affaires chaque nuit dans les environs de ce célèbre maquis.

 

 

 

 En juillet 2015, après l’obtention de son diplôme de journalisme à Sciences Po à Paris, Thibault Bluy, un jeune reporteur français, débarque à Ouagadougou pour pratiquer son métier. Durant 10 mois, il sera aux services des rédactions de L’Observateur Paalga. Ainsi il suivra des événements majeurs de notre pays comme le putsch manqué, la fin de la Transition, les premières attaques terroristes à Ouagadougou, etc. De tous ces événements et bien d’autres sujets de société qu’il a couverts, Thibault Bluy fera l’essence d’un essai qu’il vient de publier récemment sous le titre «L’Observateur toubabou ». L’ouvrage est préfacé par Edouard Ouédraogo, directeur de publication de L’Observateur Paalga. Ce livre a déjà remporté deux prix, ceux du meilleur essai et du grand prix du jury du manuscrit francophone 2020.

 

Présent à Ouagadougou pour la promotion de son ouvrage, Thibault sera ce vendredi 27 novembre au Centre national de presse Norbert Zongo pour la cérémonie de dédicace de son livre. La cérémonie débute à 18 heures et vous êtes tous cordialement invités.

 

Le livre est en vente au secrétariat de L’Observateur Paalga au prix de 5 000 FCFA et sera bientôt dans les librairies de la place.

 

 

 

 Après la fièvre des élections couplées du 22 novembre, les Burkinabè auront désormais le regard tourné vers les Cascades où se tiendront cette année les festivités marquant le 60e  anniversaire de l’indépendance de notre pays. A quelques jours de cet important évènement, la cité du paysan noir continue de faire sa toilette avec ces nombreuses réalisations afin de réserver un accueil chaleureux aux milliers de visiteurs qui viendront  pour faire la fête. En pareille circonstance, le comité d’organisation a toujours mis  un accent particulier sur les infrastructures d’hébergement avec notamment les cités du 11- Décembre qui ont vu le jour dans toutes les localités qui ont déjà abrité l’évènement. Mais en ce qui concerne la région des Cascades, il nous revient que les travaux de construction de logements accusent un énorme retard. Une situation qui serait liée aux mesures gouvernementales dans le cadre de la lutte contre la  covid 19 mais aussi à l’organisation des élections du 22 novembre, cet évènement politique majeur qui avait accaparé pendant une bonne période la quasi-totalité des décideurs de notre pays.  Pour pallier cette situation d’hébergement et assurer une pleine participation des burkinabè à ces festivités du 11-Décembre, tous les regards sont tournés vers la ville de Sya, distante seulement de 80 km de Banfora. C’est en effet à Bobo-Dioulasso que de nombreuses délégations envisageraient d’installer leurs pénates pour ensuite rallier la cité du paysan noir le jour J. Une aubaine pour les hôteliers de la cité de Guimbi Ouattara. Lesquels font actuellement l’objet de multiples sollicitations pour des réservations de chambres, individuelles ou collectives. Nul doute que l’axe Bobo-Banfora connaitra dans quelques jours une affluence jamais égalée. La prudence sera donc recommandée aux usagers sur ce tronçon qui se dégrade au fil des années.  

 

 

 

Dans la lettre que nous vous proposons ci-dessous, des travailleurs déflatés de la province du Houet interpellent le président du HCRUN sur la situation des veuves et orphelins de leurs camarades décédés. 

 

«Monsieur le Président

 

Nous venons par la présente vous demander de vous pencher sérieusement sur notre situation et  de rallumer cette flamme de l’espoir que nous avons placée en vous depuis votre prise de fonction il y a de cela cinq ans. Nous, travailleurs déflatés de l’ex-RAN (SCFB), de la SAVANA et de la SONACIB, sommes dans une situation de détresse inqualifiable avec ces nombreux camarades qui sont décédés, laissant derrière eux des veuves et des orphelins dans une misère indescriptible.  Monsieur le Président, nous voulons désormais être situés sur notre sort, c'est-à-dire la suite à donner à nos multiples démarches et à nos réclamations afin de nous permettre d’en informer nos camarades encore en vie et qui sont pour la plupart dans une misère indescriptible.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président du HCRUN, l’expression de notre profond respect ». 

 

Ont signé

 

1.    Soma T. Paul : Société des chemins du fer du Burkina

 

2.    Sanou J. Christophe : Société des chemins du fer du Burkina

 

3.    Nikiéma Antoine : Société des chemins de fer du Burkina 

 

4.    Ganamey Souleymane : SONACIB

 

5.    Dera Abdoul Kader : SONACIB

 

6.    Kayaba Moumoula Arsène : SAVANA 

 

7.    Somda Jeanne Françoise : SAVANA

 

8.    Traoré Sidi Yaya : Société des  chemins de fer du Burkina

 

 

 

Acte préventif ou d’utilité publique ? Dans la nuit du 23 au 24 novembre, la mairie a procédé à l’enlèvement des pneus usagés dans certains quartiers de la ville de Ouagadougou. Ce qui n’a pas manqué de susciter des débats dans les milieux  connus pour leur spécialité en interprétations. Et nombreux étaient ceux qui voulaient convaincre leurs interlocuteurs que cette action n’avait pour seul but que de priver les éventuels brûleurs de goudrons de l’une de leurs matières premières au cas où les résultats des élections conduiraient à des échauffourées. Vrai ou faux ? En tout cas on peut se réjouir de cette initiative de salubrité publique.

 

 

 

  Delga, village historique de la commune de Kaya, sera en effervescence ce samedi 28 novembre à l’occasion de la célébration du Napoussoum du chef du canton de Pickoutenga, Naaba Tègré. Importante manifestation coutumière célébrée chaque année en fin de saison pluvieuse, celle-ci sera marquée, entre autres, par : les salutations des notabilités coutumières des villages du canton dans la matinée et un dîner de clôture des festivités offert aux invités et amis du chef dans l’après-midi. En rappel, Pickoutenga fait partie des douze cantons du royaume de Boussouma dans la province du Sanmatenga. Il est administré coutumièrement par Naaba Tègré qui a été intronisé en 1980. Acteur du monde agricole, celui-ci est très connu sur les plans national et international pour avoir présidé la Chambre régionale d’agriculture (CRA) du Centre-Nord et la chambre nationale d’agriculture du Burkina Faso. Cité parmi les personnes de ressource de la région, Naaba Tègré de Pickoutenga a, sur le plan politique, siégé à l’Assemblée nationale comme élu de la province de 1997 à 2002. 

 

 

 

 Sale temps pour les anciens chefs d’Etat des pays d’Afrique de l’Ouest : en effet, en l’espace de deux mois, ils sont au total cinq à avoir rendu l’âme. Comme s’ils étaient victimes d’une épidémie létale.

 

C’est Moussa Traoré qui a ouvert ce bal macabre. L’homme qui a dirigé le Mali d’une main de fer de 1968 à 1991 s’est éteint à Bamako le 15 septembre 2020. Le 10 novembre, c’est son tombeur, Amadou Toumani Touré (ATT), qui passait l’arme à gauche en Turquie. Deux jours après, soit le 12 novembre, le révolutionnaire et panafricaniste ghanéen  Jerry John Rawlings s’en dormait définitivement à Accra, emporté par une complication de la covid 19.

 

Une dizaine de jours plus tard, c’était le tour de Sidi Ould Cheikh Abdallah. L’ancien président mauritanien avait 82 ans lorsqu’il rendait l’âme dans une clinique de Nouakchott.

 

Et le mercredi 25 novembre 2020, Mamadou Tandja, l’homme du Tazartché qui voulait un 3e mandat présidentiel, mourait à son tour à Niamey. L’ancien président nigérien avait 82 ans.

 

 

 

(1)La messe est dite, en latin.

 

 

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 29 novembre 2020 17:04

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