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Municipalité de Pensa (Sanmatenga): « Le RDS tente par tous les moyens de me déstabiliser, mais Dieu est fort » (Issaka Sawadogo, maire de Pensa)

Kaya a abrité le vendredi 27 novembre 2020 une session ordinaire du conseil municipal de la commune rurale de Pensa. Délocalisée dans le chef-lieu de la région du Centre-Nord et de la province du Sanmatenga en raison de l’insécurité à Pensa, celle-ci, la première sous le mandat du nouveau maire, Issaka Sawadogo, s’est tenue sur fond de crise interne entre le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS), parti majoritaire avec 47 élus sur 72, et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dont est issu le bourgmestre, minoritaire avec 25 conseillers municipaux. Selon l’édile de Pensa, Issaka Sawadogo, communément appelé ‘‘Excellence Isaac’’, le RDS, sous la houlette du premier adjoint au maire, Abdoulaye Zabré, et de certains leaders du parti tente par tous les moyens d’entraver le fonctionnement du conseil municipal qu’il préside depuis l’assassinat terroriste le 6 juillet 2020 de son prédécesseur, Souleimane Zabré, qui était issu de ladite formation politique.

 

 

 

Dans quelle ambiance s’est tenue la session délocalisée du conseil municipal de Pensa, la première depuis votre élection à la tête de la commune ?

 

 Avant tout propos, je tiens à saluer l’engagement et la détermination de mes conseillers municipaux qui ont bravé toutes les menaces pour être présents à ladite session. Pour revenir à votre question, l’ambiance était celle des grands jours surtout que c’est mon premier exercice. Nous avons enregistré la présence de 37 élus dont 05 par des procurations sur les 72 que compte le conseil.

 

Des indiscrétions annonçaient pourtant un boycott de cette session délocalisée par le RDS, parti majoritaire au conseil ?

 

Effectivement, par la manigance, mon premier adjoint, Abdoulaye Zabré, rien que pour ses intérêts égoïstes, a appelé au boycott de la session. Le 25 novembre 2020, il a tenu une réunion avec les conseillers du RDS. Il les a appelés au boycott de la session. Pendant ladite réunion, des leaders du RDS qui ont récemment rejoint l’APR-Tiligré (…) ont eu à intervenir par le biais d’appels téléphoniques pour soutenir l’appel au boycott lancé par le premier adjoint. Selon les témoignages, ceux-ci ont proféré des menaces. Pire, au bout du fil, un d’entre eux a déclaré que quiconque irait à cette session doit préparer en même temps son exil, car il ne mettrait plus pied à Pensa (…). J’ai des preuves audibles des menaces proférées contre des conseillers municipaux de Pensa que j’ai jalousement gardées.

 

Y a-t-il une sorte de bicéphalisme au sein de l’organe dirigeant du conseil que vous présidez vu que le premier adjoint, Abdoulaye Zabré, qui a été votre adversaire lors de l’élection du successeur du défunt maire, Souleimane Zabré, réside à Pensa alors que vous n’y résidez pas ?

 

Il y a un seul maire à Pensa, et c’est bien moi, Issaka Sawadogo. Le 1er adjoint au maire, Abdoulaye Zabré, a été un chalenger malheureux. Qu’il accepte sa défaite et se prépare pour les échéances futures. Nous sommes en démocratie. De son côté, il tente par tous les moyens de me déstabiliser, mais Dieu est fort. Avant d’être maire, j’étais en service dans la fonction publique où je pourrai retourner en temps opportun. C’est le devoir qui m’a appelé, car ce n’est pas mon métier premier, la fonction de maire. Il ne faudrait pas que, pour nos intérêts personnels, nous fassions stagner le développement de notre chère commune.

 

Avez-vous un message à vos administrés qui sont plus préoccupés par les crises sécuritaire et humanitaire qui les affectent durement depuis 2019 ?

 

Mon message à mes administrés qui sont durement affectés depuis 2019 par les crises humanitaire et sécuritaire est clair. Je m’attelle jour et nuit à faire revenir la stabilité. Seulement qu’ils sachent que c’est l’union qui fait la force. Si moi je construis et que mon 1er adjoint détruit, à quand l’atteinte de nos objectifs ? De toutes les façons, au moment de mon bilan, je pourrai répondre à toutes les questions me concernant. Ce qui dérange Abdoulaye Zabré, c’est qu’il a fait de la politique son métier tout en ignorant qu’il n’est pas l’unique fils de Pensa. C’est intrigant de voir des responsables se comporter de la sorte. Je ne suis pas le premier maire de la commune de Pensa et je n’en serai pas non plus le dernier. Si j’ai un message particulier à lancer à la population de Pensa, c’est leur faire savoir que j’ai fait des plaidoyers auprès des hauts dirigeants de ce pays sur le plan sécuritaire, et le dossier est très avancé, car je pense que c’est quand on est en sécurité qu’on se préoccupe de l’alimentation. Récemment, le conseil municipal a voté un budget pour l’achat de vivres au profit de nos administrés déplacés internes et de leurs hôtes. Pour finir, je rappellerai à toute la communauté de Pensa qu’être maire ou 1er adjoint au maire dépend d’eux, électeurs. Les actions visant à entraver le fonctionnement du conseil municipal, qui sont orchestrées par Abdoulaye Zabré, pourraient leur servir de leçons aux prochaines échéances électorales. La commune de Pensa appartient à tous ses fils et ses filles sans distinction et non à une minorité.

 

Propos recueillis par

D.D. Windpouyré Ouédraogo

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