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Une Lettre pour Laye : Dans le secret des félicitations à Roch

 

 

Cher Wambi,

 

Des élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020, on continuera d’en parler jusqu’à la formation du nouveau gouvernement et à l’installation du futur Parlement. Mais en attendant la nomination du nouvel Exécutif et la mise en place de la  8e Législature qui n’interviendront qu’à la suite des résultats officiels définitifs du Conseil constitutionnel, les Burkinabè n’en finissent pas de conjecturer sur le sursaut républicain dont a fait preuve l’opposition politique. En effet, dans la soirée qui a suivi la proclamation des résultats provisoires par la CENI le jeudi 25 novembre, l’opinion publique a été témoin, grâce à la magie des réseaux sociaux, dont la page Facebook officielle du président réélu, Roch Marc Christian Kaboré, du ballet d’opposants au quartier général de campagne du MPP.

 

 

Cette nuit-là, tour à tour, les candidats malheureux à la présidentielle Monique Yéli Kam, Tahirou Barry, Gilbert Noël Ouédraogo et Ablassé Ouédraogo se sont rendus au quartier Nonsin où ils ont félicité leur adversaire qui venait de rempiler pour un second mandat.

 

Le lendemain, le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, et bien d’autres prétendants au fauteuil de Kosyam ont successivement effectué le pèlerinage républicain au sanctuaire orange de Nonsin pour les mêmes raisons.

 

Il n’en fallait pas plus pour que  cet « acte de fair-play politique » soit diversement apprécié et ausculté sous toutes ces coutures.

 

C’est que, cher cousin, d’un côté,  il y a  ceux qui s’en sont félicités, car à la fois, cela traduisait une maturité politique de notre classe politique et tranchait avec un certain discours qui laissait craindre des lendemains postélectoraux mouvementés.   

 

De l’autre, il y a ceux qui n’ont pas hésité à sortir l’artillerie lourde contre des opposants dont le comportement est subitement trop beau pour être sincère.

 

En effet, quelques heures avant que les quatre premiers ne se rendent au QG de campagne du MPP le jeudi 26 novembre, les dix candidats signataires de l’Accord politique de l’opposition, par la voix de leur porte-parole du mois, Tahirou Barry, ont au cours d’une conférence de presse dénoncé des cas « de violations du Code électoral, des fraudes massives, des modifications illégales du nombre et de la cartographie électorale et des cas d’achats de conscience ». Avant de déclarer qu’ils se réservaient « le droit d’utiliser les voies légales de recours pour traiter des irrégularités relevées au cours du déroulement du processus électoral et tout particulièrement au cours du scrutin du 22 novembre ».    

 

« Un retournement spectaculaire de situation » qui a d’abord valu à  Monique Yéli Kam, Tahirou Barry, Gilbert Noël Ouédraogo et Ablassé Ouédraogo toutes sortes de procès en intentions cachées.

 

Mais, cher Wambi, selon une source digne de foi, j’ai appris qu’en réalité, au sein des signataires de l’Accord politique de l’opposition, la fermeté du ton en public cachait bien des manœuvres politiques souterraines.

 

En effet, il m’est revenu qu’alors que certains s’époumonaient contre la réélection de Roch Marc Christian Kaboré, ce dernier aurait reçu par téléphone le message de félicitation d’un candidat de l’opposition, et non des moindres.

 

Une fois le pot aux roses découvert, et ne voulant pas passer pour les dindons de cette farce, les uns et les autres ont décidé de couper l’herbe sous les pieds du Judas du groupe en le devançant au Saint des saints.

 

Cher cousin, au regard de ce qui précède et sans vouloir refaire l’Histoire, si par extraordinaire second tour il y en avait eu, on se demande bien si le fameux Accord politique de l’opposition aurait résisté aux roublardises politiques.

 

Mais s’il y a quelqu’un dont l’attitude est somme toute logique, c’est bien Eddie Komboïgo.

 

En effet, voici un opposant qui, comme bon nombre de ses camarades, a formulé des griefs contre le déroulement des scrutins même s’il déclare ne pas formuler de recours contre les résultats provisoires. Alors, au lieu de se précipiter pour adresser ses félicitations à qui de droit, il préfère attendre l’onction du Conseil constitutionnel avant de le faire.

 

Et si le candidat du CDP venait à tenir parole, il serait peut-être le dernier à reconnaître la victoire de son adversaire, mais cela n’entamerait en rien son attitude républicaine.

 

 

 

Cher Wambi, comme tu le sais, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proclamé le jeudi 26 novembre 2020 les résultats provisoires de la présidentielle du 22 novembre. Cette proclamation ouvre la voie aux recours que les différents candidats voudraient faire devant le Conseil constitutionnel. A cet effet, le délai imparti est de sept jours à compter de la date de proclamation des résultats provisoires. Ainsi, le délai de recours a expiré hier jeudi 03 décembre 2020.

 

Après cette période de recours, les Sages disposent d’un délai de 15 jours pour statuer et proclamer les résultats définitifs. Dans ce cas de figure, le président Kassoum Kambou et les autres membres du Conseil constitutionnel ont jusqu’au vendredi 18 décembre prochain pour donner le verdict final de la présidentielle. Mais s’ils finissent avant ce délai, on pourrait avoir les résultats définitifs plus tôt. Dans tous les cas, le président Roch Kaboré ne pourra pas être investi avant la célébration de la fête de l’Indépendance le 11 décembre 2020. Ce sera donc après et on a encore du temps puisqu’il y a 5 ans, il avait été investi le 29 décembre 2015.

 

Dans ce même ordre, concernant les législatives, après les résultats provisoires du 28 novembre, la période des recours court jusqu’au 05 décembre et les résultats définitifs pourront être proclamés le 20 décembre au plus tard.

 

Sur les législatives, je voudrais te préciser que si c’est le Conseil d’Etat qui a reçu les recours lors de la validation des candidatures, cette fois, pour ce qui est des recours après la tenue du scrutin, c’est bien le Conseil constitutionnel qui est compétent pour statuer et proclamer les résultats définitifs.

 

 

 

Cher Wambi, après un premier épisode très meurtrier dans le monde, la pandémie de la covid 19 a baissé d’intensité avant de repartir à la hausse ces derniers temps. Mais la bombe covidienne n’a pas explosé en Afrique, en tous cas pas dans les proportions apocalyptiques que l’Organisation mondiale de la santé prédisait. Et jusque-là on se demande bien pourquoi notre continent en a été épargné. Il y a certes les mesures barrières prises pour contrer la pandémie, mais elles ne sauraient à elles seules expliquer et justifier la situation squelettique de cette pandémie en Afrique subsaharienne quand ailleurs on assiste à une véritable hécatombe.

 

La deuxième vague du coronavirus est là et on a vu les pays du Nord se confiner de nouveau. Mais cette fois, on commence à percevoir des signaux d’alerte dans beaucoup de pays du continent où l’infection repart à la hausse : c’est le cas de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso pour ne citer que ceux-là.

 

Dans le cas de notre pays, j’ai été sidéré d’apprendre que 79 nouveaux cas avaient été confirmés le 30 novembre dernier. Cette hausse intervient après la campagne électorale, au cours de laquelle on a vu de grands regroupements de militants sans l’observation des mesures barrières.

 

Cher cousin, en réalité, il faut dire que les médias, les politiques, la société, bref tout le monde a démissionné durant cette période où personne ne se souciait vraiment du respect des mesures barrières.

 

En vérité, les chiffres sur les cas confirmés sont en deçà de la réalité vu qu’on ne pratique pas de dépistages massifs sous nos tropiques.

 

C’est pourquoi le gouvernement gagnerait à se retrousser les manches en intensifiant l’application des mesures barrières. Et les populations gagneraient à respecter les mesures édictées sinon il ne faudrait pas s’étonner qu’un jour on reparle de couvre-feu et de fermeture de certains lieux de rassemblement.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-9 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), soit 6 de Pensa et 3 d’Arbinda, respectivement des provinces du Sanmatenga et du Soum, sont tombés le mardi 24 novembre 2020. C’était lors d’une attaque terroriste suivie d’embuscade à Arra, une localité d’Arbinda frontalière de Pensa, qui abrite un site aurifère. Selon nos informations, les VDP d’Arra ont repoussé une attaque perpétrée par  des individus armés non identifiés sur le site aurifère de leur localité. Partie en renfort de leurs frères d’armes d’Arra dont 3 d’entre eux sont tombés, une colonne motorisés des VDP de Pensa est tombée dans une embuscade des forces du Mal. Le bilan fait état de 06 morts dans les rangs des VDP et de 2 blessés graves qui ont été évacués dans une formation sanitaire de Kaya. Les braves VDP de Pensa qui sont tombés les armes à la main sont : Paul Zabré, Ousmane Sebgo, Issa Sebgo, Moussa Sebgo, Rasmané Zoré et Kiougou Sebgo. Les opérations de ratissage menées conjointement par les forces de défense et de sécurité (FDS) et les VDP dans les zones d’Arra et de Gorgadji auraient permis de neutraliser une vingtaine de terroristes et de récupérer du matériel de guerre des mains des forces du Mal.

 

Trouvaille du Gouvernement, les VDP sont, en rappel, engagés aux côtés des forces de défense et de sécurité  dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme dans les régions à grands défis sécuritaires. Les opérations conjointes FDS-VDP qui sont menées dans la discrétion sur le terrain ont permis de réduire considérablement les actions des groupes armés terroristes. Au Centre-Nord par exemple, celles-ci ont permis de démanteler plusieurs bases terroristes et de favoriser le retour de nombreuses personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine. A noter que lors de la campagne électorale et des élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020, les VDP ont été aussi sollicités pour la sécurisation de certaines activités politiques et de certains bureaux de votes.

 

 

 

-« Le temps et la vie : récit de Petit Kanissa entre Wassa et Kourou ». C’est le dernier livre en date d’Hassane Wéréme, ancien fonctionnaire à l’INSD et compagnon de luttes politiques du professeur Joseph Ki-Zerbo.

 

Edité par la maison « L’Harmattan », cet ouvrage de 142 pages est un récit biographique qu’on ne se lasse guère de parcourir.

 

De l’enfance à la vie professionnelle en passant par l’engagement politique et syndical de l’auteur, on découvre avec émerveillement le cheminement de celui-ci qui a été de toutes les batailles de son époque.

 

 

 

-Du 3 au 5 décembre 2020, se tient à Laongo la première édition du Dassandaga de l’Office national du tourisme burkinabè. Organisé en partenariat avec l’ONG Green Concept Burkina sous le thème : « Ecotourisme, changement climatique et covid 19, quel enjeu pour les populations locales ?», cet événement se veut un cadre pour la relance des activités culturelles, artistiques et touristiques.

 

Un rendez-vous à ne pas manquer sous aucun prétexte.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

 

 

Dernière modification ledimanche, 06 décembre 2020 17:26

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