Menu

Réélection Sassou : « L’Eléphant » de Brazza écrase tout sur son passage

 

DSN a été réélu. Sans la moindre  surprise. Quarante-huit heures seulement après la tenue de la présidentielle de dimanche dernier,  le ministre congolais de l’Intérieur a proclamé les résultats provisoires officiels de la Commission électorale qui donnent le président sortant vainqueur avec 88,57 des voix.

 

 

Un véritable plébiscite pour « l’Eléphant », comme on le surnomme là-bas, qui aura donc, de son  poids pachydermique, écrasé ses six concurrents dont Guy-Brice Parfait Kolélas,  décédé le jour du scrutin par suite du Covid-19, crédité post-mortem de 7,84% des suffrages, et son ancien ministre des Finances,  Mathias Dzon, qui n’a recueilli que 1,90% des voix.

 

Contre toute attente, cette élection soporifique a officiellement mobilisé 67,55% des 2,5 millions d’électeurs. Un taux de participation qui ferait pâlir de jalousie  bien des démocraties avancées.

 

« Scrutin calamiteux », s’insurgent en chœur les opposants de Denis Sassou-Nguesso, qui  promettent de saisir la Cour constitutionnelle afin que la vérité des urnes soit dite.

 

Mais à quoi s’attendaient-ils vraiment ? Pensaient-ils que DSN allait lâcher son affaire après 37 ans cumulés à la tête de son pays et surtout après la leçon apprise en 1992 à l’issue de la première élection véritablement ouverte ?

 

Cette année-là, en effet, celui qui était au pouvoir depuis 1979 avait été battu par Pascal Lissouba, n’arrivant que troisième avec 16,87% des votes. Sans doute s’était-il piqué à jouer le parfait démocrate, et c’est par le fracas des armes qu’il reviendra aux affaires en 1997 au terme d’une effroyable guerre civile. Plus donc question pour lui de se prendre pour le parangon de démocratie qu’il n’a jamais été.

 

Il se fera désormais élire et réélire à un score à la Sassou : 89,41% en 2002, 78% en 2009 et maintenant 88,57%.

 

Des taux qu’il devrait faire breveter « DSN », tant pareils scores ridicules sont devenus rares sur le continent. Seule contreperformance électorale du candidat naturel du PCT, son score de 60% en 2016, à la limite indigne d’un monarque de son rang.

 

Cette appétence des chiffres stratosphériques est peut-être une manière pour  lui de montrer que malgré sa longévité, le peuple congolais est toujours transi d’amour pour son chef, qui vient de frôler la perfection électorale. Même si on est enclin à penser que ce sont là des scores sortis in vitro d’un laboratoire plutôt que des urnes.

 

Certes, une élection n’est pas toujours une question d’arithmétique, mais que le président congolais fasse aussi bien qu’il y a 20 ans a de quoi laisser pantois. Cela, dans la mesure où il y a l’inévitable usure du pouvoir, à laquelle aucun chef d’Etat n’échappe, l’inéluctable gain en maturité politique des citoyens, scrutin après scrutin, sans oublier l’effet corrosif des casseroles que le parrain Sassou et son clan traînent depuis de longues années dans les affaires dites « Bien mal acquis ».

 

Quid de la situation socio-économique de cette monarchie pétrolière où plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté ?   

 

Sous réserve de confirmation de la Cour constitutionnelle, ce qui devrait n’être qu’une formalité, le voilà donc reparti pour un nouveau mandat de sept ans. Et comme la Constitution,  qu’il a tripatouillée, lui permet d’en briguer d’autres, il faudrait compter avec son appétit inextinguible jusqu’en 2035 au moins.

 

Il n’y a donc plus que la solution biologique pour les arrêter, lui comme les dirigeants de son acabit,  dans la course au pouvoir.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 24 mars 2021 20:42

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut