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Les Humeurs de Barry : Quand la femme vous coûte la peau des fesses

 

«Jusque-là il n’y a pas de mariage en vue ?… Fais gaffe hein ! Tu prends de l’âge». Ces propos alarmants, nous les entendons souvent de la bouche de parents affolés devant la fille qui traîne à trouver chaussure à son pied. Autres lieux, autres mœurs. Pour les besoins de la cause, je vous emmène cette fois-ci à des dizaines de milliers de kilomètres de nos tropiques, en Chine notamment, où de plus en plus cette mise en garde s’adresse plutôt aux garçons esseulés devant le déficit de filles à marier.

 

 

 J’ai suivi avec effarement un documentaire qui raconte l’histoire de ces hommes tourmentés, obligés de mettre leur libido en berne. Ils sont même légion  qui tutoient la quarantaine et qui se morfondent devant cette situation de célibataire endurci. L’ultime recours pour eux, c’est un voyage dans d’autres pays, le Vietnam ou l’Indonésie notamment, pour dénicher la perle rare. Et là aussi, cette pépite, on ne peut l’obtenir que grâce à l’épaisseur de son portefeuille. On revient en famille avec l’épouse tant recherchée, après s’être acquitté d’une somme faramineuse, l’économie de toute sa vie qui fera le bonheur de la famille de la dulcinée et des démarcheurs pressants.

 

C’est le retour du bâton de la politique en Chine d’« une famille-un enfant » promulguée par le pouvoir communiste au pays de Mao Tsé Toung. Une décision fort heureusement remise au goût du jour avec la possibilité maintenant de faire deux rejetons. N’ayant à l’époque d’autre choix que d’avoir un seul, beaucoup avaient opté pour le garçon, les croyances ayant la vie dure. Beaucoup estimaient en effet que mettre au monde une fille, c’était enrichir une autre famille, parce qu’elle s’en irait un jour. Et voilà le résultat : des villages entiers où il n’y a que des hommes. Et ailleurs, le peu de femmes à portée de main fait dans la surenchère. Ainsi sont nées ces foires aux célibataires où l’autre moitié du ciel, quasi rarissime, mène le bal. La première des questions que les convoitées posent à brûle-pourpoint  au malheureux candidat, c’est celle-là : « Vous avez combien comme revenu par mois ? »

 

Le sentiment dans tout ça ? Qu’il aille se faire cuire un œuf. Ah les Chinois ! Que ne va-t-on pas apprendre avec eux ! « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », s’écriait fort justement Blaise Pascal. Sous nos tropiques, on a l’impression que le déficit est plutôt criard chez les hommes qui veulent consentir à se mettre la corde au cou. Vous imaginez pareille situation au Burkina ? Faire le rang en démontrant sa force de frappe financière - si tant est qu’on en ait - espérant rencontrer l’âme sœur ? On peut planter ce genre de décor dans un hôtel cinq étoiles à Ouagadougou ou au Centre populaire des loisirs de Zorgho. L’interrogatoire pourrait ressembler à ceci : « Vous êtes salarié du public ou du privé, du secteur informel, homme de tenue ou vous travaillez dans une mine ?... Présentez-moi votre bulletin de paie ou la preuve de votre fortune, s’il vous plaît ».  Les organisateurs d’évènementiels sont interpellés.

 

 

 

Issa K. Barry

 

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