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Bain de sang à Solhan : Iyad Ag Ghali s’en lave les mains

 

Quatre jours après l’indicible tragédie de Solhan où au moins 160 personnes ont été tuées dans une attaque, aucun des groupes terroristes qui essaiment dans la bande sahélo-saharienne n’avait encore revendiqué l’atroce boucherie.

 

 

Il en est d’ailleurs souvent ainsi au Burkina, comme si les auteurs de ces massacres de masse avaient presque honte de ce qu’ils ont fait. Quel être stable et normalement constitué bomberait en effet le torse pour s’attribuer une telle paternité ?

 

On s’attendait à une revendication, c’est au contraire à une non-revendication qu’on a eu droit, pour ne pas dire à une profession de bonne foi.

 

Dans un communiqué diffusé hier, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), le groupe armé d’Iyad Ag Ghali lié à Al Qaïda a en effet condamné le massacre « qui n’a rien à voir avec l’islam dans le jihad et le combat au nom de Dieu ». Le GSIM fait même preuve d’inhabituelles empathie et compassion en présentant « ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes ».

 

Si le communiqué est authentique, la démarche est pour le moins curieuse pour ne pas dire suspecte car en règle générale, ces criminels assument leurs actes quand ils les ont commis et ne jugent pas utile de s’en laver les mains comme le fait le GSIM, à moins de vouloir, en creux, indexer un groupe rival. Si ce n’est le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) c’est donc peut-être son frère l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) ; car ce sont bien là les deux principales filiales de la multinationale terroriste qui se disputent la zone dite des trois frontières. Des affrontements fratricides ont même parfois eu lieu entre les deux katibas, qui ont débouché sur la prééminence du mouvement d’Abou Walid Al-Saharaoui.

 

La rivalité entre les groupuscules est d’ailleurs si exacerbée que c’est à qui serait le plus atroce, quitte à revendiquer tous les deux le même carnage, comme ce fut le cas le 11 novembre 2020, en pleine campagne, lorsque le GSIM et l’EIGS ont tour à tour revendiqué l’embuscade qui avait coûté la vie à 14 de nos soldats dans les environs de Tin-Akoff. Au demeurant, peu importe ces revendications pour les victimes et leurs proches quand le supplice et le désarroi sont les mêmes.

 

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 09 juin 2021 20:45

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