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Rapatriement corps d’Assimi : «Réconcilions-nous vivants» (Nestorine Sangaré)

 

Décédé le 1er juin 2021 à Abidjan en Côte d’Ivoire où il vivait en exil depuis 2014, la dépouille d’Assimi Kouanda, qui fut directeur de cabinet de l’ancien président Blaise Compaoré est arrivée hier mardi 8 juin dernier à l’aéroport international de Ouagadougou. De l’aéroport, le long cortège a fait une halte au siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avant de finir sa course à la mosquée jouxtant le domicile familial du défunt à Zogona.

 

 

Pour ceux qui avaient perdu de vue des anciens ministres sous Blaise Compaoré, l’arrivée de la dépouille d’Assimi Kouanda était une belle occasion pour les revoir. Sans être exhaustif, on pouvait reconnaître des camarades politiques du défunt comme : Achille Tapsoba, Nestorine Sangaré, Alain Zoubga, Léonce Koné, Yaya Zoungrana, Alain Edouard Traoré, Yacouba Barry, Salia Sanou. Des cadres d’autres partis : Zéphirin Diabré (UPC), Simon Compaoré (MPP), Gilbert Noël  Ouédraogo (ADF/RDA), Tahirou Barry (MCR), Ablassé Ouédraogo (Le Faso Autrement).

 

Avant l’arrivée du corps, il n’était pas difficile de deviner que c’était les retrouvailles pour les uns et les autres. Mais l’évènement les réunissant étant triste, chacun s’imposait de la retenue.

 

Sur le coup de 15h 30, la dépouille mortelle arrive à  l’aéroport international de Ouagadougou. Un petit groupe est autorisé à aller jusqu’au tarmac. De retour avec le corps, chacun rejoint précipitamment son véhicule afin d’avoir une bonne place dans le rang.

 

Le long cortège prend la route et fait une halte devant le siège du CDP. L’hymne national est entonné par les militants mobilisés devant le siège pour l’occasion. Le cap est mis ensuite sur la mosquée jouxtant le domicile familial de celui qui fut secrétaire exécutif du CDP. Là-bas, l’imam a dirigé la prière pour le repos de l’âme du disparu, mais avant la prière, il a tenu à clarifier certaines informations diffusées dans des médias. « Nous avons entendu dire que la mère d’Assimi est morte. Ce n’est pas vrai. C’est la coépouse de sa génitrice qui est décédée. Comme il n’a jamais fait de différence entre les deux, c’est pourquoi les gens ont confondu », a-t-il clarifié.

 

Cette mise au point était le dernier acte de cette rencontre sans discours ni témoignage. Le corps a été conduit dans la famille pour être ensuite acheminé à la morgue. L’inhumation est prévue pour le vendredi 11 juin. Le programme des obsèques selon un cadre du parti sera communiqué ultérieurement.

 

 

 

Akodia Ezékiel Ada

 

 

 

Encadré :

 

Propos d’anciens camarades

 

 

 

Dans ce beau monde réuni pour la circonstance, nous avons pu arracher des mots à quelques camarades politiques du défunt. Ces derniers retiennent d’Assimi Kouanda  un homme politique engagé pour son pays.

 

 

 

Nestorine Sangaré, camarade politique

 

« Réconcilions-nous vivants »

 

 

 

« Nous aurions voulu l’accueillir sur ses deux jambes, mais le sort en a décidé autrement. C’est avec beaucoup de peine que nous venons l’accueillir.

 

On ne réconcilie pas les morts. Quand on laisse les gens mourir pour parler de réconciliation, ça n’a plus la même valeur. Tous ceux qui auraient pu se réconcilier avec lui n’auront plus cette opportunité. Donc réconcilions-nous vivants. »

 

 

 

Alain Zoubga, camarade politique

 

« La réconciliation est un processus qui va aboutir »

 

 

 

« C’est la douleur. On se rend compte qu’il est parti dans un contexte difficile. Nous avons espéré qu’il allait nous revenir en très bonne santé, malheureusement, le sort en a décidé autrement. Assimi était notre camarade et notre collègue du gouvernement. Chacun sait comment il était : calme, gentil et généreux. C’est cet homme que nous avons perdu. C’est cet homme que le Burkina perd aujourd’hui. Bien entendu quand le sort est jeté, les humains ne peuvent rien. Nous ne pouvons rien. Nous souhaitons simplement qu’il repose en paix et que la terre libre du Burkina Faso lui soit légère.

 

Concernant la réconciliation, on est en train de travailler dessus autant qu’on peut au niveau de l’opposition et au niveau de la majorité. On espère avoir de bons résultats. Tout à l’heure je discutais avec le ministre de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré. Ce qu’il m’a dit est très intéressant. Je suis convaincu que la réconciliation va aboutir. Mais il ne faut pas se faire des illusions. Nous sommes dans un contexte difficile. Il y a des gens qui ne veulent pas entendre parler de réconciliation, qui s’y opposent. Il faut les comprendre.  Ils sont contre parce qu’ils ont souffert. Il y en a aussi, qui sont contre toute idée de vivre ensemble. La réconciliation est un processus qui va aboutir dans un délai peut-être pas très rapproché, mais en tout cas dans les mois, semaines à venir, on pourra espérer qu’il y aura un dénouement heureux de la réconciliation. »

 

 

 

Oumarou Zoungrana, président de la FAIB

 

« Nous sommes venus lui prodiguer des bénédictions »

 

 

 

« En tant que président de la FAIB, il était nécessaire pour nous de faire le déplacement. C’est notre frère et nous sommes venus pour lui prodiguer des bénédictions. C’est ce qui justifie notre présence »

 

 

 

Yahaya Zoungrana, camarade politique

 

« Que Dieu lui accorde un bon retour »

 

 

 

« C’était un très grand ami à moi. Nous nous connaissons depuis 1969 au lycée Philippe-Zinda-Kaboré. Je garde de très bons souvenirs de lui. Quand on se fait connaissance à 12 ans, on devient des frères surtout quand le chemin parcouru ensemble est long. Dans le cadre politique, le peuple burkinabè le connaît comme quelqu’un qui a occupé de très hautes fonctions et aussi comme ayant été le secrétaire exécutif du CDP jusqu’à l’insurrection populaire. Nous l’avons accompagné ce soir au milieu des siens et nous prions pour que Dieu veille sur sa descendance et lui accorde un bon retour parce qu’il a beaucoup travaillé pour le pays. »

 

 

 

Achille Tapsoba, camarade politique

 

« Son œuvre au CDP sera toujours poursuivie »

 

 

 

« Je voudrais tout d’abord au nom du président du CDP, Eddie Komboïgo, qui est actuellement en mission à l’étranger présenter mes condoléances une fois de plus à la famille éplorée de notre illustre camarade arraché à notre affection. Le camarade Assimi Kouanda a été le premier responsable de notre parti de 2012 à 2014. Les circonstances politiques l’ont amené à aller en exil en Côte d’Ivoire auprès du fondateur de notre parti, Blaise Compaoré. Nous avions souhaité qu’il revienne au Burkina Faso autrement que sous cette forme qui nous met tous dans l’émoi. Malheureusement, Dieu en a décidé ainsi. Nous sommes venus aujourd’hui traduire notre solidarité dans un esprit de camaraderie et dire au camarade Assimi Kouanda que son œuvre au niveau du CDP sera toujours poursuivie et sa mémoire sera toujours gardée par les militants du CDP et par nos sympathisants ».

 

 

 

Propos recueillis par 

 

A.E.A.

 

Dernière modification lemercredi, 09 juin 2021 21:53

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