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Situation nationale burkinabè : Après la parole présidentielle…

 

Quand dimanche dernier dans l’après-midi, l’information selon laquelle le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, s’adresserait à la nation a commencé à circuler, il y a eu comme une euphorie généralisée qui s’est emparée des Burkinabè.

 

Une euphorie à la hauteur de leurs préoccupations du moment et preuve, s’il en était, qu’ils avaient une grande soif de cette parole présidentielle qui tardait à venir après les deux traumatismes successifs du mois horrible de juin. 

 

Le premier à Solhan, dans la région du Sahel, où au cours de la nuit du 4 au 5 juin, 132 personnes ont été tuées et leurs maisons incendiées.

 

Le second, sur l’axe Barsalogho-Foubé, dans le Centre-Nord, où le 21 juin, 11 policiers ont péri dans une embuscade terroriste puis deux militaires ont été tués le lendemain lors d’une opération de ratissage à la recherche des autres policiers portés disparus.

 

Et le président parla !

 

Dans son adresse à la nation, le premier magistrat du Burkina Faso a notamment appelé à l’unité de tous face au péril terroriste, conjurant l’opposition et les OSC de surseoir à leur projet de marches sur toute l’étendue du territoire national les 3 et 4 juillet prochain.

 

Il a aussi ébauché des pistes pour un retour à la sérénité tant sur les plans politique que sécuritaire.

 

Sur ce point, il a ainsi décidé de prendre toutes les « mesures idoines qu’exige la circonstance pour, entre autres :

 

-                     rétablir la confiance avec notre Peuple dans le secteur de la sécurité ;

 

-                     adapter notre stratégie aux nouvelles réalités du terrain ;

 

-                      améliorer la rapidité d’intervention lors des opérations aériennes et terrestres menées par nos troupes ;

 

-                     consolider l’efficacité, l’unité et la cohésion du commandement, dans le respect de la discipline militaire qui a toujours fait la force des armées.

 

« Tout ça pour ça », semblaient se demander nombre de Burkinabè, globalement déçus d’un discours qui n’apporterait pas de réponses concrètes  qu’ils attendaient, ici et maintenant.

 

Il n’en fallait pas plus pour qu’un déchaînement de passions s’abatte sur la Toile avec parfois des images qui tournent en dérision les « fameuses mesures idoines ».

 

Une déception bien compréhensible même si tout semble indiquer que nombreux sont  ceux qui ont pris l’annonce des mesures pour les mesures elles-mêmes. Alors que tout porte à croire que le président Roch Marc Christian Kaboré a choisi de préluder ce qu’il allait faire avant de prendre concrètement lesdites « mesures idoines ».

 

Peut-être même qu’au moment de l’adresse présidentielle, les choses étaient-elles déjà dans les tuyaux, comme on le dit ?

 

Et si ça se trouve, les décisions du chef de l’Etat doivent être connues au moment où vous nous lisez ?  

 

Il se murmurait, en effet hier, qu’un réaménagement devait intervenir incessamment pour congédier notamment le ministre de la Défense nationale  et des Anciens combattants, Chérif Sy et son homologue à la Sécurité, Ousséni Compaoré, qui se livreraient une guerre des ego au lieu d’aller casser du terroriste.

 

Et peut-être que dans la foulée, le chef suprême des armées allait opérer une valse des bérets dans l’appareil sécuritaire burkinabè où la cohésion semble avoir déserté les rangs.

 

Le locataire de Kosyam n’accrédite-t-il pas du reste cette information qui circule depuis un certain temps quand il parle lui-même de « consolider l’efficacité, l’unité et la cohésion du commandement, dans le respect de la discipline militaire qui a toujours fait la force des armées » ?

 

En tout cas il était devenu pour le président du Faso plus qu’urgent d’agir s’il ne voulait pas qu’une crise politico-institutionnelle se greffe au péril sécuritaire que nous traînons comme un boulet depuis maintenant six ans.

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemardi, 29 juin 2021 23:16

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