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15 mois de prison contre Zuma : Une sentence plus facile à prononcer qu’à exécuter

 

« Il n’y a absolument aucun doute, M. Zuma est coupable d’outrage à la justice… Jamais auparavant l’autorité et la légitimité de cette Cour n’ont été sujet à autant d’attaques… Jamais la justice n’a été autant menacée. Nous n’avons pas d’autre choix que de le juger coupable ».

 

 

Ces propos de la juge constitutionnelle d’Afrique du Sud ne laissaient planer le moindre doute sur le verdict de cette Haute juridiction. Et la sentence, lourde s’il en est, est tombée ce mardi 29 juin 2021. L’ancien président a été condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice. En cause, son refus de comparaître devant la Commission anticorruption que lui-même avait pourtant mise en place du temps où il était chef de l’Etat, pour calmer la colère de ses compatriotes révoltés contre les nombreuses casseroles que traînaient les dirigeants sud-africains, au premier rang desquels Jacob Zuma.

 

L’ancien leader de l’ANC a maille à partir avec la justice sud-africaine pour différentes affaires de corruption, notamment les fameux pots-de-vin du Groupe français Thales, liés à un contentieux d’armement, ou encore la rénovation à coup de millions de rands sur le dos du contribuable de sa résidence de Nkandla dans le KwaZulu Natal. C’est même là qu’il s’est barricadé depuis son départ contraint et forcé de la présidence.

 

A n’en pas douter, le sulfureux Jacob Zuma est l’héritier le plus indigne de Nelson Mandela, lui qui s’est toujours comporté en véritable prédateur, voire en un véritable parrain qui défie même l’institution judiciaire. Le comble pour quelqu’un qui a été le premier magistrat du pays, et un héros de la lutte contre l’apartheid.

 

Mais une chose est de le condamner, une autre est d’exécuter la peine, et on sait que malgré l’image détestable qu’il a au sein de l’opinion, il compte aussi paradoxalement des partisans enragés, prêts à tout pour lui. Vont-ils par exemple constituer un bouclier humain autour de lui pour empêcher son arrestation ? On le saura d’ici dimanche, puisque le condamné a cinq jours pour se rendre, faute de quoi il faudra aller le chercher. Mais cela est une toute autre affaire.

 

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 30 juin 2021 22:21

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