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Retard du langage chez l’enfant : Mères, parlez à vos bébés dès la grossesse !

 

Chaque enfant se développe à son rythme. Concernant l’apprentissage du langage, il arrive que certains manifestent un retard plus ou moins important par rapport aux autres du même âge. Ce genre de décalage est souvent source d’angoisse pour les parents, mais quand faut-il réellement s’en inquiéter ? Pour en savoir plus, nous avons réalisé une interview le mardi 3 août avec Salam Sana, attaché de santé en pédiatrie au Bureau santé de l’enfant à la Direction de la santé de la famille. Il conseille aux mamans de beaucoup parler à leurs bébés dès la grossesse jusqu’après la naissance. 

 

 

 

 

A quel âge l’enfant commence à prononcer ses premiers mots ?

 

 

 

Merci d’accorder une attention particulière au développement psychomoteur au cours de la petite enfance puisque c’est de cela qu’il s’agit. Au niveau de notre bureau, le suivi de ce développement s’insère dans un paquet de soins dénommé soins attentifs aux jeunes enfants. Un des paramètres importants du développement de l’enfant qui mérite une surveillance particulière est le développement du langage. C’est pour dire que pour que l’enfant parle, certaines conditions sont indispensables :

 

- Une structure nerveuse normale (absence de lésions des organes de phonation ou des centres nerveux de langage)

 

- L’ouïe normale, c’est-à-dire que l’enfant entend ce qu’on lui dit

 

- Une maturation de ses organes

 

- Un contact avec un bain de langage (l’enfant doit être dans un environnement où les gens autour de lui lui parlent)

 

- Des relations satisfaisantes.

 

Les premiers mots sont généralement prononcés vers l’âge de 10 mois, mais avant cela nous disons que l’enfant s’exprime parce qu’il réagit à un bruit sonore dès la naissance, preuve qu’il entend. Dès l’âge de 2 mois, il commence un babillage, et peut s’orienter vers un jouet musical à 5 mois. L’absence de ces réactions normales peut déjà attirer l’attention des parents.

 

 

 

Dès que bébé commence à babiller, peut-on déjà dire qu’il parle ?

 

 

 

Il ne faut même pas attendre que l’enfant prononce ses premiers mots pour comprendre cela. Dans le cadre des soins attentifs, nous demandons aux parents de parler à leurs bébés avant l’accouchement et aussitôt après la naissance. On peut donc dire que l’enfant parle à tout âge. Seulement, ses géniteurs  se doivent de suivre toutes leurs expressions afin d’aider l’agent de santé à détecter une anomalie quelconque.

 

 

 

Existe-t-il différentes étapes dans le processus d’acquisition du langage ?

 

 

 

La réponse est Oui. En effet, les acquisitions du langage respectent un ordre chez la plupart des enfants :

 

- Le nouveau-né entend dès la naissance

 

- il commence un babillage de 2 à 10 mois

 

- le nourrisson prononce les premiers mots vers l’âge de 10 mois

 

- l’enfant peut prononcer entre 200-350 mots avant 3 ans

 

- à partir de 3 ans (âge préscolaire) l’enfant cherche à maîtriser le langage

 

- à partir de 5-6 ans l’enfant maîtrise le langage.

 

 

 

A quel moment les parents doivent commencer à s’inquiéter ?

 

 

 

Disons qu’avant un certain âge, les anomalies peuvent passer parfois inaperçues aux yeux des parents, mais lorsqu’elles sont décelées dans le développement du langage quel que soit l’âge, cela doit nous amener à recourir à un centre de santé. Toutefois, il est important de retenir que le développement du langage est intimement lié à celui de l’audition.

 

 

 

Peut-on dire que le retard de langage est un signe de mutisme ?

 

 

 

Le retard de langage n’est pas classé systématiquement comme un signe de mutisme, car chaque enfant se développe à un rythme qui lui est propre, mais tout retard de langage nécessite une consultation auprès d’un prestataire de santé.

 

 

 

Qu’est-ce qui peut expliquer ce retard chez l’enfant ?

 

 

 

Certains retards s’expliquent par :

 

- Les difficultés que l’enfant a connues au moment de l’accouchement 

 

- le fait que l’enfant soit né avant le terme

 

- les maladies vécues (malnutrition, méningite)

 

- les traumatismes subis par l’enfant.

 

 

 

Est-ce qu’on peut dire que c’est génétique ou héréditaire ?

 

 

 

Le caractère génétique ou héréditaire de ces handicaps (mutité/surdité) n’est encore démontré.

 

 

 

Que faut-il faire lorsqu’un enfant est diagnostiqué muet ou ayant un retard de langage ?

 

 

 

Dans les deux cas, il faut suivre les conseils du prestataire de santé.

 

- S’il estime que l’enfant doit être référé, il sera orienté vers un service spécialisé pour confirmer et assurer une meilleure prise en charge de l’enfant

 

- Si la surdité/mutité est confirmée, l’enfant en plus du suivi médical sera référé vers un centre spécialisé de ces handicaps qui, en réalité, travaille en collaboration avec le ministère de la Santé à donner une vie normale à ces enfants.

 

 

 

Existe-t-il une prise en charge ?

 

 

 

Lorsque ces handicaps sont dépistés précocement, la prise en charge peut se faire efficacement dans les centres de santé sans séquelles.

 

Quelque fois lorsque le diagnostic est établi tardivement, le suivi dans les centres spécialisés peut aider à améliorer la qualité de vie de l’enfant.

 

 

Ebou Mireille Bayala

Dernière modification ledimanche, 08 août 2021 16:46

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