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Nouvelles attaques terroristes au Niger : Quand les djihadistes se vengent des populations civiles !

 

C’est un début de semaine bien ensanglanté qu’ont vécu les populations de la bourgade de Darey-Daye, dans la région de Tillabéri à l’ouest du Niger. En effet, des individus armés que l’on peut raisonnablement présumer être des pseudo-djihadistes ont massacré 37 villageois lundi dernier, alors que ces derniers vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Parmi ces victimes, 13 mineurs et 4 femmes qui donnent la preuve  que les assaillants y ont tiré sans distinction sur tout humain qui croissait leur chemin.

 

 

Un massacre qui s’ajoute à d’autres depuis 2019 et confirme que cette zone des 3 frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina est un Triangle des Bermudes à sa façon. La sécurité des populations y va de Charybde en Sylla. Ainsi, en l’espace de 7 mois cette année, soit entre janvier et juillet, selon les statistiques documentées de Human Rights Watch, ce sont 420 civils qui ont perdu la vie lors d’incursions meurtrières des terroristes contre des villages dans la région de Tillabéri. Il faut désormais y ajouter les 37 martyrs du 16 août dernier et 15 autres, massacrés une semaine plus tôt dans le village de Falanzandan, toujours dans cette zone nigérienne des 3 frontières.

 

Qu’est-ce qui explique cette recrudescence des attaques ciblées contre les populations civiles ?

 

Plus d’un analyste explique cette violence dirigée contre les civils par les revers que subissent les pseudo-djihadistes face aux forces armées régulières qui ont réussi à neutraliser de hauts cadres  de l’Etat islamique au grand Sahara ces derniers mois. Par ailleurs, la construction d’un camp des forces spéciales nigériennes à Tilia, dans la région de Tawa, est pour certains observateurs un casus belli supplémentaire pour les terroristes qui multiplient donc les représailles contre les populations civiles.

 

C’est donc un malheureux paradoxe qu’un lourd tribut de sang innocent soit payé au grand mépris de la  Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils et des biens pendant les conflits au moment de la montée en puissance des forces régulières avec en sus un meilleur maillage sécuritaire du territoire.

 

Hélas, les groupes armés qui ont pignon sur rue, pardon, sur les dunes du Sahel, sont sans foi ni loi et ce n’est pas leur opposer le risque d’être poursuivis devant les tribunaux internationaux  pour crime de guerre, comme l’indique Human Rigths Watch, qui leur ferait changer de méthode. Au contraire, si ces représailles vengeresses peuvent augmenter des déplacements de populations et donc des territoires conquis, ce ne serait que bonus pour leurs trafics en tout genre.

 

Voici donc les autorités nigériennes et celles des autres pays du G5 Sahel prévenues. Sans leur demander de mettre un agent de sécurité derrière chaque habitant de leurs pays, il serait indiqué qu’elles affinent le maillage de leurs territoires, donnent plus de moyens de réaction rapide aux forces régulières et, pourquoi pas, mieux organiser l’auto-défense des populations.

 

A la guerre asymétrique comme à la guerre asymétrique et tout ce qui va avec comme réaménagement de la politique de défense ! Et le plus tôt serait le mieux afin que les populations civiles ne soient  plus les souffre-douleurs de ces bandits de grands chemins.

 

 

Zéphirin Kpoda

Dernière modification lemercredi, 18 août 2021 22:17

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