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CDP : Luc Adolphe Tiao rend sa démission

 

Cher Wambi,

 

 

 

Rarement on a vu un mois de septembre aussi pluvieux.

 

En effet, jusqu’à la moitié de cette période de l’année, Dame Nature a continué de nous gratifier de sa précieuse générosité, renforçant ainsi nos espoirs de bonnes récoltes pour cette campagne agricole.

 

 

 

Cela dit, voici les données pluviométriques recueillies dans les différentes stations météorologiques du pays :

 

Bobo-Dioulasso : 34,6 mm ; Bogandé : 3,8 mm ; Boromo : 45,5 mm ; Dédougou : 32,0 mm ; Dori : 25,0 mm ; Fada N’Gourma : 0,2 mm ; Gaoua : 86,5 mm ; Ouagadougou : 20,5 mm ; Ouahigouya : 7,7 mm ; Pô : 5,4 mm.

 

 

 

Cher Wambi, comme tu le sais bien, je n’ai pas fait West Point ni Saint-Cyr, « La Spéciale », ni Meknès ni même Georges Namoano, pour ne citer que ces Académies militaires bien connues ici et ailleurs, d’où ressortent des officiers rompus au maniement des armes et à l’art de la guerre. Mais au regard de l’évolution de la situation sécuritaire du pays, j’ai l’impression que les terroristes ont adopté ce qui ressemble à un mouvement en tenailles.

 

A part la partie sud du Burkina, qui est relativement épargnée, le reste du territoire national est infesté de groupes armés tels des geckos qui sont entrés dans une maison par portes et fenêtres. 

 

Naguère actifs dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est, les tentacules mortifères de l’hydre terroriste ont atteint le Sud-Ouest et l’Ouest du pays.

 

Dans cette dernière partie du Burkina, la situation sécuritaire menace de s’effondrer si des actions musclées ne sont pas vite  menées pour repousser les forces du Mal, comme on les nomme. 

 

Ce qui se passe depuis quelques semaines à Mangodara (105 km de Banfora), dans la région des Cascades, est symptomatique du piège de l’encerclement dans lequel les terroristes veulent prendre le pays.

 

 Selon les informations que j’ai reçues, ils se sont établis dans des forêts de cette localité et visiblement les différentes opérations militaires conjointes entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire n’ont pas réussi à les en déloger. Et bien sûr, ce sont les populations qui en payent le plus grand lourd tribut.

 

En effet, cher cousin, il me revient, qu’après avoir réussi  à empêcher les agriculteurs de travailler leurs terres, depuis le mois d’août dernier, bien armés, les djihadistes agissent désormais à visage découvert, rassemblant les villageois dans des mosquées pour des prêches, comme ce fut le cas dernièrement  à Ouangolo (Partie Burkina) et à Kimini.  

 

Juchés  sur des motos, ils se pavanent allègrement comme en terrain conquis.

 

Dans tous les villages que ces nouveaux chevaliers de l’apocalypse sillonnent, ils invitent les habitants à adhérer à leur idéologie religieuse, leur expliquant que seuls les FDS, les VDP et les chasseurs dozos sont leurs ennemis.

 

Le 9 septembre dernier, ils auraient abattu à Noumoukiédougou un VDP, considéré comme un collaborateur des autorités locales.

 

Depuis ce jour, c’est la psychose qui s’est emparée de tous les villages environnants qui se vident massivement de leurs hommes, femmes et enfants. Par centaines, beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge à  Mangodara, alors que bien d’autres ont franchi la frontière avec la Côte d’Ivoire.

 

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 2021, les hommes armés ont encore fait parler d’eux en prenant pour cible, cette fois-ci, un chasseur dozo à Mouroukoudougou.

 

Cher Wambi, comme tu le constates, les nouvelles du front ne sont vraiment pas bonnes sauf une venue de ce qu’on appelle « La zone des trois frontières » que se partagent le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

 

Certes, il ne faut jamais se réjouir de la mort d’autrui, fût-il ton pire ennemi, mais il est de ces disparitions dont l’annonce suscite la joie. 

 

C’est par exemple celle du chef de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Tué par une frappe de l’opération militaire française Barkhane mi-août, sa neutralisation a été rendue publique mercredi dernier par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. 

 

Cet émir de l’EIGS, réputé pour sa violence et ses atrocités, était une véritable gangrène tant il a réussi à répandre ses cellules terroristes au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Il était à l’origine du massacre de centaines de civils et de militaires. Comme celles de Nassoumbou en décembre  et de Baraboulé.

 

Mais, cher cousin, malgré l’annonce officielle de l’élimination de l’un des pires ennemis publics des Sahéliens et même des Occidentaux, ouvre l’œil et le bon. Car l’expérience a montré qu’il ne suffit pas de décapiter une katiba pour anéantir sa capacité de nuisance. Bien au contraire, par souci de représailles et de légitimité, son nouveau chef projette toujours des attaques d’envergure aussi bien contre les populations civiles que contre les militaires.

 

Alors, vigilance, vigilance, vigilance.

 

 

 

Cher Wambi, 34 ans après les événements du 15-Octobre qui ont porté Blaise Compaoré au pouvoir, la justice va enfin entamer le procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. L’instruction de ce dossier a connu un coup d’accélérateur à la faveur de l’insurrection populaire qui a renversé le régime de Compaoré en octobre 2014. L’instruction a été menée au pas de charge et est aujourd’hui bouclée. Le tribunal militaire qui a le dossier en main a prononcé le mardi 13 avril 2021 la mise en accusation de 14 personnes qu’il a renvoyées pour jugement. L’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré y figure en bonne place, et il est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et de recel de cadavres. L’autre accusé emblématique est le général Gilbert Diendéré qui répondra des infractions d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat, subornation de témoin et recel de cadavres.

 

Quatre militaires sont accusés d’avoir été du commando qui a exécuté le capitaine Thomas Sankara. Ils sont, en conséquence, poursuivis  pour assassinat. Il s’agit de Hyacinthe Kafando, Nabonsouindé Ouédraogo, Idrissa Sawadogo, Yamba Elysée Ilboudo. Les autres accusés sont poursuivis pour des infractions diverses à l’occasion ou à la suite de l’assassinat de l’homme du 4-Août.

 

Le mardi 17 août 2021, le parquet militaire a annoncé que le procès débuterait le lundi 11 octobre prochain. Après la date du procès, les accusés savent maintenant qui est le magistrat qui présidera les débats lors du jugement. En effet, dans les délibérations du conseil des ministres, dans le volet des nominations, au titre du ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants, le juge Urbain Aniatisâ Méda, magistrat de premier grade, 4e échelon, a été nommé président de la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou. Il remplace à ce poste Seidou Ouédraogo qui avait conduit le procès du putsch manqué.

 

Les autres juges de la chambre de première instance sont :

 

- Madame Wendlamita Honorine Ouédraogo, Mle 130 371 L, Magistrat de 1er  grade ;

 

- Monsieur Seydou Sanou, Mle 130 378 B, Magistrat de 1er  grade ;

 

- Monsieur Wendlassida Vincent Ramdé, Mle 130 388 M, Magistrat de 1er  grade ;

 

- Magistrat Capitaine Wend-Pouyré Frédéric Ouédraogo ;

 

- Magistrat Capitaine Roger Goungounga ;

 

- Magistrat Lieutenant Alassane Ismaël Traoré.

 

Cher cousin, sauf changement de dernière minute, ce procès va se dérouler en l’absence de deux accusés majeurs qui sont le président Blaise Compaoré, lequel a trouvé refuge en Côte d’Ivoire, pays dont il a acquis la nationalité. De ce fait, à moins qu’il ne décide lui-même de se livrer, il ne faut pas compter sur les autorités ivoiriennes pour nous renvoyer le beau Blaise puisque la Côte d’Ivoire n’extrade pas ses citoyens pour être jugés dans un pays tiers.

 

L’autre absent est Hyacinthe Kafando, qui a pris la fuite sous la Transition dès qu’il a été convoqué pour audition par la justice militaire.

 

Malgré tout, cher Wambi, ce procès aura un écho international assuré puisqu’il a été programmé en octobre, à quelques quatre jours de l’anniversaire des événements du 15-Octobre mais aussi surtout à cinq jours du début du FESPACO qui draînera, comme d’habitude, de très nombreux journalistes venant des quatre coins du monde.

 

 

 

Cher Wambi, pour un coup de tonnerre sous le ciel politique burkinabè c'en est vraiment un.

 

Tiens-toi bien, en effet, que Luc Adolphe Tiao, dans une lettre adressée hier jeudi  au président du CDP, Eddie Komboïgo, a rendu sa démission du parti.

 

Certes, l’ancien parti au pouvoir a enregistré de nombreux départs depuis quelque temps, mais avec ce départ, c’est un violent coup de massue qui vient de s’abattre sur le CDP dans la mesure où LAT, comme on le surnomme affectueusement,  était l'un des fervents partisans d'Eddie Komboïgo quand ce dernier avait maille à partir avec les frondeurs.

 

Cher cousin, maintenant qu'il a rendu le tablier, la question se pose de savoir ce que va faire le dernier premier ministre de Blaise Compaoré.

 

Va-t-il, à 67 ans, prendre sa retraite politique ou va-t-il déposer son baluchon dans un autre parti ?

 

Si oui de la majorité ou de l'opposition ?

 

En attendant d’être fixé, je te propose la missive adressée à Eddie, tel un missile lancé contre le navire battant pavillon CDP.  

 

 

 

Docteur Beyon Luc Adolphe Tiao

 

Membre du bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)

 

Membre du Haut-Conseil

 

 

 

 

 

Au

 

 

 

Camarade Eddie Komboïgo

 

Président du Congrès pour la démocratie et le progrès

 

Président du bureau politique national

 

 

 

Objet : Démission du parti

 

 

 

Camarade président,

 

 

 

« J’ai l’honneur de vous faire part de ma décision de démissionner du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour compter de ce 16 septembre 2021. Cette décision a été mûrement réfléchie depuis des mois. Je quitte le CDP après y avoir milité depuis ma jeunesse pour explorer de nouveaux horizons et relever d’autres défis.

 

Camarade président, je tiens à vous remercier pour la collaboration que nous avons eue durant ces trois dernières années. Je remercie mes camarades du Haut-Conseil dont l’amitié qui nous lie va au-delà du militantisme politique. Je dis mes regrets et mes remerciements aux militants et sympathisants du CDP qui ont placé leur confiance en moi, en particulier ceux de la province du Sanguié. Nombre d’entre eux me sont restés fidèles et d’un soutien immense.

 

Je vous remercie d’accepter ma démission du CDP ainsi que de toutes ses instances. Je vous souhaite bonne continuation dans vos activités politiques.

 

Sur ce, camarade président, recevez mes salutations respectueuses ».

 

 

 

Ouagadougou, le 16 septembre 2021

 

 

 

Docteur Beyon Luc Adolphe

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- C’est l’épilogue d’un long bras de fer judiciaire qui oppose le syndicat Alliance Police nationale (APN) au ministère de la Sécurité.

 

En effet, les vingt-et-un fonctionnaires de police qui avaient été licenciés en 2019 pour « abandon de poste » vont être réintégrés. C’est l’annonce faite mercredi dernier par le ministre de la Sécurité, Maxime Koné, à une délégation de l’APN. Cette décision, qui fait suite à un quitus du président du Faso et du Premier ministre, autorise les agents licenciés à rejoindre  « illico presto leurs postes d’affectation et à reprendre service. Au vu de la présentation du certificat de prise de service, ils seront mandatés », peut-on lire sur la page Facebook du ministère.

 

En rappel, depuis février 2020, le tribunal administratif  faisait droit aux  requêtes de l’APN  en ordonnant la suspension des arrêtés de licenciement.

 

Au moment où nous bouclions la présente édition, nous avons appris qu’un mouvement d’humeur secoue de nouveau le corps depuis hier. Situation face à laquelle le directeur général de la police nationale, Jean Bosco Kiénou, a instruit la hiérarchie de lui faire le point  au quotidien, tout en invitant les frondeurs au calme et à la sérénité.

 

A l’origine de ce mécontentement, il y a, entre autres, l’absence d’arrêté relatif à la réinsertion des policiers licenciés, l’application de l’IUTS aux policiers engagés sur le terrain de la lutte contre le terrorisme alors que les autres corps n’y sont pas assujettis, le manque d’armement adéquat sur le front de l’insécurité.   

 

 

 

- Que s’est-il passé le mardi 14 septembre 2021 sur la route de Saaba (à Ouagadougou) ? Les réseaux sociaux se sont vite enflammés ce jour-là et faisaient croire qu’un policier municipal avait ouvert le feu sur un usager de la route qui venait de brûler un feu rouge alors qu’il tentait d’échapper au contrôle des agents. On a même raconté que le jeune homme avait chuté, qu’un véhicule l’aurait écrasé et qu’il a fallu un renfort de la police pour que l’agent à la gâchette facile ne soit pas lynché. Une histoire rocambolesque à vous hérisser les poils.

 

Mais le lendemain mercredi, la police municipale a rétabli la vérité des faits dans un communiqué :

 

« Le mardi 14 septembre 2021, un incident s’est produit sur la RN4 (route Fada). En effet, les éléments de la police municipale en service à la gare de l’Est étaient en contrôle routier lorsqu’un usager de la circulation a manqué au respect de la piste cyclable. Le policier municipal a voulu l’interpeller, mais celui-ci refusa d’obtempérer et prit la fuite. C’est dans cette tentative que l’usager fut malheureusement percuté par un véhicule en circulation. Il fut immédiatement conduit à l’hôpital par les sapeurs-pompiers accompagné d’un des éléments de la Police municipale. Une fracture à la cuisse a été diagnostiquée. Le service hospitalier insiste sur le pronostic vital de l’intéressé qui ne serait pas engagé.

 

Nous rappelons qu’en aucun cas il n’y a eu usage d’arme à feu par les éléments de la police municipale.

 

Par ailleurs, les auteurs de telles publications mensongères seront poursuivis conformément au code pénal.

 

La police municipale, tout en souhaitant un prompt rétablissement à l’usager, appelle les citoyens au strict respect du code de la route ».

 

Dans la foulée, face au rétablissement de la vérité des faits et à la menace de la police d’ester en justice, on a assisté à des mea culpa de certains qui avaient publié des contre-vérités sur ces événements. Parmi eux, Windpuiré Charles Sawadogo qui a vite réactualisé ses publications sur Facebook mais a également battu sa coulpe : « Je présente mes excuses à la police municipale pour les désagréments. Le but n’était pas de causer du tort à qui que ce soit ». Il ajoutait que « la police municipale a assisté jusqu’au matin le blessé qui a été libéré pour continuer les soins avec un rebouteur ».

 

Mais le mal était déjà fait.

 

C’est le lieu d’inviter les uns et les autres à utiliser à bon escient les réseaux sociaux pour ne pas en faire un champ de délation.

 

Facebook essaie ces derniers temps de faire le ménage. C’est ainsi que certains cyber activistes de notre pays ont vu leur compte Facebook bloqué durant tout un mois. Parmi ceux qui ont déjà goûté à la censure du géant des réseaux sociaux il y a:

 

- Naïm Touré, bloqué du 03 juillet au 03 août 2021 ;

 

- Windpuiré Charles Sawadogo, bloqué du 09 août au 09 septembre 2021 ;

 

- Aminata Rachow, bloquée du 15 août au 15 septembre 2021.

 

 

 

- A la suite de notre article du jeudi 16 septembre 2021 intitulé : « Commune de Bobo-Dioulasso : il faut sauver l’avenue Louveau », la municipalité de la ville de Sya a dépêché hier une équipe technique qui a entrepris des travaux de réajustement. Simple coïncidence ou relation de cause à effet ?

 

Peu importe, pourvu que cette belle artère de Bobo retrouve sa superbe d’antan.

 

 

 

- Demain samedi 18 septembre, 4e Assemblée générale de l’association des retraités de la Communication et de l’Information (ARCI) à la Maison des retraités Antoine Nanga.

 

Ordre du jour : élection du nouveau bureau.

 

 

 

- Pour « la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso », l’association des muezzins du Burkina organise une prière avec 585 de ses membres issus des mosquées des différents secteurs de la ville de Ouagadougou et des communes rattachées ainsi que d’autres régions du pays. 7e du genre, cette manifestation se tiendra le samedi 18 septembre 2021 au siège de l’association sis quartier Larlé, non loin de la cour royale du Larlé Naaba.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 19 septembre 2021 19:46

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