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FESPACO 2021 : Ça tourne malgré la covid et l’insécurité

 

C’est parti depuis le samedi 16 octobre 2021 pour la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Thème retenu : «Cinéma d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis». Le top de départ a officiellement été donné par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, en présence de membres du gouvernement et de délégations étrangères, dont celle du Sénégal, pays invité d’honneur, conduite par son ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop. La présente cuvée du festival intervient dans un contexte de crise sanitaire marqué par le covid-19, mais aussi sécuritaire avec pour principale préoccupation le péril terroriste qui appelle à la résistance et à la résilience.

 

 

Enfin ! Pourrait-on s’écrier avec nombre de professionnels du 7e art, de l’audiovisuel ainsi que des cinéphiles, pour qui le report de la tenue du FESPACO pour cause de covid-19 sonnait comme un deuil. Le gouvernement burkinabè, au regard de l’évolution positive de la lutte menée contre la pandémie, a finalement décidé de l’organisation de la biennale, en prenant en compte les mesures idoines.

 

Le palais des Sports, l’antre où devait se tenir la cérémonie officielle d’ouverture de la manifestation avait été pris d’assaut par une multitude de gens, venue aussi bien du Burkina que  d’ailleurs de par le monde. La grande fête du cinéma du continent noir et de sa diaspora commandait bien cela et personne apparemment ne voulait se laisser conter.

 

A 16 heures sonnantes, l’arrivée du chef de l’Etat dans ce temple sportif marquait le début de la cérémonie. Salut de bienvenue de jeunes filles habillées de pagnes estampillés aux couleurs du FESPACO, annonce du programme de la soirée par le maître de cérémonie, et voilà le décor planté pour le déroulé de l’événement. Tour à tour, le maire de la capitale, Armand Roland Pierre Beouindé, le président du comité national d’organisation, Salifou Taïta, le ministre sénégalais de la Culture, Abdoulaye Diop, et son homologue burkinabè, Elise Foniyama Ilboudo/Thiombiano ont tous défilé au parloir pour l’heureuse circonstance.

 

L’édile de Ouagadougou a relevé que l’ajournement du FESPACO de février à octobre en raison de la maladie à coronavirus n’a pas émoussé la détermination des autorités burkinabè. D’où leur choix d’être résilientes pour permettre au monde du cinéma et de l’audiovisuel de vivre sa passion. Aux Sénégalais, le maire Beouindé dira que le Burkina n’attendait qu’eux. Son souhait est alors de voir triompher la paix, la fraternité, la solidarité, la tolérance, l’amitié…, tout ce qui peut unir et rendre le rendez-vous de Ouagadougou très agréable. Il a par conséquent invité ses hôtes à découvrir sa ville sous ses différentes facettes et à en garder de très bons souvenirs.

 

Ministre chargé de la Culture du pays de Léopold Sédar Senghor, Abdoulaye Diop a traduit les propos d’un homme comblé. Il n’a pas manqué de relever l’excellence des relations entre le Sénégal et le Burkina, acteurs d’une amitié très forte. Pour lui, « nous sommes un même peuple et vivons dans une même communion d’esprit ». Avec 19 films dont 14 en compétition, des artistes comme Didier Awadi et Baba Maal, des intellectuels… le Sénégal promet une pleine participation à la fête du cinéma pour lui donner une empreinte particulière. Le ministre Diop a renouvelé sa gratitude pour le choix de son pays comme invité d’honneur du FESPACO, un patrimoine de toute l’Afrique et du monde entier, a-t-il conclu.

 

 

 

« Le Burkina toujours debout »

 

 

 

Pour sa part, la ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Elise Ilboudo/Thiombiano, a souligné que durant les premiers moments de la pandémie, les productions cinématographiques ainsi que la musique ont permis au monde de faire face au confinement. Elle s’est félicitée de voir que le festival a pu se tenir dans un contexte difficile et que malgré la crise sécuritaire sans précédent le Burkina reste debout. Tout en rendant hommage à Thomas Sankara pour l’essor impulsé en son temps au FESPACO, la première responsable du département de la Culture a salué l’action de ses devanciers et celle des pionniers du 7e art du continent qui ne sont plus des nôtres. Parlant du thème de la présente édition, elle le qualifie de « faisceau de convergences et de compétences du cinéma africain ». Elle souhaite ardemment que les spécialistes puissent se pencher sur son devenir.

 

Le moins que l’on puisse dire est que l’ouverture de la 27e édition du FESPACO  a été placée sous le signe de la résistance et de la résilience contre le covid et le terrorisme, une situation interprétée à travers un spectacle signé de main de maître par le chorégraphe burkinabè, Serges Aimé Coulibaly, et qui tourne autour de la bravoure de la princesse Yennenga. La cérémonie qui a alterné spectacle et discours officiels a donné à voir des danses, des acrobaties, et à apprécier de mélodieuses chansons proposées par des vedettes du terroir. Ils ont pour noms Amzi, Alif Naaba, Nourat, Hawa Boussim, Malika la slameuse.

 

Pour clore la soirée après le clap d’ouverture effectué par le président du Faso, la star sénégalaise, Baba Maal a gratifié le public d’un grand concert digne de son rang. Il dit être venu célébrer ce que nous avons de plus cher, c’est-à-dire la culture. L’artiste a rendu un vibrant hommage au Pays des hommes intègres qui a su entretenir la flamme de l’espoir et de l’espérance malgré les différentes péripéties de la vie.

 

La 27e édition du FESPACO sur les rails, c’est la succession du réalisateur Joël Karekezi, lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga en mars 2019 avec son film « The Mercy of the Jungle » qui est ainsi ouverte. Les salles obscures depuis lors sont quotidiennement prises d’assaut par les nombreux cinéphiles. On est donc impatient de connaître le prochain cinéaste à brandir le plus prestigieux trophée de la compétition au soir du 23 octobre prochain.   

 

 

 

D. Evariste Ouédraogo

 

Dieudonné Ouédraogo

 

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