Procès Joël Aïvo : Talon continue de… marcher sur ses opposants
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Hier lundi 6 décembre 2021, Joël Aïvo était devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-Novo. Le constitutionnaliste, en détention provisoire depuis huit mois, ainsi que avec trois coaccusés sont poursuivis pour « tentative de coup d’Etat et blanchiment de capitaux ».
En pleine campagne électorale de la présidentielle d’avril dernier, le prévenu aurait en effet, d’une part, tenu des propos subversifs sur l’imminence d’une alternance et, d’autre part, projeté, de concert avec un soutien financier, de faire un putsch.
Des faits que le principal mis en cause rejette catégoriquement, tout comme ses compagnons d’infortune, deux militaires et le responsable financier du mouvement Dynamique Aïvo.
Pour l’accusé d’ailleurs et ses avocats, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un procès politique.
Un de plus donc dans ce Bénin de Patrice Talon où la CRIET est devenue une véritable machine à broyer de l’opposant. Tant ils sont nombreux, les contempteurs du locataire du palais de la Marina pour qui le choix, c’est soit l’exil soit la prison.
Ainsi de Sébastien Ajavon, condamné en 2018 à vingt ans de prison par contumace pour « trafic de drogue » puis à cinq autres années pour « faux, usage de faux et escroquerie ». Il vit depuis en exil en France.
Ainsi également de Rekiath Madougou, arrêtée en mars 2021 et détenue depuis ce temps à la prison civile de Missérété pour « atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs et terrorisme ».
Que dire de Bio Dramane Tidjanie et Mamadou Tidjani du parti Les Démocrates emprisonnés en février dernier pour « association de malfaiteurs et terrorisme » ?
Et nous en passons.
Certes, il faut se garder de donner le Bon Dieu sans confession à tous ces justiciables qui, pour être prestigieux, ne sont pas pour autant au-dessus de la loi. Mais cette forme de harcèlement judiciaire est pour le moins troublante dans un pays jadis réputé être le phare de la démocratie en Afrique et qui enregistre un recul depuis que le roi du coton réélu en avril avec un score de 86% s’est installé au palais présidentiel. Un palais où il avait promis ne faire qu’un mandat avant de se parjurer finalement pour rebeloter en prenant le soin d’éliminer par tous les artifices politico-judiciaires ses concurrents les plus sérieux.
Une situation qui ressemble étrangement à un autre fanal en train lui aussi de pâlir, le Sénégal de Macky Sall où presque tous les opposants ont eu maille à partir avec la justice.
De Karim Wade à Ousmane Sonko en passant par Khalifa Sall et Barthélemy Dias, pour ne citer que ceux-là.
Comme quoi, rien n’est définitivement acquis en démocratie.
Alain Saint Robespierre
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