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Attaque séminaire de Bougui: Retour sur un jeudi noir

Le petit séminaire Saint-Kisito de Bougui, situé à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Fada N’Gourma, a été l’objet d’une attaque terroriste dans la soirée du jeudi 10 février 2022. Plus d’une semaine après ce traumatisme vécu par les pensionnaires dudit lieu, les conjectures vont toujours bon train, les versions variant d’un narrateur à un autre. Qu’en est-il exactement ?

 

 

 

Selon une source locale, le jeudi 10 février 2022 vers 19h, alors que les élèves de 7e, les nouveaux, les plus petits donc, s’apprêtaient à prendre leur repas du soir, des hommes armés ont fait irruption dans le réfectoire et leur ont dit de les conduire à un des encadreurs.  

Ainsi, l’un des enfants les a conduits à un des enseignants. Dès que celui-ci ouvrit la porte, ils réclamèrent les clés des voitures. Il leur fit savoir qu’il n’avait qu’une clé, la plupart des véhicules se trouvant dans le garage, en panne et abandonnés là par leur propriétaire dans la cour. C’est pendant les échanges avec ce professeur qu’aussi bien les tout-petits que les autres séminaristes et instructeurs ont profité pour prendre la clé des champs. En fait, ajoute notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, depuis 2019, des séances de simulation étaient en répétition. Et c’est selon ce schéma qu’ils ont pu disparaître par petits groupes dans la nature.

Les assaillants, qui ne semblaient pas trop menaçants, ayant constaté que la maison s’était vidée de ses occupants, s’attaquèrent au repas. Une fois repus, ils mirent le feu au réfectoire et à deux salles de cours. Avant de quitter les lieux, sans doute sentant l’arrivée des forces armées, ils saccagèrent un véhicule et emportèrent un autre.

Quant aux séminaristes, quand ils furent hors de danger, ils se retrouvèrent pour se faire évacuer en lieu sûr. L’évêque de Fada N’Gourma, Monseigneur Pierre-Claver Yenpaabu Malgo, a aussitôt convoqué les parents de ces derniers pour les rassurer sur la santé physique des enfants. Puis il a été décidé que ses protégés restent chez leurs parents, en attendant que des dispositions soient prises pour leur accueil dans un nouvel environnement plus sécurisé.

Pour le moment, l’ancien site du séminaire est gardé par un détachement de l’armée. Contactés, les riverains disent n’avoir rien entendu. Cependant, affirment certains, « nous avons maintenant peur ». Une peur qui s’est naturellement accrue avec l’incendie, quelques jours après, de l’école primaire de Bougui, à une encablure du séminaire. Depuis un certain temps, les populations disent avoir repéré des individus suspects à proximité des villages jouxtant les secteurs de la ville. Malgré tout, elles se montrent assez résilientes et continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

 

S. Dimzilgdu

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