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Une Lettre pour Laye : Le Burkina réaffirme sa demande d’extradition de François

 

Cher Wambi,

 

Plus d’un mois après leur installation, les députés de l’Assemblée législative de transition travaillent toujours à crédit puisqu’ils ne sont pas encore payés. En tout cas, c’est ce qui ressort des informations que j’ai pu recouper. Nos parlementaires « transitaires » ou « transitoires » seraient dans l’attente d’un décret présidentiel qui viendra fixer leurs émoluments. Mais jusque-là, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n’a pas encore pris le décret tant attendu.

 

 

Dans cette configuration des choses, cher cousin, comment ne pas se poser des questions sur le sort de ce sacro-saint principe qui consacre la séparation des pouvoirs ? En effet, en principe, le pouvoir législatif est indépendant de celui exécutif. De ce fait, il appartient au Parlement de voter son budget et de définir le montant des émoluments à servir à chaque député. Dans cette attente, nos députés peuvent continuer à voter les lois, puisque dans tous les cas ils auront droit au rappel de leurs émoluments.

 

Cher cousin, comme tu le sais, notre pays s’appuie sur deux textes juridiques en cette période d’après-putsch du 24 janvier 2022 : la Charte de la Transition et la Constitution. Tu te rappelles qu’il avait été dit qu’en cas de conflit entre les deux textes, c’est la Charte qui l’emporte. Mais aujourd’hui je ne suis pas si sûr que cette assertion soit une réalité sur le terrain. Il semble même que le Conseil constitutionnel ait déjà retoqué cette disposition.

 

Selon mes informations, lorsque l’Assemblée législative de transition (ALT) a élaboré son projet de textes régissant son fonctionnement, il y était mentionné « Règlement intérieur de l’ALT tel que prévu par la Charte. Les Sages auraient corrigé cela car pour eux, il ne fallait pas viser la Charte mais la Constitution. Finalement, il semble que c’est « Règlement de l’ALT » qui a été retenu. Est-ce qu’il faut y voir une façon pour les grands juges de retoquer cette disposition qui affirmait la primauté de la Charte sur la loi fondamentale ? Avis aux juristes…

 

 

 

Cher Wambi, le 23 mars 2022, la France a envoyé une lettre officielle à l’ambassade du Burkina Faso à Paris pour demander aux nouvelles autorités du pays de réitérer certaines garanties entrant dans le cadre de l'extradition de François Compaoré, principal accusé dans l'assassinat, le 13 décembre 1998, du journaliste d’investigation Norbert Zongo. Notre pays avait jusqu’au 3 mai pour donner suite. Et selon le ministre de la Justice, Me Barthélemy Kéré, le Burkina Faso s’est exécuté à bonne date.

 

Selon Me Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat de la famille Zongo, il s’agit d’une requête normale qui veut que les nouvelles autorités burkinabè, sous la présidence du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, réaffirment à la Cour européenne la disposition du Burkina Faso à garantir au frère cadet de Blaise Compaoré un procès équitable avec des conditions de détention qui respectent les normes.

 

Me Sankara rappelle que sous le régime de Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina avait satisfait à toutes les exigences en donnant toutes les preuves, toutes les garanties nécessaires, à commencer par l’abolition de la peine de mort. Maintenant que depuis le 24 janvier 2022 il y a une junte militaire au pouvoir, la juridiction européenne veut s’assurer que les mêmes conditions sont de mise.

 

Cher cousin, tu en sauras davantage sur cette question en te connectant au journal en ligne lobspaalga.com, où tu trouveras l’intégralité des explications de Me Bénéwendé Sankara.

 

 

 

Cher Wambi, connais-tu ce qu’on appelle les ATEO (Admissions temporaires exceptionnelles ordinaires) ? Ce sont des facilités douanières accordées à certaines structures pour leur permettre d’acquérir des biens de production. C’est ainsi que la société minière IAMGOLD Essakane a pu bénéficier de cette mesure pour faire entrer dans le pays du matériel et de l’équipement destinés aux travaux d’extension de la mine et des groupes électrogènes.

 

En principe, tout équipement entré en ATEO doit, à la fin de la période indiquée, être réexporté ou mis en entrepôt ou alors mis à la consommation (utilisation) sur demande expresse formulée auprès des douanes.

 

Il est reproché à la société minière d’Essakane de n’avoir pas respecté les prescriptions en matière d’ATEO sur la période 2013-2014 et donc d’avoir continué à utiliser les équipements qui ne devaient que servir temporairement sur le site.

 

L’administration douanière estime que le matériel et l’équipement mis en ATEO au bénéfice d’Essakane sont estimés à 38,7 milliards et 12,9 milliards pour les groupes électrogènes. En tenant compte des amortissements, la valeur totale des importations en ATEO est de 48,4 milliards.

 

C’est ainsi qu’un dossier a été monté contre Essakane pour lui exiger le paiement de 24,6 milliards au titre des droits et taxes éludés ainsi que le paiement d’une amende équivalant au triple des droits et taxes éludés, soit 73,8 milliards de nos francs. En somme, c’est presque 100 milliards qui sont réclamés à IAMGOLD Essakane. Cette plainte a été notifiée à la société minière en octobre 2021. A ce jour, on ignore à quel niveau se trouve le dossier.

 

Comme tu l’entrevoyais au début de ma narration, ce n’est pas seulement la société Essakane qui est concernée par ce problème des ATEO mais bien de nombreuses sociétés faisant de lourds investissements dans le pays.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- En sa séance du mercredi 27 avril 2022, le Conseil des ministres a procédé à la nomination de trois nouveaux membres du Conseil supérieur de la communication (CSC) afin de combler la vacance de postes due au décès de Zoumana Wonogo, survenu en fin mars 2021, et aux démissions de Jean Victor Sanou et de Mathias Tankoano, le dernier cité étant précédemment président de l’institution.

 

Ainsi donc, Danielle Bougaïré/Zangréyanogo (maître-assistante), Bobar Félix Kambiré (communicateur) et Mamadou Ali Compaoré (conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication) rejoindront, du moins devraient rejoindre, l’organe de régulation des médias respectivement au compte de la présidence du Faso pour la première et au nom de l’Assemblée législative de transition pour les deux autres.  

 

Mais le hic, c’est que selon une source émanant du CSC, les textes régissant l’institution imposent que parmi les trois conseillers désignés par Kosyam, au moins un(e) ait le profil de juriste.

 

Alexis Konkobo et Jeanne Coulibaly, déjà en poste au nom de la présidence du Faso, n’étant pas juristes, il fallait obligatoirement donc que le nouveau mandataire du chef de l’Etat, en l’espèce Danielle Bougaïré/Zangréyanogo, réponde à ce  critère particulier. Ce qui ne serait pas le cas, quand bien même cela n’enlèverait rien aux grandes qualités professionnelles que l’on reconnaît à cette enseignante d’université, première femme à avoir dirigé la RTB.

 

On se demande donc comment, malgré la présence de conseillers censés donner des avis éclairés au chef de l’Etat, une telle erreur de casting a bien pu se produire.

 

Affaire donc à suivre…

 

 

 

- Dans un des éléments de la « Lettre pour Laye » de vendredi dernier, L’Observateur paalga faisait cas de la confiscation, à l’aéroport, des passeports diplomatique et de service d’un acteur majeur de notre football qui aurait tenté de quitter le pays avec une somme de 133 millions de francs CFA.

 

Même si aucun nom n’a été cité dans l’écrit, la Rédaction du journal a reçu la mise au point du président de la Fédération burkinabè de football, Lazare Banssé, dont voici l’intégralité :

 

 

 

« Monsieur Lazare Banssé

 

Président de la Fédération burkinabè de football

 

                                           

 

Monsieur le Directeur de publication

 

de L’Observateur paalga

 

Ouagadougou

 

 

 

Monsieur le Directeur de publication,

 

Dans la parution n°10587 du vendredi 29 avril 2022 de votre journal L’Observateur paalga, sous la rubrique « Une Lettre pour Laye », il est fait état de ce qu’« un acteur majeur du football burkinabè aurait voulu quitter le pays avec la bagatelle de 200 000 euros, soit la contrevaleur de 133 millions de F CFA».

 

Sans doute en ma qualité de premier responsable de la Fédération burkinabè de football, j’ai été contacté par  des parents et amis pour s’assurer que l’expression «un acteur principal du football burkinabè» ne fait pas allusion à ma personne.

 

Je voudrais, par cet écrit, les rassurer et par la même occasion informer l’opinion publique nationale et internationale que je ne suis concerné ni de près ni de loin par cette affaire si tant est qu’elle soit avérée.

 

C’est également l’occasion pour moi de dénoncer toutes ces  formes d’allégations calomnieuses  qui ont cours en ce moment contre certains responsables de la faîtière du football burkinabè.

 

Cette manière de procéder est autant regrettable que condamnable dans la mesure où elle vise à jeter le discrédit sur certains membres de la FBF et à nuire au rayonnement du sport roi dans notre pays. 

 

Je rassure l’opinion publique nationale et internationale que notre engagement à assumer notre mandat avec loyauté, humilité et respect reste intact  et j’appelle les uns et les autres à la retenue et à l’union sacrée autour de nos objectifs communs ».

 

 

 

Ouagadougou, le 3 mai 2022

 

 

 

Lazare Banssé

 

Président de la FBF

 

 

 

-  Les riverains de la ligne haute tension de la SONABEL traversant les quartiers Hamdalaye et Nonsin, à Ouagadougou, n’ont plus le sommeil profond depuis un certain temps ; angoissés qu’ils sont par un projet de construction d’une station d’essence sous ladite ligne électrique, une poudrière à ciel ouvert, serait-on tenté de dire, quand on imagine ce qui peut survenir à la moindre étincelle. Cela intervient après un premier chantier du genre dans la même zone, arrêté et dont la fosse est jusqu’à présent béante. Pour comprendre, une délégation des habitants a fait la ronde des services compétents, notamment la mairie de l’arrondissement 3 dont relève la zone, la SONABEL et la direction générale des services techniques municipaux.

 

En tous les cas, la nationale de l’électricité semble avoir pris au sérieux l’inquiétude des habitants. En effet, nous revient-il, elle a dépêché, le 4 mai dernier, des techniciens sur le terrain. L’individu, qui n’aurait même pas eu une autorisation avant d’entreprendre les travaux d’implantation de son unité, a eu l’outrecuidance de menacer l’équipe de la SONABEL.

 

 

 

- En dépit des opérations de nos forces de défense et de sécurité, les groupes armés terroristes continuent de troubler la quiétude des populations de la région du Centre-Nord. Les terroristes, qui semblent avoir érigé leur quartier général à Ouanobian de Pissila, dictent quotidiennement leurs lois sur la Route nationale n°3 Kaya-Dori. Et cela à travers des contrôles d’identité, des retraits de camions-citernes et de véhicules d’approvisionnement et de ravitaillement des villes et des mines. Dans l’après-midi du mercredi 4 mai 2022, la centaine de camions-citernes de carburant et de véhicules remorques et semi-remorques chargés de matériels divers de ravitaillement de la mine d'Essakane qui étaient stationnés à Kaya depuis une dizaine de jours ont pu quitter la ville pour Dori sous escorte de l'armée nationale. Malheureusement, un incident à l'engin explosif improvisé s'est produit à l'entrée de Ouanobian, village de la commune de Pissila, contre le convoi des FDS qui escortait les véhicules. Le bilan, encore provisoire, fait état d’1 décès et d'un blessé dans les rangs de nos FDS. Ouanobian,  il faut le rappeler, avait été vidé de tous ses habitants par des individus armés depuis fin mars dernier après la délocalisation du poste de gendarmerie de la bourgade. Dans la journée du jeudi 5 mai, les terroristes ont, pour la énième fois, bloqué la RN3 Kaya-Dori dans la zone de Ouanobian. Après avoir contraint les véhicules et autres usagers à un stationnement forcé pendant plusieurs heures, les « hommes forts de la brousse », comme les appellent les populations déplacées internes, auraient, à la suite de leurs contrôles d’identité, incendié un car d’une société de transport burkinabè.  

 

Pensa, une commune rurale de la province du Sanmatenga, a enregistré cette semaine une arrivée massive de personnes déplacées internes en provenance de Foubé, une bourgade de Barsalogho. Selon les informations, plus de 3 000 pensionnaires du grand camp de PDI de Foubé qui étaient assiégés par les terroristes et privés d’assistance humanitaire depuis plusieurs mois, ont fui la faim et bravé la violence des forces du Mal pour se réfugier dans le chef-lieu de Pensa où la situation humanitaire est très préoccupante.

 

 

 

- Voilà 25 ans que l’abbé Paul Ouédraogo a été consacré évêque d’abord du diocèse de Fada N’Gourma puis de celui de Bobo-Dioulasso. Ce jubilé d’argent, l’archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso le célébrera le 28 mai 2022. Le comité d’organisation qui a été mis en place est présidé par le vicaire général, l’abbé Jacques Dembélé. Le comité a entrepris une mobilisation de fonds par l’organisation d’un dîner de soutien qui aura lieu le vendredi 27 mai 2022, de 20 heures à 22 heures 30, dans l’enceinte de la cathédrale Notre-Dame de Lourdes de Bobo. Les fonds récoltés serviront aux œuvres et projets de l’évêque. Des cartes d’accès, au prix unitaire de 25 000 FCFA, sont déjà disponibles. Le comité invite également toutes les personnes de bonne volonté à soutenir ce jubilé à travers la prière et des actions multiformes.

 

 

 

- L’Enfance missionnaire, structure catholique œuvrant à l’épanouissement humain, spirituel et social de l’enfant, organise pour la onzième fois le pèlerinage des enfants à Yagma.

 

L’événement, qui aura lieu le dimanche 8 mai 2022 sous la bénédiction du cardinal Philippe Ouédraogo, se tiendra sous le thème « Enfants, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu ».

 

La cérémonie débutera par la prière du chapelet à 8h, suivie de la messe à partir de 9h.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification lelundi, 09 mai 2022 22:10

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