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Gestion de la transition au Mali : Le prêche au vitriol de l’imam Dicko

 

Le Mali dans l’impasse ! L’hypothèse ou l’affirmation, c’est selon, n’est pas de nous mais des partisans de l’emblématique imam Dicko.

 

 

Il n’est plus à présenter, l’imam Dicko, leader charismatique du Mouvement M5, cheval de Troie à la malienne qui fit tomber le président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 juillet 2020 ! Un premier putsch qui a pavé la voie à celui d’Assimi Goïta et affidés.

 

 

Bref, vous l’aurez compris, l’imam Dicko n’est pas n’importe qui dans le landerneau politique malien. C’est plutôt une personnalité de haut vol, leader d’opinion bien écouté qui, depuis 2 ans, joue les censeurs de la république malienne et de sa classe politique.

 

 

Mais depuis l’avènement de la junte dirigée par Assimi Goïta au pouvoir, l’homme s’était montré discret, s’imposant comme un droit de réserve, préférant cultiver son jardin de religieux. Mais jeudi dernier, il a fait un sermon offensif, pour ne pas dire au vitriol, contre les autorités maliennes de la transition, affublées du qualificatif peu flatteur « d’arrogants ».

 

 

2 jours après cette sortie médiatisée de l’emblématique imam, ses partisans tenaient  une réunion à Bamako au cours de laquelle ils ont relayé le sermon de leur maître. Ainsi, pour Youssouf Daba Diawara, coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), ils ne resteront pas les bras croisés face à l’impasse dans laquelle se trouve le pays  : «Cela fait plus de vingt-deux mois que les autorités de la transition sont là et vraiment, il n’y a pas eu de changement notoire que nous, nous avons constaté. Les intimidations qui sont en cours aujourd’hui ne nous feront pas changer d’avis.»

 

 

L’attaque contre le président Assimi Goïta et le gouvernement du Premier ministre Choguel Maïga est frontale et ne laisse pas de place au doute, les partisans de l’imam Dicko ont fait une rentrée politique. Ils sont redescendus dans l’arène et surprennent par leur discours à rebrousse poils des autorités de la transition. Ces dernières feront-elles profil bas pour prendre langue avec le charismatique imam, ou vont-elles lui opposer la caractérisation d’apatride  au solde d’une puissance étrangère qui cherche à déstabiliser le Mali, comme elles le font de tous ceux qui sont critiques envers leur régime ?

 

 

On attend de voir, non sans faire remarquer que ces critiques de Mahmoud Dicko et de ses partisans ont  lieu peu de temps après les arrestations de quelques officiers accusés d’avoir voulu perpétrer un coup d’Etat et à moins d’une semaine de la réunion extraordinaire du comité des chefs d’état-major des armées des pays membres de la CEDEAO, prévue pour le 4 juin 2022 à Accra. Le principal point à l’ordre du jour de cette rencontre, c’est la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina.

 

 

Assimi Goïta et son gouvernement, qui se prévalent de la volonté populaire des Maliens pour faire la sourde oreille aux recommandations de la CEDEAO pour une sortie rapide de la transition, n’avaient donc pas besoin de cette rupture de ban que constitue le prêche de l’imam Dicko. Par ailleurs, plusieurs mouvements affiliés au M5 demandent la démission du Premier ministre Choguel Maïga, un an après sa nomination. Ils disent être restés sur leur faim car « le combat du M5 est détourné et Choguel Maïga ne peut pas rester Premier ministre et président du comité stratégique en même temps».

 

 

  On en connaît qui doivent boire du petit lait à la commission de la CEDEAO et à Paris, malgré leur sortie du gouvernement. En attendant, faites vos jeux ; rien ne va plus entre les autorités maliennes de la transition, l’imam Dicko, ses partisans et certaines organisations membres du M5.

 

La rédaction

 

Dernière modification lelundi, 30 mai 2022 23:50

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