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Etalons : Ces matchs à l’extérieur qui nous coûtent un pognon de dingue

 

Cher Wambi,

 

 

Je sais que tu piaffes d’impatience de recevoir  les données pluviométriques hebdomadaires que nos partenaires de l’ASECNA nous font l’amitié de transmettre durant chaque hivernage. Eh bien, sache que j’ai déjà entrepris des démarches auprès des scrutateurs du ciel afin que cette année encore tu puisses, comme nombre de lecteurs du journal de ton oncle Nakibeuogo, suivre avec précision l’évolution de la campagne agricole. 

  

 

Mais en attendant, cher cousin, je ne peux que souhaiter bonne saison et surtout bon courage à nos braves cultivateurs qui  s’apprêtent à relever le défi de la sécurité alimentaire dans un contexte où la cherté de la vie est particulièrement marquée par le renchérissement des denrées alimentaires.  Le sac de maïs de 100 kg se négocie à plus de 30 000 F CFA soit une hausse d’environ 100% par rapport aux années précédentes, si bien que ton oncle Landaogo regrette de n’avoir pas produit cette céréale en quantité pour devenir millionnaire.

 

Mais comment notre pays parviendra-t-il à relever le pari de la sécurité alimentaire, si des milliers de producteurs déplacés n’ont pas accès à leurs champs du fait du terrorisme ? 

 

A ce problème vient de se greffer un autre lié à la pénurie de gasoil  à laquelle est présentement confronté le pays. Quand bien même nous n’aurions pas encore atteint la mécanisation agricole intégrale, il faut reconnaître que nombreux sont nos producteurs qui ont recours aux tracteurs pour leurs travaux champêtres.

 

Et si rien n’est fait pour résorber ce déficit estimé à près de 40%, selon la SONABHY, il faut craindre que nombre d’agriculteurs ne puissent pas prendre de l’avance sur la saison en semant dès les premières pluies.

 

Les autorités sont donc interpellées, car cette pénurie aura un effet sur le prix de l’hectare labouré au moment où on s’attend à des mesures incitatives pour de meilleures récoltes.

 

 

 

Cher Wambi, alors qu’après deux années d’interruption due au covid-19 les musulmans burkinabè vont effectuer bientôt le pèlerinage à la Mecque, c’est un gros pavé  qu’Ismaël Tiendrébéogo a jeté dans la mare de l’organisation. En effet, suite à la conférence de presse du ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwèma, qui a expliqué les raisons de l’augmentation substantielle du coût tout en louant les efforts du gouvernement qui a subventionné le hadj, l’imam du CERFI a fait les observations suivantes sur sa page Facebook :   «

 

1.      Le hadj n’est  obligatoire que pour celui qui en a les moyens.

 

2.      Le hadj n’est pas prioritaire devant certains besoins. La preuve en est que la zakat ne finance pas le hadj.

 

3.      N’importe quel argent ne permet pas d’avoir un hadj agréé.

 

4.      Pour aider à la cohésion sociale et au nom de la laïcité, il est obligatoire qu’il y ait la plus grande transparence de l’Etat dans toutes les subventions qu’il accorde aux différentes communautés religieuses et qu’il y ait la plus stricte équité dans les subventions au profit de toutes les communautés.

 

En attendant,

 

1.      Que gagne réellement le gouvernement en subventionnant le hadj ? A-t-il en retour des subventions bien plus importantes de certains organismes et Etats ?

 

2.      Les autres communautés religieuses sont-elles aussi bénéficiaires de subvention dans la gestion de leur culte ? Sinon, pourquoi cette injustice dans le traitement des communautés ? Si oui, pourquoi cette injustice consistant à n’en parler que s’il s’agit d’une communauté en particulier ?

 

3.      Pourquoi le gouvernement a-t-il laissé courir pendant un certain temps des informations sur le montant du pèlerinage avant de récupérer l’affaire pour ensuite communiquer de cette façon sur la subvention ? Est-ce un coupe-feu pour taire le bruit qui s’élevait autour de certaines décisions gouvernementales ?»

 

Cher cousin, le moins qu’on puisse dire est que ce sont des questionnements  somme toute  pertinents et il convient sans doute d’y apporter des réponses tout aussi pertinentes, s’agissant d’un sujet aussi délicat que la religion. 

 

J’ai de ce fait approché le ministère chargé des Cultes pour en savoir davantage. Il ressort de cela que  l’Etat a l’habitude de subventionner le hadj, une subvention qui était par exemple de l’ordre  de 1,1 milliard de F CFA en 2019. Le fait de communiquer aurait du reste été d’abord une initiative de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) en raison de l’effort consenti par le gouvernement en dépit de la crise sécuritaire et humanitaire aigüe. L’information aurait même été ventilée dès vendredi passé alors que la conférence de presse n’a été tenue que lundi quand l’info était déjà publique.

 

Une séance de travail et d’explication était d’ailleurs prévue par le Secrétariat permanent chargé du suivi des pèlerinages. Voilà pour ce qui est des subventions même si les autres interrogations du guide religieux restent pour le moment sans réponses.

 

Cher Wambi, j’ai par la même occasion appris qu’un groupe de travail chargé de la relecture des textes du hadj a été mis en place. Il ne resterait plus qu’à convoquer les membres pour la prise de contact et le début des travaux. Vivement donc qu’un tel conclave (dont j’espère que l’imam Tiendrébéogo fera partie) se tienne pour éviter à l’avenir les malentendus sur des questions potentiellement explosives comme celles qui touchent à la foi, surtout dans le contexte actuel où notre vivre-ensemble est déjà mis à rude épreuve du fait du terrorisme. Et il ne manquerait plus que le Malin en rajoute.

 

 

 

Cher Wambi, les Etalons viennent de rentrer des deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2023  avec deux victoires, synonyme  de 6 points au compteur. C’est de bon augure pour la qualification. Mais une fois de plus, le Burkina joue ses matches à domicile, hors de ses bases, notamment au Maroc. La faute à l’indisponibilité d’un stade homologué par la CAF et la FIFA. D’ailleurs, l’on a déniché récemment de gros rats sur le chantier de rénovation du stade du 4-Août qui grignoteraient des deniers publics.

 

Cher cousin, tu m’as souvent demandé combien coûte un match organisé par le Burkina à l’extérieur. Selon des informations que j’ai pu glaner, toutes charges comprises, ça tourne autour de 300 millions de nos francs. Autant dire un pognon de dingue, pour paraphraser Emmanuel Macron.

 

Dans cette enveloppe, il y a l’achat des billets d’avion  de ralliement des joueurs, l’affrètement d’un vol spécial s’il y en a, la location d’un stade avec le payement de tout le personnel qui va avec (stadiers, sécurité…).

 

Moi qui pensais que beaucoup de choses étaient gratuites et entraient dans le cadre de la bonne collaboration entre Ouagadougou et Rabat.

 

Sais-tu aussi combien on casquerait si les Etalons jouaient vraiment à domicile ? Autour de 50 millions de FCFA. Du coup, je vais même chercher la petite bête en me demandant si certains ne gagneraient pas que la réhabilitation de notre stade traîne encore. Avec les chiffres que je viens de te donner, je m’interroge si le montant de 4 sorties des Etalons ne nous permettrait pas de remettre à neuf la pelouse et les vestiaires du stade du 4-Août. La réalisation de ces deux infrastructures pourrait sans doute nous permettre de faire lever les mesures de suspension après des négociations avec la CAF, même s’il faut jouer les matchs à huis clos en attendant de mettre les gradins aux normes.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Dans l’après-midi du mercredi 8 juin dernier, des rumeurs faisaient état de la découverte de deux autres corps sans vie des mineurs de Perkoa portés disparus depuis le 16 avril 2022 suite à une pluie diluvienne qui a provoqué une inondation des galeries souterraines.

 

Ces nouvelles, sonnaient donc comme un arrêt définitif des opérations de recherche puisque sur les huit portés disparus, quatre puis deux corps sans vie avaient été retrouvés respectivement le 24 et le 28 mai. 

 

Malgré le retentissant écho à travers les réseaux sociaux, d’aucuns ont préféré joué la carte de la prudence, attendant une éventuelle confirmation ou infirmation des autorités compétentes.

 

Ce qui fut fait. Mais dans la confusion la plus totale.

 

En effet, dans un premier communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, il est mentionné qu’effectivement « les corps sans vie des deux (2) derniers mineurs ont été retrouvés ce mercredi 8 juin ».

 

Mais moins d’une heure après : patatras !

 

Un second communiqué rectificatif  du même porte-parole du gouvernement fait savoir que la nouvelle de la découverte du huitième corps s’est  avérée fausse.  « Les autorités de la mine, auteurs de l’information, annoncent s’être trompées », s’excuse le gouvernement.

 

Reconnaissons que ça ne fait pas sérieux de diffuser coup sur coup pareilles annonces officielles contradictoires sur un sujet d’une telle gravité. D’autant plus que l’affaire a été suivie de bout en bout depuis le sommet de l’Etat qui a même des représentants au sein du comité de crise basé sur place au commissariat du Sanguié.

 

C’est à croire que le gouvernement s’est lui-même perdu dans les galeries de Perkoa.

 

 

 

- C’est la tambouille au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) où, on le sait, deux factions s’entredéchirent pour le contrôle du parti fondé par l’ex-président du Faso, Blaise Compaoré. D’un côté, il y a Eddie Komboïgo et ses partisans qui militent pour un renouveau du parti et de l’autre, Achille Tapsoba et les tenants de la ligne originelle. Dans la guerre qu’ils se mènent, chacun n’hésite pas à prononcer la suspension de l’autre des instances du parti.

 

Suite à ce tohu-bohu, Eddie Komboïgo ne parvient toujours pas à avoir son récépissé qui légalisera la nouvelle composition des différentes instances du parti à l’issue du 8e congrès ordinaire tenu en fin décembre 2021. En fait, si ça traîne, c’est parce que le camp des « historiques » a saisi le ministère des Libertés publiques pour « faire constater l’irrégularité du congrès et annuler in fine les décisions prises ».

 

Sans récépissé valide aujourd’hui, le CDP, le parti de l’épi et de la daba, est comme une formation politique fantôme sans une direction légalement reconnue. La voie pour sortir de cette situation viendra-t-elle d’Abidjan où Blaise Compaoré réside ? Les instructions de l’ancien chef de l’Etat devenu facilitateur pour rabibocher ses propres ouailles, sont très attendues pour décanter la situation. En effet, après la rencontre de médiation en fin mai dernier, Blaise avait promis d’envoyer une lettre dans laquelle il donnera des orientations nécessaires pour une issue de la crise au sein du CDP. Jusque-là, les deux camps sont dans l’attente de ce courrier qui se fait tant attendre sur les berges du Kadiogo.

 

Mais ce que l’on peut dire, c’est que de cette situation, c’est Blaise Compaoré qui sort gagnant puisqu’il est plus que jamais au centre du jeu alors le 8e  congrès tant querellé du CDP l’avait dépouillé de ses prérogatives de président d’honneur et mis littéralement sur la touche. A Abidjan, le mari de Chantal doit boire son petit lait car aujourd’hui il est l’alpha et l’oméga ;   au sein du CDP, tout part de lui et  revient à lui.

 

 

 

- Un peu moins d’un demi-million d’élèves sont à la conquête du Certificat d’études primaires (CEP) depuis le 7 juin 2022. Contrairement aux autres années, nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que les épreuves de la présente session sont d’un certain niveau et redoutent une débâcle des candidats.

 

Mercredi dernier, c’est sous une pluie que les élèves sont arrivés dans les centres d’examens à Ouagadougou. Avec le temps orageux qui prévalait, il y avait de l’obscurité dans les salles de composition. Tenez-vous bien, il y a des écoles ici à Ouagadougou où il n’y a pas d’électricité. Du coup, les examinateurs ont exhorté les candidats à se doter de lampes torches pour le reste de la durée de l’examen du CEP afin de les utiliser en cas de besoin. Autant dire que la torche est devenue un manuel scolaire indispensable dans le cartable de l’élève burkinabè.

 

Nous avons appris que lors de l’orage de mercredi dernier, une salle de composition a été décoiffée par le vent à Kamboinssin. Il a fallu faire des pieds et des mains pour relocaliser les élèves afin de pouvoir leur administrer les épreuves. On a également ouï dire qu’un président de centre a eu un accident dans la circulation à Ouagadougou. L’infortuné aurait quitté son domicile alors qu’il faisait encore assez sombre, pour rejoindre son centre. Chemin faisant, il se serait encastré dans un véhicule.

 

 

 

- Une affaire de vente d’une cour qui défraie la chronique à Sya et qui s’apparente plus que jamais à une véritable bombe à retardement. Une chose est sûre, les héritiers de cette grande famille Sanou sise sur le boulevard de la Révolution et bien connue à Bobo-Dioulasso ont encore du mal à comprendre ce qui doit leur arriver dans les prochains jours, puisque sommés sur décision de justice,  de libérer les lieux hérités de leurs grands parents au plus tard le 15 juin prochain. Un ultimatum qui passe mal chez des membres de la famille. Lesquels se disent prêts jusqu’au sacrifice suprême pour défendre ce qu’ils considèrent comme un patrimoine familial.   En effet, la cour en question aurait été partiellement marchandée par un des leurs au prix de 60 millions de FCFA, nous apprend-on. Une vente rendue possible grâce à ce recensement d’avant indépendance et qui avait permis de porter sur les documents le nom de l’aîné de la famille. Et c’est bien ce dernier qui aurait opéré cette transaction commerciale au détriment de ces potentiels héritiers qui ne sont autres que ses propres neveux, frères et cousins. Et depuis l’annonce de l’exécution de la décision judiciaire, la tension est vive et reste perceptible au sein de la famille avec ces menaces de mort à peine voilées.  Selon nos informations, toutes les voies de recours au niveau familial nécessitant par moment l’implication des notabilités coutumières et religieuses de la communauté bobo mandaré pour une solution à l’amiable sont restées sans suite.   Alors faut-il s’attendre au pire dans cette affaire ? Rien n’est moins sûr car plus on se rapproche de la date du 15 juin, plus les risques d’explosion sont évidents. A moins que des actions ne soient engagées pendant qu’il est encore temps pour calmer cette tempête qui se profile à l’horizon et réconcilier les frères « ennemis ». 

 

 

 

- Débutée le 2 juin dernier, la fête paroissiale de la Sainte- Trinité connaîtra son apothéose dimanche prochain à Zagtouli par une messe à partir de 8 heures suivie d’une grande kermesse.

 

A cette occasion, le curé de la paroisse Sainte-Trinité de Zagtouli et l’ensemble du Conseil paroissial des laïcs  vous invitent à vous joindre à eux à travers les différentes manifestations prévues à cet effet. Des occasions de retrouvailles et de communion spirituelle à ne pas rater sous aucun prétexte.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 12 juin 2022 20:02

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