Une Lettre pour Laye : Les VDP de Tanwalbougou crient famine

Sans plus tarder, je te présente la situation de la pluviométrie sur l’ensemble du territoire sur la période allant du jeudi 18 au mercredi 24 août courant au cours de laquelle la capitale du Gulmu  aurait reçu la plus grande quantité d’eau :

- Bobo-Dioulasso : 68,1 mm

- Bogandé : 75,5 mm

- Boromo : 29,1 mm

- Dédougou : 41,6 mm

- Fada N’Gourma : 96 mm

- Gaoua : 36,7 mm

- Ouagadougou aéroport : 47,7 mm

- Ouahigouya : 41,2 mm

- Pô : 38,9 mm.    

Cher cousin, tu te souviens sans doute des heures sombres de Tanwalbougou, cette localité située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Fada.

Depuis un certain temps, Tanwalbougou a disparu de l'actualité sécuritaire, mais il ne faut pas pour autant croire que le calme est revenu dans ce patelin. La situation s'est même davantage dégradée à tel point qu'aujourd'hui on ne peut entrer ou sortir de la localité qu'en hélicoptère ou en suivant un convoi militaire.

Les braves volontaires pour la défense de la patrie (VDP), grâce à qui Tanwalbougou n'est toujours pas tombé aux mains des forces du Mal, paient au prix fort leur engagement. Au moins 17 d'entre eux sont déjà tombés et un des leurs a été emmené dans la brousse. Sans doute a-t-il subi le même sort que réservent les terroristes aux ressortissants de Tanwalbougou lors des contrôles qu'ils effectuent régulièrement sur les voies.

Dans les rangs des VDP, on enregistre également des blessés dont certains sont actuellement en soin à Ouagadougou. C'est d'ailleurs parce qu'il a accompagné ces blessés qu'un des chefs VDP de Tanwalbougou se retrouve en ce moment bloqué dans la capitale. Il aurait, selon ce qu'il m'a confié, tenté sans succès à 4 reprises de rencontrer la hiérarchie militaire dans l'optique d'avoir une autorisation pour prendre un hélicoptère depuis Fada et rejoindre le village. Si l'homme s'inquiète de passer beaucoup plus de temps loin de ses hommes, c'est surtout parce qu'il a avec lui l'argent destiné au fonctionnement des différents groupes. Au moment où je te postais cette missive, il n'avait toujours pas quitté la capitale.

Cher cousin, si je te parle aujourd'hui de Tanwalbougou c'est surtout pour te rapporter des faits jugés scandaleux par ces civils qui ont pris les armes pour défendre leur terre. Eux qui se plaignent déjà de leur manque de moyens matériels et financiers se sentent maintenant exclus de leur communauté. En effet, une organisation humanitaire, dont je tairai le nom, procède à des distributions de vivres au profit des ménages de Tanwalbougou tout en excluant les supplétifs de l'armée et les membres de leur famille. A en croire l'un des défenseurs de la commune, l'ONG en question aurait avancé comme argument le fait que si les terroristes apprenaient que les VDP et leurs familles bénéficiaient de son aide, ils pourraient s'en prendre à ses employés ou aux camions de ravitaillement.

Pour en savoir davantage, j'ai pris contact avec l'un des responsables de l'ONG mise en cause. Et selon ce qu'il m'a fait savoir, les VDP n’ont pas été exclus au regard de leur statut mais pour la simple raison qu'ils ne respecteraient pas les critères de vulnérabilité, lesquels critères tiennent, notamment compte du nombre de mois de couverture du stock de céréales actuelles ; de l'absence de moyens d’existence autres que l'aide alimentaire ; du fait que c'est une femme ou un enfant qui est chef de ménage ; de l'absence dans le ménage d'une personne active et de la présence dans le domicile d'enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes ou allaitantes.

Dans ces conditions, aucun ménage de VDP n’a bénéficié d’une assistance quelconque, l'ONG ayant considéré les volontaires comme des actifs rémunérés par l'Etat puisqu'ils reçoivent par groupe de 10 une somme de 200 000 francs le mois. Ces explications sont loin de convaincre les VDP  car eux-aussi sont dans une situation humanitaire difficile. Qui plus est, c'est grâce à leur présence que les autres peuvent encore vivre dans  Tanwalbougou encerclé.

Cher Wambi, triple anniversaire ce week-end chez l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo.

Et de un : il fêtera son jubilé de chêne, c’est-à-dire son 80^e anniversaire de naissance.

Et de deux et pas des moindres : il célèbrera ses noces d’or, à savoir ses cinquante ans de vie commune avec son épouse Bernadette.

Jamais deux sans trois, a-t-on coutume de dire, ce sera le jubilé de perle, entendez les trente (30) ans accomplis de sa polyclinique Notre-Dame de la Paix (CNDP).

Le clou de l’événement sera une messe d’action de grâce le samedi 27 août 2022 à partir de 16h à la Rotonde.

Joyeux anniversaires, monsieur le président.

AD MULTOS ANNOS, comme ajouteraient ses anciens condisciples du petit séminaire de Pabré.

Cher cousin, durement affectée par la crise sécuritaire avec plus de 130 000 Personnes déplacées internes (PDI), Kaya fait face aussi ces dernières années à une recrudescence des cas d’abandons de nourrissons. Dans un intervalle d’une semaine en ce mois d’août, 3 cas d’abandons de bébés dont un sans vie ont été enregistrés. L’enquête de la police nationale a permis de mettre la main sur la génitrice d’un des bébés, âgé d’environ deux mois et de sexe féminin, qui avait été abandonné dans une des salles de classe semi-finies de l’école primaire Kougrin-Louda « A » du secteur n°4, dans la nuit du 11 au 12 août. Nommée S.A et âgée de 19 ans, celle-ci a comparu devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Kaya lors de son audience publique du mercredi 24 août 2022. Reconnaissant les faits qui lui sont reprochés, l’accusée a justifié son acte ignoble par sa situation de pauvreté. Selon ses explications, le père de l’enfant est décédé en avril dernier ; elle a un autre enfant d’environ 2 ans qui est pris en charge par une de ses tantes dans un village de Kaya. Le tribunal, dans son délibéré, a reconnu la culpabilité de dame S.A. et l’a condamnée à un emprisonnement de 24 mois dont 12 mois ferme et à une amende de 500 000 F CFA assortie de sursis.

A noter que la police de Kaya avait, à l’occasion d’une rencontre d’échanges avec des journalistes tenue le 19 août dernier, sollicité l’accompagnement des médias dans la sensibilisation des populations afin de lutter contre le phénomène d’abandons de bébés à Kaya.

Et maintenant cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Le 24 août 2022, un communiqué de NANO Nuclear Energy Inc a fait de notre compatriote, le Dr Lassina Zerbo, son président du Conseil consultatif exécutif pour l’Afrique. Cette société est une équipe technique nucléaire de classe mondiale composée d’experts nucléaires les plus influents et les plus importants dans le domaine. Elle œuvre aux côtés de professionnels des affaires et de l’industrie, possède de solides relations avec des gouvernements ainsi que des industries nucléaires privées et publiques. Comme quoi, on peut tout vous retirer mais pas ce que vous avez dans la tête. L’homme de 58 ans, en effet, était rentré de Vienne, en Autriche, où il occupait le poste de Secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) pour celui de Premier ministre du dernier gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré (Ndlr : il avait été nommé à ce poste le 10 décembre 2021). Mais il n’aura fait qu’un mois et 14 jours à la tête de l’exécutif puisque le coup d’Etat du 24 janvier 2022 du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) est passé par là, refermant ainsi la parenthèse de son incursion sur la scène politique. Ce chapitre aussitôt clos, il voguait de nouveau sur le pays de Paul Kagamé d’où il avait présidé, le 11 février dernier, une activité de Rwanda Atomic Energy Board. Sur son compte Twitter, le scientifique dit être fier de présider un autre Conseil d’administration pour contribuer à l’énergie pour tous en Afrique. Une nomination qui vient prouver, une fois de plus, que nos concitoyens ne font pas pâle figure sur la scène internationale.

- Si une frange de la population peut être fière du MPSR, c’est bel et bien les enseignants, notamment ceux du primaire et du post-primaire. Depuis que Damiba a pris le pouvoir, finis les sacs en cuirs comme récompenses des meilleurs enseignants. Désormais, les plus performants s’en sortent avec soit des motos, des ordinateurs, des matériaux de construction ou mieux des villas. C’est en tout cas une innovation salutaire d’autant plus que le sacerdoce que vit le corps enseignant n’est plus à démontrer. Ce qui est encore plus salutaire, c’est de voir des entreprises «citoyennes » s’engouffrer dans la brèche. En effet, l’on a vu des sociétés comme Coris Bank ou encore CIMFASO épouser la nouvelle dynamique des prix d’excellence. D’ailleurs la nouvelle cimenterie a offert des tonnes de ciment et du fer à béton aux lauréats ; chose qui enlève une grosse épine des pieds de nos formateurs scolaires. C’est même un créneau dans lequel devraient s’engouffrer toutes les entreprises qui prônent les valeurs citoyennes.

- Le samedi 27 août 2022, à 9h, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) la Société burkinabè de géopolitique (SBG) vous convie à l’AGORA GEOPOLITIQUE 3 au cours de laquelle elle va se pencher sur l’épineuse question terroriste. Le thème retenu est « Lutte contre le terrorisme au Sahel : comment construire une autonomie stratégique dans un contexte géopolitique en pleine mutation ? » qui sera épluché par Kalifara Séré, ancien secrétaire général du ministère de l'Administration territoriale, le colonel major Ousmane Traoré, Secrétaire général de la Défense nationale, le colonel-major Auguste Denise Barry, ancien ministre de la Sécurité et Mahamoudou Sawadogo, ancien gendarme et expert en sécurité et en extrémisme violent.

- A quelque trois mois de ses 80 ans, le Révérend pasteur Samuel Yaméogo a été rappelé à Dieu le vendredi 19 août dernier. C’est au cours du week-end qu’auront lieux ses obsèques. En effet, il sera inhumé le samedi 27 août à domicile à Ouaga après la levée du corps à 8 heures à domicile suivie du culte d’action de grâce à 9 heures au Centre de conférences des AD ex-75^e anniversaire. Mais déjà dans la soirée d’hier jeudi 25 août, une cérémonie digne d’une icône nationale lui a été rendue dans la soirée au Temple Emmanuel aux 1200 logements.

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va  la vie.

Au revoir.

Ton cousin

 Passek Taalé