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Réquisitions massives pour le front : Une coalition syndicale demande l’annulation «d’une décision sanction»

La coalition regroupant une quinzaine d’organisations syndicales et de la société civile a convié les professionnels des médias l’après-midi du lundi 6 novembre 2023 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Objectif de la rencontre, informer les journalistes sur l’évolution de la situation en rapport avec la suspension de son meeting commémoratif du 9e anniversaire de l’insurrection populaire d’octobre 2014, et celui des 8 ans marquant la résistance victorieuse au coup d’Etat du RSP, un an plus tard.

 

 

Les conférenciers dans leur déclaration liminaire livrée par Nicolas Ouédraogo de la CGT-B, sont largement revenus sur le déroulement des événements depuis leur appel à un meeting pour le 31 octobre dernier. Le processus allant du dépôt auprès de l’autorité compétente de la lettre d’information annonçant ledit meeting, la réponse du PDS de Ouagadougou demandant de surseoir au projet qui pourrait « exacerber les tensions sociales et mettre à mal la cohésion », la suspension le 27 octobre 2023, de façon responsable, du meeting annoncé avant de répondre à une invitation des chefs coutumiers et religieux le même jour chez le Moro…, tout a été passé en revue par les premiers responsables de la coalition.

Cela, il faut le dire, ne s’est pas fait sans avoir relevé auparavant des incohérences dans la correspondance du PDS Maurice Konaté, qui a reconnu que l’activité du regroupement « est conforme aux termes de l’article 10 de la loi portant Liberté de réunion et de manifestations sur la voie publique », mais a fait en même temps « quelques observations ». M. Konaté s’est notamment inquiété « des risques sérieux d’affrontements », « des risques réels d’infiltration de la manifestation » et « l’accentuation de la fracture sociale entre différentes composantes de la population ».

Les organisateurs du meeting suspendu n’ont pas manqué de relevé le silence du PDS devant les menaces proférées à leur endroit, tout en fermant les yeux sur « les diverses manifestations qu’organisent le pouvoir du MPSR II et ses soutiens ».

Les organisations membres de la coalition constatent avec indignation que « le MPSR II procède en ce moment à des réquisitions massives de citoyens ». Elles touchent une douzaine de personnes et concerne, selon elles, pour l’essentiel, des responsables d’organisations de la coalition, ainsi que des journalistes, des leaders d’opinion et des hommes politiques. Leur seul tort, ont précisé les conférenciers, avoir émis des critiques sur la gestion actuelle des affaires du pays.

Cela n’est ni plus ni moins, comme elles l’ont déjà signifié dans une déclaration en date du 5 novembre courant, qu’ « un acharnement contre des citoyens ayant exprimé des opinions critiques vis-à-vis des autorités de la transition ». La coalition dénonce par conséquent « une instrumentalisation du décret portant mobilisation générale et de mise en garde », dont elle perçoit l’application comme « une punition et un moyen de répression et de surveillance des citoyens qui ne font pas les éloges du pouvoir, un outil de dissuasion  contre les voix discordantes ».

Analysant sereinement la situation, la coalition d’organisations syndicales et de la société civile dit apporter son soutien et sa solidarité à tous les citoyens concernés par les réquisitions-sanctions, dénonce et condamne avec la plus grande fermeté ces réquisitions punitives, exige du pouvoir du MPSR II l’annulation pure et simple desdites réquisitions et la garantie des libertés individuelles et collectives pour tous les citoyens. Elle dit en outre tenir le capitaine Ibrahim Traoré et son MPSR II pour responsable de toute atteinte à l’intégrité physique et morale des camarades et de tous les citoyens victimes des pratiques répressives ainsi de toute dégradation de la situation.

A ses militants et sympathisants, aux démocrates du Burkina, épris de justice et de paix, et à l’ensemble du peuple burkinabè, la coalition les invite à « s’organiser  pour résister contre l’arbitraire et contre toutes formes de manifestations d’injustice », et à « rester à l’écoute de tout mot d’ordre que commanderait l’évolution de la situation ».   

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 09 novembre 2023 22:51

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