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Candidature Déby fils au Tchad : Ainsi donc vont les transitions en Afrique !

 

C’est la fin d’un faux suspense. C’était en effet une formalité et elle a été remplie. Mieux, bien remplie.

 

 

Depuis le 13 janvier 2024, le Mouvement patriotique du salut (MPS) conjurait littéralement le président Mahamat Idriss Déby Itno d’être son candidat à la présidentielle du 6 mai prochain. Après une réflexion bien mûrie, il a donné son accord. «Moi, Mahamat Idriss Déby Itno, je suis candidat à l'élection présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition de partis Pour un Tchad Uni », a-t-il déclaré devant un parterre d’un millier de personnes d’avance conquis.

 

Il ne reste donc plus qu’une autre formalité, celle de début mai prochain, pour passer une couche de vernis démocratique sur son pouvoir. Car avec quelque 200 formations politiques et une myriade d’associations et d’organisations qui soutiennent sa candidature, si le général d’armée fait moins de 99,99% de suffrages exprimés, c’est qu’il y a un problème au royaume du Tchad, plus exactement au royaume de Zaghawa, le clan qui domine politiquement, et par conséquent économiquement, le pays de François Tombalbaye depuis plus de trois décennies.

 

Cela dit, il y a comme une faute de goût dans le timing de cette annonce officielle. En effet, elle intervient, comme on ne saurait l’oublier, seulement quelques jours après la neutralisation de Yaya Dillo au cours d’un assaut sur le siège de son parti, le Parti socialiste sans frontières (PSF). Ce dernier, qui était devenu un opposant de taille, s’est fait d’abord connaître au sein de la rébellion. Puis en 2008, à la faveur d’un accord avec le pouvoir, il entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat avant d’être bombardé, tour à tour, ministre des Mines, conseiller à la présidence et enfin ambassadeur du Tchad auprès de la Commission économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).   

 

Pour ainsi dire, avec la mort de son cousin Dillo, qui s’était déjà déclaré candidat à l’élection, c’est un adversaire de moins pour le candidat Mahamat Idriss Déby Itno, devant qui s’ouvre désormais un véritable boulevard.

 

Comment pouvait-il en être autrement ? En effet, n’avait-il pas, dans la plus pure tradition dynastique, succédé à feu son père Idriss Déby Itno, « mort au combat » le 20 avril 2021 ? N’avait-il pas aussi, dans la foulée, promis de remettre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois ? N’avait-il pas par ailleurs convoqué un dialogue national inclusif et souverain pour prolonger cette même transition  et s’octroyer le droit de se présenter à la magistrature suprême ? Comment, dans ces conditions, aurait-il pu rester en si bon chemin ?

 

Ainsi donc vont  les transitions en Afrique. Alors, aux suivants de ces « transitaires » !

 

 

 

La Rédaction

 

Dernière modification lelundi, 04 mars 2024 22:21

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