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Libération Ousmane Sonko et Diomaye Faye : Du piment dans une campagne au goût fade

La campagne présidentielle sénégalaise a à peine commencé qu’elle est déjà sur le point de s’achever. Les candidats ont en effet jusqu’à ce vendredi pour convaincre les quelque 7,3 millions d’électeurs appelés aux urnes le 24 mars prochain.

 

 

D’ores et déjà on se demande en quoi cette campagne express va impacter l’organisation pratique du scrutin, même si le Sénégalais est rompu en la matière, et l’issue du vote, surtout qu’un élément nouveau est venu pimenter des joutes qui avaient une certaine fadeur.

 

L’opposant emblématique Ousmane Sonko et son candidat de substitution Bachirou Diomaye Faye sont en effet sortis de prison le 14 mars dernier.

 

Pour mémoire, le leader du PASTEF était sous le coup d’une double condamnation: six mois de prison avec sursis pour diffamation du ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang et deux ans de prison ferme pour «corruption à la jeunesse» dans l’affaire Adji Sarr. Des ennuis judiciaires qui lui ont valu sa radiation des listes électorales . Il a ainsi dû faire le deuil de sa dévorante ambition présidentielle.

 

Quant à Bachirou Diomaye Faye, il était en détention préventive  pour «diffusion de fausse nouvelle, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué».

 

Il aura fallu la tenue du dialogue national pour apaiser le climat sociopolitique et subséquemment la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale le 6 mars pour que les deux recouvrent la liberté au grand bonheur de leurs militants et sympathisants  qui ont laissé éclater leur joie tout le week-end, donnant un souffle nouveau à la campagne.

 

Il est vrai que les partisans de Diomaye Faye occupaient déjà l’espace public mais avec la présence sur le terrain de leur porte-étendard, c’est un argument supplémentaire de vente.

 

Au regard du raccourcissement de la campagne, plus que les projets de société des 19 prétendants, à supposer qu’ils en ont tous, c’est surtout la personnalité des uns et des autres, et dans une certaines mesure l’agitation politique, qui fera sans doute la différence. Cela d’autant plus qu’une élection présidentielle, comme on le dit souvent, est réputée être la rencontre d’un homme ou d’une femme avec son peuple au delà des considérations idéologiques.

 

Reste à savoir si les deux taulards fraîchement élargis vont pouvoir engranger conséquemment la capital de sympathie qu’ils ont pu acquérir tout au long de leurs tribulations judiciaires. Déjà, leurs partisans chauds bouillants rêvent du grand soir.

 

Entre Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar qui n’a pas tout le soutien qu’il espérait et les vieux caïmans du marigot politique sénégalais à l’image d’Idrissa Seck , Khalifa Sall et autres, les électeurs sénégalais dans le secret de l’isoloir seront-ils tentés d’essayer autre chose? Difficile en réalité d’être tranché sauf à avoir une boule de cristal magique, et ce d’autant plus qu’en bonne démocratie, il y a souvent loin de la rue aux urnes ou si vous préférez, de la foule aux électeurs.

 

Quoi qu’il en soit, cette élection sera particulière au regard des circonstances qui l’entourent. Et quelle que soit son issue le principal vainqueur sera la Sénégal qui a montré une fois de plus  que ses institutions étaient solides, qu’elles savaient amortir les chocs et régler les crises sans donner au premier troufion venu un prétexte en or pour entrer par effraction sur la scène politique sénégalaise comme on le voit si souvent en Afrique..

 

La Rédaction

 

Dernière modification lelundi, 18 mars 2024 22:00

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