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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (649)

Présidentielle sénégalaise: 79 candidats en attendant l’essorage des Sages

Ce n’est pas une présidentielle, c’est pratiquement le marché Sandaga. Ils ne sont pas en effet moins de 70, 79 selon Le Soleil de Dakar, a avoir fait acte de candidature à la présidentielle du 25 février 2024.

Les prétendants à la magistrature suprême avaient jusqu’à mardi minuit pour déposer leur dossier, composé des parrainages d’électeurs ou d’élus et d’une caution de 30 millions de francs CFA.

A l’heure dite, c’est un véritable contingent qui aspire à présider les destinés du Sénégal. Il y a bien sûr ceux qui sont connus, à commencer par le Premier ministre Amadou Ba, candidat de Benno Book Yakaar et dauphin désigné du président Macky Sall.

Parmi ses challengers, l’opposant irréductible Ousmane Sonko, et les professionnels de l’affaire dont Idrissa Seck ; Khalifa Sall ; Karim Wade, les anciens chefs du gouvernement Mohammed Boune Abdallah Dione et Aminata Touré ; l’ancien chef de la diplomatie Cheikh Tidiane Gadio ainsi qu’Aly Ngouille Ndiaye, plusieurs fois ministres sous Macky Sall.

 A côté de ces têtes d’affiche, une flopée d’illustres inconnus dont on se demande bien ce qu’ils viennent faire dans ce peloton particulièrement touffu de la course à la présidentielle.

Fort heureusement, il y a un obstacle à franchir pour tout ce beau monde, celui du Conseil constitutionnel qui devrait dresser la liste définitive des postulants au plus tard le 20 janvier.

Nul doute que cette liste des 79 sera particulièrement essorée pour n’en retenir que quelques-uns.

D’ores et déjà la question que tout le monde se pose est de savoir si la candidature d’Ousmane Sonko sera acceptée par les grands juges.

Condamné à deux ans de prison ferme pour «corruption à la jeunesse» dans l’affaire Adji Sarr, le leader du PASTEF a écopé ensuite de six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

Incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’Etat depuis le 31 juillet dernier en même temps qu’il assistait à la dissolution de son parti, Ousmane Sonko a remporté une première bataille judiciaire avec la décision du Tribunal de grande instance de Dakar qui a décidé le 14 décembre dernier de l’annulation de sa radiation des listes électorales. Mais il faudra attendre le verdict des Sages pour se fixer définitivement sur son sort. Encore que son sort il doit déjà le connaître. Son dossier ne comporte en effet ni les parrainages ni la caution exigés.

On se demande donc si ce n’est pas une énième provocation de l’enfant terrible de Ziguinchor pour définitivement convaincre ses militants qu’on veut à tout prix lui barrer la route du palais présidentiel. On imagine déjà toute la violence que le rejet de sa candidature pourrait susciter de nouveau. Mais on n’en est pas encore là.

 

Hugues Richard Sama

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Bénédiction des couples du même sexe : Ce « cadeau de Noël » qui divise l’Eglise

Si c’était un cadeau de Noël, il faut croire qu’il a été offert au pire moment, ou du moins le moment a été mal choisi. Alors que les fidèles catholiques en l’occurrence se préparaient spirituellement à commémorer la naissance du Christ, le dicastère pour la Doctrine de la foi a publié le 18 décembre 2023 ce qu’ils appellent « Fiducia Supplicans », autrement dit « La confiance suppliante » qui fait des gorges chaudes depuis et qui fera sans doute date dans l’Eglise apostolique, romaine et universelle.

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Élections en RDC: Chronique d’un cafouillage annoncé

Il était écrit que ce jour de votes en République démocratique du Congo (RDC) serait chaotique.

44 millions d’électeurs étaient en effet convoqués aux urnes pour élire leur président,leurs députés nationaux et provinciaux ainsi que leurs conseillers municipaux, parmi quelque 100 000 candidats dont 19 prétendants à la magistrature suprême. Au nombre de ceux-ci, le président sortant  Félix Tshisekedi, l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege et Martin Fayulu, pour ne citer  que les quatre principaux.

Mais force est de reconnaître que le chemin qui mène aux urnes a été parsemé de nombreux obstacles qui se sont révélés dans toute leur ampleur en cette journée électorale du mercredi 20 décembre 2023.

La constante demeurait l’ouverture tardive de nombreux bureaux de vote. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait beau rappelé que les bureaux restaient ouverts jusqu’à ce que tous les électeurs puissent voter, le mal semblait déjà fait de Kinshasa à Lubumbashi en passant par Goma. A cela s’ajoutent des dysfonctionnements du dispositif électronique provoquant l’arrêt des votes; l’absence d’électeurs sur les listes électorales; et des cas de violence avec notamment des bureaux saccagés.

Rien de bien surprenant parce que la CENI faisait face à d’énormes défis logistiques pour convoyer le matériel dans les coins et recoins de ce pays-continent de 2,3 millions de km2 sans véritables infrastructures routières, de sorte  que nombreux sont les acteurs et observateurs de la scène politique congolaise qui voyaient le problème venir sans pouvoir y faire grand-chose. Ce qui devait donc arriver est arrivé.

Les bureaux de vote n’étaient pas encore fermés et la compilation n’avait pas débuté que déjà les principaux  adversaires de Fatshi ont dénoncé les «irrégularités» et le «chaos» du scrutin. Martin Fayulu  est même allé jusqu’à proclamer sa victoire, dénonçant le «désir» de la commission électorale  «de faire passer Tshisekedi».De quoi annoncer peut-être des lendemains électoraux plutôt houleux.

Le président sortant avait pourtant fait de cette échéance électorale une affaire personnelle,  lui, qui avait été élu dans des circonstance déplorables il y a 5 ans, à l’issue de «petits arrangements à l’africaine» comme avait dit l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian,  et qui se faisait un point d’honneur à organiser un scrutin irréprochable à tout point de vue. Hélas! Hélas! Hélas!

Mais  la RDC n’a pas le monopole de ces irrégularités qui peuvent parfois cacher des fraudes. Presque tous les pays africains sont coutumiers de cet état de fait, preuve d’une sorte d’improvisation électorale. Entre deux élections présidentielles, on a au moins 4 à 5 ans, mais c’est souvent à la dernière minute qu’on se réveille comme si on avait été surpris par le timing. Dans ces conditions, comment peut-on s’étonner que les choses se passent comme ce que l’on a pu observer hier en RDC?

 

Hugues Richard Sama

 

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Référendum constitutionnel au Tchad : Querelles entre « unionistes’’ et « fédéralistes »

 

Environ 8 millions de Tchadiens étaient appelés aux urnes ce 17 décembre pour un référendum constitutionnel. C’est assurément la première étape vers le retour à une vie constitutionnelle normale après la succession dynastique à Idriss Deby Itno, enrobée de bruits de bottes, le 20 avril 2021. Autrement dit, Mahamat Deby Itno fait, avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir.

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COP 28 de Dubaï: Petit geste pour le climat au pays de l’or noir

Il aura fallu ramer mais ils y sont parvenus quand même. Au prix d’une prolongation, les participants à la 23e conférence des parties sur le climat (COP 28) qui se tenait à Dubaï, riches émirats pétroliers du Golfe persique,  ont clos leurs travaux mercredi dans la matinée par un compromis.

Mais il aurait fallu pour la présidence émiratie revoir sa copie initiale dans la mesure où certains Etats menaçaient de ne pas apposer leurs signatures sur le document. Ce qui coinçait, c’était surtout la sortie des énergies fossiles dont les pays membres de l’OPEP, l’Arabie saoudite en tête, ne voulaient pas en entendre parler.

Les uns et les autres auront finalement mis un peu d’eau dans leur vin pour parvenir à un compromis jugé historique par l’ONU climat, le pays organisateur et la majorité des parties prenantes qui ont acté une transition vers l’abandon des énergies fossiles. «Bien que nous n’ayons pas tourné complètement la page de l’ère des combustibles fossiles à Dubaï, ce résultat marque clairement le début de la fin», a notamment déclaré au bout de la nuit le patron de l’ONU climat, Simon Stiell.

L’objectif recherché, faut-il le rappeler, c’est la neutralité carbone en 2050. Un objectif qu’il faudrait atteindre de manière ordonnée, juste et équitable pour tenir compte de l’allure à laquelle les différents pays peuvent  suivre.

Pour autant, on aurait tort de penser que le compromis de  Dubaï est la panacée pour parvenir à l’objectif ambitieux qui avait été fixé par la COP 21 à Paris qui visait une hausse des températures en dessous de 1,5%, sachant qu’à l’allure actuelle on se dirige tout droit vers un réchauffement d’environ 3 degrés d’ici  la fin du siècle. Ce qui serait une catastrophe : fonte des glaciers, disparition de certaines espèces, voire la disparition de certains Etats insulaires qui pourraient être engloutis littéralement par les eaux du fait du réchauffement climatique.

Autant dire que Dubaï n’est qu’une nouvelle étape, certes décisive, mais il y a encore d’énormes sacrifices à faire pour sauver notre planète terre. On comprend d’ailleurs pourquoi à côté de l’emballement des officiels, les ONG intervenant dans le domaine climatique ne se réjouissent pas outre mesure  de cette décision qui limite peut-être la casse mais ne règle pas véritablement le problème.

Certains spécialistes estiment d’ailleurs qu’en réalité, si on parle de transition hors énergies fossiles, le pétrole, le charbon et le gaz ont de nouveau gagné à grand renfort de lobbying.

Un autre problème se pose, s’agissant des pays pauvres, notamment africains qui contribuent pour à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre mais qui sont les plus touchés par les conséquences des dérèglements climatiques. Un fonds pour les pertes et dommages a été mis en place dès le premier jour du sommet. Mais une chose est de promettre, une autre est de tenir effectivement les engagements qui ont été pris. Et là les précédents cas n’incitent pas à l’optimisme.

Pour tout dire, il faut attendre de voir le service après-vente de l’arrangement climatique de Dubaï pour se faire une idée, la plus juste possible, sur la volonté des Etats parties à trouver une solution à cette catastrophe qui se dessine à l’horizon si rien n’est fait.

 

Hugues Richard Sama

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