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Joseph Kabila : Profession de foi d’un candidat déjà élu Spécial

Un lieu : le palais de la Nation de Kinshasa ; une date : mardi 18 octobre 2011 ;  l’événement était de taille, puisqu’il s’agissait d’une adresse de Son Excellence Joseph Kabila à l’ensemble de la nation congolaise ; et ce, juste quelques jours avant l’ouverture de la campagne devant aboutir à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011.

Kabila, la chose est connue, en matière de communication, ressemble plus à la muette carpe qu’à la  bavarde pie. Pour une fois que le président congolais daigne s’adresser à ses concitoyens, le fait est si historique qu’il mérite qu’on le médite.

 

Presque deux heures et demie d’horloge pour convaincre ; usant du ton monocorde comme d’habitude, quelquefois un tantinet soporifique, le président-candidat passera en revue une large panoplie des préoccupations actuelles - réelles ou imaginaires- du Congo, qui sont l’objet de ses propres soucis et pour lesquels il propose des solutions qu’il se mettra en devoir de réaliser si toutefois les Congolais lui accordent le mandat à venir.

Ce mandat, d’ailleurs, Kabila n’a pas l’ombre d’un doute qu’il l’obtiendra, persuadé qu’il est déjà de remporter la joute des urnes, presque sans coup férir : «Je ne peux pas parler des individus… là où je suis sûr, c’est que je ne vais pas les (les élections) perdre» !

Il est bien le seul à croire qu’en s’exprimant de la sorte il fait une quelconque révélation à qui que ce soit. C’est l’évidence même ! Le bébé président ne fait ici ni plus ni moins qu’enfoncer des portes ouvertes. Jugez-en plutôt : héritant du Congo à la mort de son père, en janvier 2001, il assura l’intérim de la présidence cinq années durant avant de se faire déclarer vainqueur de la présidentielle d’octobre 2006  par la Cour suprême ; il totalise à 40 ans le très envié palmarès d’une bonne dizaine d’années passées aux commandes de l’Etat, dont il est le chef.

Une présidence au bilan presque désastreux qui fait de lui, aux yeux de ses contempteurs, un bébé roi fainéant plus préoccupé par sa propre sécurité que par les tribulations que vivent au quotidien les ressortissants d’un pays paradoxalement gratifié du statut de scandale géologique ; de toute évidence, des remarques qui ne l’égratignent guère, puisqu’il brigue de nouveau un mandat dont il est déjà sûr qu’il l’emportera ; et il a de quoi oser ce qu’il avance, Kabila : non seulement la présidentielle se déroule à un tour (un coup k.-o.) mais surtout, cerise sur le gâteau, lui est au pouvoir depuis une décennie : la chose vaut son pesant d’or pour remporter haut la main une présidentielle.

Comme quoi la fossilisation au pouvoir n’est pas l’apanage de vieux dinosaures croulants et séniles ; et ceux qui croyaient que Kabila fils ferait mieux que feu son père n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Sans compter que son jeune âge lui fait espérer de longues années devant lui ; alors, préparez-vous : une graine de dictateur pousse et promet de grandir, inexorablement ;  on se demande qui saura l’arrêter dans son ascension.

 

Jean Claude Kongo

Dernière modification lemercredi, 19 octobre 2011 21:06

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