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Nord Mali : Rébellions tous Azimuts Spécial

Amadou Toumani Touré (ATT) a-t-il été victime de ses propres turpitudes ? Chaque jour qui passe semble indiquer que, peu ou prou, l'irrédentisme version 2012 du Nord Mali n'a pas totalement surpris l'homme du 26-Mars, sauf qu'il n'avait sans doute pas prévu que cet énième accès séparatiste touareg allait contribuer à sa chute.

En effet, l'histoire invérifiable, en tout cas pas pour le moment, veut qu'ATT ait goupillé un deal avec les Touaregs maliens il y a quelques années de cela.

Ce business paraissait simple : ces combattants enturbannés partaient se mettre aux côtés du Guide libyen contre espèces sonnantes et trébuchantes. Le chiffre de 12 milliards de F CFA a même été avancé.

ATT aurait versé une avance de 5 milliards à ces ex-supplétifs de l'armée de Kadhafi. Le chef de la Jamahirya mort, les Touaregs seraient donc revenus au Mali réclamer le reliquat que n'avait plus, naturellement, ATT. D'où d'ailleurs cette sorte de bienveillance insolite de ce dernier à leur égard, qui a consisté à les laisser rentrer au bercail avec tous leur arsenal militaire trimballé depuis la Libye.

Si on ajoute la découverte, par les putschistes du 22 mars 2012, d'un appel des rebelles sur le téléphone de l'ex-chef de l'Etat, on est fondé à croire qu'ATT jouait à un jeu trouble avec les rebelles touaregs.

Rideau sur l'ère ATT, et retour cahin-caha à l'ordre républicain. Une bataille de gagnée pour la CEDEAO, qui doit circonscrire au plus vite cette métastase septentrionale malienne.

Ce dimanche pascal du 8 avril, les ministres des Affaires étrangères du Niger, de la Mauritanie et de l'Algérie réunis à Nouakchott sur le sujet ont penché pour la solution forte à l'égard de ces croquants maliens.

Sur le terrain même, le MNLA semble, au-delà de cette proclamation d'indépendance du Nord, ne pas avoir le contrôle de la zone revendiquée !

Les membres d'An Sardine (défenseurs de l'islam) d'Iyad Ag Ghaly, un des gourous de la rébellion touarègue des années 90, entrés en intelligence avec AQMI, seraient les véritables maîtres des lieux. Du reste, des chefs d'Al Qaida de l'Afrique de l'Ouest, dont le redoutable Moctar Belmoctar, auraient été aperçus à Gao.

On assiste présentement à une rébellion tous azimuts au Nord Mali où, justement, en plus du Front national de libération de l'Azawad (FNLA), branche dissidente du MNLA, un autre groupuscule s'est détaché de la nébuleuse AQMI et aurait enlevé 6 diplomates algériens, en plus des otages européens que détenait cette structure du terrorisme international.

Cette scissiparité des mouvements rebelles maliens facilite à première vue la tâche à la CEDEAO, qui pourrait user de ces dissenssions pour négocier ou frapper. Et si d'aventure la solution musclée était adoptée, quel en serait le mode opératoire ? Comment procéderaient les 3 000 éléments de la Force armée de la CEDEAO (FAC) ? Et si une solution était trouvée, serait-elle définitive, vu que depuis 40 ans les Touaregs sont régulièrement sur les sentiers de la guerre ? Assurément, Diancounda Traoré, son Premier ministre, et la CEDEAO ne chômeront pas les prochaines semaines.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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