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À boulets rouges sur Roch et le Moro : C’est du Soumane !

Vendredi dernier à son domicile à Wemtenga, Soumane Touré a convié la presse à la rentrée politique de son parti, le PITJ, et dit ce qu’il pensait de l’actuelle gestion du pouvoir d’Etat. A l’écouter, rien ne va dans ce pays toujours géré par les « forces obscures et rétrogrades du Centre, le Moro Naaba en tête», et dont le dessein a toujours été d’imposer au reste du peuple l’ethnie moaga du Centre. Conséquence, il faut balayer, militairement si possible, l’actuel régime car Roch, qui n’a pas pu construire l’hôtel des députés en 11 ans de présidence de l’Assemblée nationale, ne peut construire une nation.

 

Dans un discours fleuve de 9 pages conséquemment pleines et par des réponses sans faux-fuyant, Soumane Touré, premier responsable du Parti pour l’indépendance, le travail et la justice (PITJ), a dans la matinée du vendredi 30 mars 2018 tenu en haleine les journalistes deux heures durant. La conclusion que l’on pourrait tirer de cette conférence de presse qui tenait lieu de rentrée politique est que ce n’est pas l’âge, il est septuagénaire, qui réussira à assagir l’ancien enfant terrible du syndicalisme burkinabè, qui avait été à deux doigts de passer au peloton d’exécution pendant la Révolution démocratique et populaire. Histoire politique de notre pays en illustration, il s’en est pris à ceux qu’il a qualifiés de « forces obscures et rétrogrades du Centre, le Moro Naaba en tête », qui ont toujours œuvré à ce que le pouvoir n’aille pas au-delà de l’ethnie moaga ni des environs de Ouagadougou. « Sur fond d’ethnicisme, ces forces sont à la base de tous les changements anticonstitutionnels de pouvoir dans notre pays, jusqu’au coup d’Etat du 1er novembre 2014 du Lt-Cl Zida qui est allé leur livrer le pouvoir au palais du Moro Naaba.»

Pendant les échanges, bien des dignitaires en prendront pour leur grade, à commencer par l’empereur des Mossé lui-même. Il a qualifié la chefferie traditionnelle de descendants de collaborateurs installés par la France, depuis le refus de domination de Boukary Koutou qui, au lieu de se soumettre, s’est finalement exilé au Ghana. « Chaque fois, on transporte nos problèmes au palais du Moro Naaba. Il comprend quoi, le Moro Naaba ? On ne peut pas compter sur la culture moaga pour construire une nation… C’est à force de vouloir imposer un Mossi que l’on a sorti Michel Kafando de son poulailler pour être président de la Transition. » A la présentation des membres du présidium qui l’entouraient, un journaliste lui fera remarquer qu’il n’y en a pas un seul qui soit d’ethnie mossi.  Ne professe-t-il pas lui-même ce qu’il reproche aux autres ? C’est la question qui lui a été posée. Quelque peu embarrassé, Soumane tentera cette explication : « Nous avons des sympathisants à tous les niveaux et dans tous les milieux. Il y avait toutes les ethnies dans notre bureau. Justement, beaucoup ont usé de bases ethnicistes et ont décidé de quitter le parti.   Quand nous avons organisé notre congrès, ce sont les militants disposés et disponibles qui se sont portés candidats. »

L’actuel président du Burkina, qu’il a qualifié de « mou » et « d’incapable », n’a pas non plus été épargné pendant son réquisitoire. « Quelqu’un qui n’a pas pu construire un hôtel des députés pendant  onze ans peut-il construire un pays ? » Et quand on demande à Soumane Touré de faire un bilan des trois ans de pouvoir de Roch, il bondit de sa chaise : « Ils ne méritent même pas un zéro. Ce sont des nuls. Ils n’ont même pas pu poursuivre les chantiers que Blaise Compaoré avait commencés. » Qu’on ne lui demande donc pas quelles sont les perspectives pour 2020. «Nous, nous travaillons plutôt à ce que ces gens-là tombent avant 2020. Ce sont des militaires disciplinés qu’il nous faut pour balayer tout ça.»  Mesure-t-il la portée de ses propos ? Visiblement, il n’en a cure. « Durant toute ma vie professionnelle (il était cadre d’assurances), je n’ai pas volé. Je ne me reproche rien. Raison pour laquelle je peux parler et dire ce que je veux. Je suis en paix avec ma conscience et Dieu. J’ai toujours les preuves de ce que j’avance. Si quelqu’un se lève pour parler, je saurai quoi lui dire.» (Ndlr : en plus de son discours,  il a distribué à la presse un document de 17 pages pour appuyer son argumentaire).

Issa K. Barry

Dernière modification lemardi, 03 avril 2018 22:53

Commentaires   

0 #12 Nabiga 04-04-2018 13:06
Mais ce monsieur est juste pathétique. A son âge ? Il tente le tout pour le tout. Jusqu'à ethniciser le peuple. Quelle honte ! C'est vrai que le pouvoir actuel présente des failles mais avec lui ça serait un cratère géant.Dans toute société il y'a une référence. Et le mogho n'a jamais appelé quelqu'un que je sache !
La demense c'est pas seulement quand on se déshabille... Faite attention aux vieux qui paraissent lucides. Un perdu comme ça
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+1 #11 Neilson 03-04-2018 16:38
Quels sont les journalistes qui perdent encore leur temps à aller écouter ce monsieur? Comme nous l'avons dit et redit dans ce forum, le Soumane syndicaliste était très respectable; par contre le Soumane politicien est détestable. Heureusement pour lui le Moro Naaba en véritable Monarque est comme dit l'adage, une " poubelle " où même les Soumane viennent déverser leur immondice! Mais que Soumane fasse très attention car à force d'insulter et de calomnier tout le monde, quelqu'un risque de lui coller une très bonne " raclée"
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0 #10 Tinoiga 03-04-2018 15:56
Un peuple sans Histoire est un peuple sans culture.kil se rafraîchit la mémoire en 1958 k la haute volta était partagé il y a eu tentative d'une monarchie constitutionnel le .ceci à favoriser la reconstitution de la haute volta à ses limites actuelle.s'il n'a rien de bon à dire kil aille dormir.
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0 #9 blacl Panther 03-04-2018 15:26
ce type exagère toujours beaucoup comme a son habitude. mais il vaut mieux écouter aussi et prendre en compte ce qu'il dit.
La gestion du pays pendant la transition jusqu'au pouvoir MPP en place actuellement en passant par la campagne présidentielle a exhumé au burkina un sentiment d'exclusion de beaucoup de burkinabés (non mossi notamment). A tel point que beaucoup commencent a regretter l'époque les pouvoirs militaires.
Il ne faut pas balayer cet aspect du revers de la main au risque de donner un alibi au forces obscures pour détruire notre nouvelle démocratie.
l'arrogance et le touk guili de certains (pas tous heureusement) font planer un risque important sur le pays !
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0 #8 Oumar 03-04-2018 14:21
Ce monsieur exagère peut être, mais reconnaissons qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il a dit.
c'est ce que tout le monde pense tout bas qu'il viens de dire à haute voix. Quoique dangereux ce qu'il a dit mais c'est la vérité soufrons mais reconnaissons le.
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0 #7 Oumar 03-04-2018 14:15
Peut être ce monsieur exagère, mais reconnaissons qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il a dit. C'est ce qu'on dit toujours tout bas que lui s'est permit de dire haut. Rien d'exceptionnel. Quoique dangereux ce qu'il a dit, mais c'est la vérité.
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0 #6 article 37 03-04-2018 12:37
Politicien en accès sans issue : fin de parcourt. Il vient d'où celui là ? Il n'a rien compris, le burkinabè a horreur de l'arrogance. En politique, il y a des adversaires, pas des ennemis.
Sous Blaise, il était où ?
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0 #5 Sacksida 03-04-2018 12:08
Soumane Touré est un « septuagénaire, et on se demande qui réussira à assagir celui qui avait été à deux doigts de passer au peloton d’exécution sous la révolution ». La vérité historique est que c’est le Président Thomas Sankara, qui s’était opposé à l’exécution de Soumane Touré demandée par les CDR du secteur 29 et une partie des membres du Conseil National de la Révolution dont Blaise compaoré. Voici la réplique du Président du CNR : « Le peuple demande l’exécution de ceux qui se sont rendus coupables de fautes qu’il estime intolérables. Ces personnes sont aussi des citoyens de ce pays. Nous devons avoir le courage de dire au peuple ce qu’il doit éviter. Prendre le temps qu’il faut, se sacrifier comme il faut pour dire au peuple : Oui c’est vrai, vous avez besoin de ceci et cela mais à terme cela va vous couter plus cher, cela nous sera préjudiciable. Pourtant, voyez comment l’homme est d’une impudence ingratitude car après le 15 octobre 1987 lui Soumane et son parti font le procès de Thomas Sankara au profit de Blaise compaoré. Et puis, quel mauvais procès tente-t-il de faire maladroitement au Moro Naaba, car l’empire des mossis a existé bien avant l’arrivée des colons et l’empereur Boukary Koutou dit wobgo est un ancêtre de l’actuel Moro. Avant, le protectorat avec la France, des résistances et de négociations ont eu lieu et qui ont permis ensuite des luttes jusqu’à l’indépendance. De surcroit, l’empereur n’a jamais fait des communiqués invitant des protagonistes à venir chez lui. Si les gens y vont avec nos problèmes, c’est parce qu’ils le juge certainement digne et sage. En tout état de cause, Soumane qui semble devenir un vieux gâteux devrait cesser de fulminer sa colère car son espoir d’être « Sénateur » sous le régime déchu est complètement tombé à l’eau. Alors, il ferait bien mieux d’écrire ses mémoires pour la postérité. Que Dieu protège ma patrie.
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0 #4 Nobga 03-04-2018 11:11
Ce n'est pas du tout du 'rakiré". On n'a qu'à le laisser se défouler afin de retrouver son équilibre mental. Esseulé, qu'est-ce qui lui reste, si ce n'est de rechercher l'équilibre mental perdu depuis belle lurette et difficile à recouvrer? Bonne guérison à lui!
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+2 #3 Anonymous 03-04-2018 11:03
C'est méchant et même très méchant de votre part de prêcher la haine entre les ethnies du Burkina. Vous êtes un intellectuelle mais visiblement vous n'avez pas prix graine de ce qui est arrivé au Rwanda, au Libéria, à la Côte d'ivoire et j'en passe. Pendant que nous critiquons ceux qui ont choisi de brûler le pays en faisant circuler des messages du style un certain groupe religieux a trop dirigé le pays, il faut qu'un autre se "réveille" vous vous avez choisi de surfer sur la lave brulante de la haine ethnique. Mais que voulez vous à la fin ennemie du Burkina. Marcher et remarcher sur les cadavres de la violence religieuse et ethnique.On dirait qu'un plan de destruction du Burkina a été ourdie et est en train d'être mis en application. Mais que diable voulez-vous? Votre bureau étant composé de gens de votre ethnie, l'on est tenté de croire que vous êtes de ceux là qui ont pour crédo "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais". Encore une fois, c'est méchant de votre part.
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