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Gestion du MPP dans le Sanguié : Des cadres mécontents tirent la sonnette d’alarme

Le siège provincial du Sanguié du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) avait des allures de meeting le dimanche 22 avril 2018. Mais vite, au vu des mines et du ton des différentes interventions, on n’avait point besoin d’être devin pour se rendre compte qu’il s’agissait d’une réunion de crise. En effet, des cadres du parti au pouvoir ont battu le rappel des militants et sympathisants pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de gestion clanique et familiale du parti dans la province et de tentative de les mettre à l’écart de certaines structures provinciales. Ambiance !

 

Journée dominicale chaude à Réo. Ambiance électrique au siège provincial du MPP plein à craquer. Toutes les chaises sont occupées. Certains sont obligés de suivre la rencontre debout ou adossés aux murs ou juchés sur leurs montures. C’est dire qu’il y avait foule pour écouter ces quatre cadres du MPP, ressortissants du Sanguié et membres du Bureau politique national (BPN) que sont Boukaré Bakouan, cadre du ministère du Commerce ; Georges Bassinga, Inspecteur du Trésor, Firmin Bagoro, Directeur général, et Moussa Bationo, Inspecteur des impôts. ‘’Nous avons voulu la présente rencontre avec les militants des différentes communes de la province pour expliquer un certain nombre de difficultés auxquelles nous sommes confrontés à Ouagadougou dans le fonctionnement du parti’’, ont-ils dit en introduction de la réunion. C’est en bilingue que ces explications sont fournies à l’assistance. Boukaré Bakouan pour la partie française et Moussa Bationo pour la version Lélé. Les difficultés qui ont valu que ce quatuor sonne le tocsin en cette matinée dominicale sont au nombre de sept. Il s’agit tout d’abord de la ‘’tentative d’exclusion du Bureau politique national de quatre militants actifs et cadres du Parti’’. Boukaré Bakouan explique que bien qu’étant dévoués, engagés et soutenant le parti par divers moyens, lui et ses camarades ne comprennent pas qu’au moment où on doit renouveler les structures provinciales, des personnes remettent en cause leur qualité.

Le deuxième grief concerne l’absence de promotion des cadres du parti de la province du Sanguié. Tout en appréciant la présence de deux ressortissants dans le gouvernement, les quatre compères regrettent l’absence d’une véritable politique de promotion des cadres de la province. Pire, ceux qui avaient des postes de responsabilité sont relevés de leurs fonctions. Troisième raison de leur mécontentement, la gestion jugée familiale et clanique du parti. ‘’Au Sanguié, il faut forcément appartenir à une famille ou à un clan pour avoir son mot à dire. Le parti est géré par une famille qui décide de tout pour tout le monde’’, martèle Boukaré Bakouan.

 

Ce n’est pas pour discréditer le parti ou fustiger les dirigeants

 

Le quatrième grief fait état d’un manque de cohésion et d’unité d’action ; ce qui handicaperait le parti et pourrait avoir de graves répercussions sur les échéances électorales de 2020. Pour le point 5, le coup de gueule porte sur la démotivation grandissante et la frustration des militants. Un fait qui nécessite des actions pour sonner le rassemblement et relancer la ferveur militante. L’avant-dernier grief évoque la violation répétée de certains articles du règlement intérieur. Enfin il y aurait l’absence de concertation et de consensus entre membres du BPN.

Pour les initiateurs de cette rencontre, qui a été émaillée d’échanges et de débats houleux et passionnés avec les militants, il s’agit pour eux d’informer et d’interpeller à temps afin qu’ensemble ils entrevoient les solutions concrètes pour un plus grand rayonnement du parti afin d’espérer de bons résultats aux échéances à venir dans le Sanguié. Les quatre cadres ont tenu à préciser que leur sortie ne vise pas à discréditer le parti ou à fustiger les dirigeants. ‘’C’est une alerte, un cri du cœur pour que certains travers entretenus par des personnes obnubilées par leur positionnement et les échéances électorales internes à venir (lire encadré) ne continuent pas de semer la division, l’exclusion, le sectarisme’’, ont-ils précisé pour finir.

 

Cyrille Zoma

 

 

Encadré :

‘’Ce n’est ni une fronde, ni une question de démission’’

                                                                                               

‘’Le 17 avril 2018, il y a eu une rencontre au niveau du Centre-Ouest  et on a remarqué que nos noms ne sont plus sur la liste d’une des instances de la province. Actuellement c’est le renouvellement des structures. Notre impression, c’est que des gens veulent positionner des personnes qui seront acquises à leur cause. Et pour cela, ils devaient nous exclure. C’est une histoire entre nous les fils et filles du Sanguié. De notre côté, nous allons attendre la réponse du président du parti. Après, nous reviendrons donner à la base la vraie information. Si la réponse ne nous satisfait pas, nous allons prendre acte. Mais cela ne va jamais arriver à la fracture du parti. Nous tenons à préciser que nous ne sommes pas exclus du bureau politique national (BPN). Ici, il est question d’une décision qui a été prise pour former le collège provincial, instance qui va statuer sur le renouvellement des structures. Dans cette instance, l’article 2 dit que ‘’le collège provincial est composé des membres du BPN. En faisant la liste de ce collège, à l’article 5, on a cité ses membres, et nous avons remarqué l’absence de nos noms bien que nous soyons membres du BPN. Pour nous, ça peut être une erreur, ou bien ce n’est pas tous les membres du BPN de la province qui doivent faire partie du collège provincial. Donc, nous interpellons qui de droit afin qu’on la corrige si c’est une erreur. Nous insistons pour préciser que nous ne sommes pas exclus du BPN. Notre grief concerne la non-prise en compte de nos noms dans la composition du collège provincial. Cette rencontre n’est pas non plus une fronde contre notre parti. Il n’est surtout pas question de démission. Loin s’en faut. Nous sommes du MPP ; nous sommes des cadres de ce parti et nous nous battons afin que ce parti se porte bien et soit majoritaire dans le Sanguié’’.

 

Recueillis par

Cyrille Zoma

Dernière modification lemardi, 24 avril 2018 19:11

Commentaires   

0 #1 Sidzabda 24-04-2018 10:24
FIirmin BAGORO, Directeur général des études et des statistiques sectorielles au ministère des infrastructures , tu oses crier au sectarismes? toi qui a financé la campagne du CDP et de la NAFA, tu te plainds aujourd'hui? si le ridicule tuais!!! oubien tu voulais rester à PAYO pour avoir assez de carburant pour tes vas et viens incessant entre waga et réo?
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