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Conférence nationale sur la rémunération des agents de l’Etat : Pourquoi les syndicats ne seront pas là

A quelques jours de l’ouverture de la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat, prévue du 12 au 14, la Coordination des syndicats de la Fonction publique (CSFP) a fait savoir qu’elle n’y participerait pas. Le motif est que la présence des forces vives de la nation gêne la CSFP. Pour elle, ce débat devrait se limiter à l’employé et à son employeur. Pas une autre partie de plus. Par la même occasion, elle a annoncé la tenue d’un sit-in d’avertissement le mardi 12 juin sur toute l’étendue du territoire.

 

 

Presque tous les secteurs de l’administration publique sont minés par des grèves perlées. La panacée du gouvernement à ce front social agité est de convier autour de lui, à la fois les forces vives de la nation et les syndicats pour discuter de la rémunération des agents de la fonction publique. Un dialogue auquel les syndicats, réunis au sein de la coordination des syndicats de la Fonction publique, refusent de prendre part. « Il est judicieux que sur la question de rémunération des agents de l’Etat, les discussions se tiennent entre l’employeur et les employés », relève le porte-parole de la CSFP, Souleymane Badiel. Il n’est donc pas question pour eux que les forces vives soient associées à ce débat. La coordination estime que, dans un contexte marqué par le pillage des ressources publiques, la corruption, la gabegie financière, 2000 milliards de dissipés, selon leur déclaration liminaire, le débat qui s’impose est la problématique de la richesse nationale et de sa gestion.

Toujours selon le porte-parole de la coordination, cette conférence publique sur la rémunération des agents publics a un but autre que de corriger les injustices et les inégalités entre travailleurs : il s’agit de réduire le salaire des travailleurs. La preuve, l’aveu fait par le ministre de la Fonction publique : « Le principe du droit administratif stipule qu’un agent public ne peut se prévaloir du maintien de ses droits acquis. » « A quoi sert le dialogue dans ce cas si on peut balayer du revers de la main les acquis des travailleurs ?» s’interroge M. Badiel.

Dans les actions du pouvoir MPP, les syndicats voient une suite de la « politique antisociale contre les travailleurs » de l’ère Compaoré. Pour atteindre leur but, ont-ils expliqué, il a recruté (le pouvoir MPP) Paul Kaba Thiéba et Rosine Coulibaly/Sori avec pour missions de construire et de justifier, au nom des intérêts de l’Etat, les attaques contre les droits économiques et sociaux des fonctionnaires. « Ces grands commis des institutions financières internationales sont appuyés par d’autres  ministres comme Séni Ouédraogo, Rémis Fulgance Dandjinou. Ils sont chargés, l’un de la justification juridique de la répression et l’autre des aspects communicationnels, afin de convaincre la population que si le pays va mal, c’est à cause des travailleurs de la Fonction publique », a expliqué Badiel Souleymane.

La Coordination des syndicats de la Fonction publique ne prendra donc pas part à la conférence publique sur les rémunérations des travailleurs de l’Etat et compte opposer une riposte. Ils ont déjà décidé de tenir un sit-in le jour même de l’ouverture de la conférence sur toute l’étendue du territoire avec le port d’un brassard ou bandeau blanc, symbole de leur exigence de transparence dans la gestion des biens publics.

 

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification lelundi, 11 juin 2018 23:42

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