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Conférence sur la rémunération des agents publics : Le PM droit dans ses bottes

En dépit du boycott de certaines structures syndicales dont la CGTB, la conférence des forces vives de la Nation sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l'Etat aura lieu du 12 au 14 juin 2018 dans la salle de conférences de Ouaga 2000. Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a confirmé la tenue de cet évènement au cours d'un point de presse hier à la primature.

 

 

L'agenda du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était des plus chargés en cette matinée du lundi 11 juin 2018. Une nuée de journalistes s'y est donné rendez-vous dès 10h 30, qui pour couvrir la remise du rapport de la CODEL (Convention des organisations de la société civile pour l'observation domestique des élections), qui pour recueillir une déclaration importante du PM. Après quelque temps dans le salon d'attente, Me Alidou Ouédraogo et son staff seront obligés de rebrousser chemin,  car le maître des lieux est ressorti pour une urgence. A son retour autour de 12h, il se dresse devant la tribune de la primature devant une forêt de micros.

Pour commencer, il s'excuse pour le retard dû à « l'accélération des événements et à des imprévus » sans en dire plus. Alors que certains confères pariaient sur l'annonce du report de la conférence des forces vives de la Nation sur la rationalisation du système de rémunération des agents public de l'Etat du fait du boycott de certaines structures syndicales et non des moindres, le PM, droit dans ses bottes, affirme que toutes les conditions sont réunies pour la tenue de l'événement. Pour lui, la première phase, tenue le 28 février 2018, a permis de jeter les bases de cette rencontre. En effet, un secrétariat technique a, selon lui, permis de recueillir toutes les propositions, qui ont abouti à l'élaboration d'un document consensuel, base pour guider les travaux en atelier. « Comment trouver une solution définitive et durable aux revendications sociales des travailleurs qui, au fil des mois, sont en train de saper les fondamentaux de notre Etat et de notre vivre-ensemble » ? Le chef du gouvernement résume l'enjeu de la rencontre : « L'objectif visé est d'aboutir à une refondation de notre contrat social avec le travailleur de la Fonction publique. Une refondation basée sur les principes d'équité, de soutenabilité budgétaire et de solidarité nationale », a-t-il souligné. Mais que faire en l'absence d’acteurs majeurs, dont des syndicats ? « Ce n’est pas par des grèves et des sit-in qu'on peut résoudre tous nos problèmes, certains syndicats refusent le dialogue pour des raisons que nous ignorons », a-t-il relevé avant d'ajouter : « Quand l'avenir du pays est en jeu, nous devons tous nous retrouver, il y va de l'intérêt de nos enfants. » A l'en croire, il n'y a qu'une centrale sur les six que compte le pays qui refuse de s'associer à cette dynamique, en l'occurrence le CGTB.

 

Caisses vides ou « défi à la raison »

 

Les raisons de cette initiative citées sont nombreuses : la masse salariale atteint les 50% du budget alors que les critères de convergence au sein de l'UEMOA la fixe à 37%. Idem pour le déficit budgétaire, qui est de 7,7% contre 3%  de recommandé. Les grands équilibres macro-économiques s'en trouvent ainsi dégradés, ce qui compromet l'avenir du pays. La multiplication des statuts autonomes a créé des marges inacceptables entre fonctionnaires d'une même catégorie, et la masse salariale en 2018 a atteint 720 milliards de francs CFA.

Si certains acteurs conditionnent  leur participation à la mise sur la table de la discussion sur la richesse nationale, le chef du gouvernement souligne qu'il n'y a pas de tabou, même s'il ignore le contenu de ce concept.

Optimiste de nature, il a souhaité une participation active des forces vives  à des débats sans idées préconçues.

S'il y a une actualité qui met Paul Kaba Thiéba hors de lui, c'est l'opération caisses vides en cours engagée par le syndicat de la santé humaine et animale. Pour lui, rien dans la plateforme ne peut la justifier. « On ne peut pas demander de remettre à leur poste des infirmiers qui ont refusé de travailler avec leur supérieur hiérarchique, d'autant plus que ce dernier a été même muté. Ces infirmiers n'ont pas été licenciés, ils sont toujours en fonction. On ne peut pas parler d'atteinte à la liberté syndicale, car si c'était le cas on allait pas les voir dans la rue avec des micros. Nous avons consenti d'énormes sacrifices pour eux il y a moins d'un an de cela. Ils ne croient même pas à ce qu'ils ont écrit, car aucun élément objectif ne justifie à ce jour cette action », a-t-il martelé avant de conclure : « C'est un défi à la raison, au bon sens et à la vérité. »   

 

Abdou Karim Sawadogo

Dernière modification lemardi, 12 juin 2018 22:37

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