Annonce candidature Roch en 2020 : «L’Opposition cherche des poux sur un crâne rasé» (Simon Compaoré)

Ce n’était pas la foule des grands jours côté journalistes au siège du MPP. La raison de leur participation minimale, c’est le président par intérim du parti, Simon Compaoré, qui l’a donnée lui-même : de nombreux événements ont en effet  lieu au même moment, en particulier la rencontre entre le Premier ministre et les syndicats des Finances qui marque la reprise du dialogue entre les deux structures qui se regardaient en chiens de faïence  depuis des semaines. En guise d’introduction, le MPP s’est félicité d’ailleurs que la CS-MEF soit «revenue à la raison» en suspendant son mot d’ordre de grève. Une embellie sur le front social, notent Simon Compaoré et les siens, qui intervient au lendemain de la conférence nationale sur le système de rémunération qui a abouti,  selon eux, à des «recommandations pertinentes concernant notamment le fonds commun» ; mais aussi après la main tendue par le Président du Faso lors de son offensive médiatique la semaine dernière. Les militants et téléspectateurs ont jugé «brillante» la prestation de leur champion : «aussi bien dans la forme que dans le fond, le chef de l’Etat a été irréprochable. Il n’a éludé aucune question des journalistes et était d’autant plus à l’aise que son bilan de mi-mandat est satisfaisant, même si on note des difficultés et des préoccupations persistantes». Et le ministre d’Etat auprès de la présidence de s’en prendre à l’opposition pour n’avoir retenu de ce show télévisuel que l’annonce faite par Roch Marc Christian Kaboré de sa candidature en 2020. Ce qui équivaut, a raillé Teb-guéré, à «chercher des poux sur un crâne bien rasé», puisque, selon les conférenciers, depuis son accession au pouvoir, le MPP ne fait pas mystère de son objectif qui est de travailler pour rebeloter en 2020. 

«Naïm n’est pas à son premier forfait»

« Le MPP dénonce le comportement de certains individus qui, à travers les réseaux sociaux, distillent des propos mensongers sur des questions très sensibles comme la sécurité », pouvait-on lire dans la déclaration liminaire. Sans le nommer, les conférenciers du jour faisaient allusion au  cyberactiviste Naïm Touré, inculpé pour avoir écrit sur un post Facebook des propos répréhensibles. Simon Compaoré qui ne rate pas l’occasion de proclamer qu’il est un «analphabète des TIC» a attiré l’attention sur les dangers des réseaux sociaux en passe de devenir un terreau du «libertinage». Naïm Touré, a-t-il rappelé, n’est pas à son premier forfait et aurait dû, selon lui, vérifier certaines informations avant de les publier. Le processus d’évacuation du gendarme blessé était en cours, a-t-il défendu. Pour lui, ceux qui «font du tintamarre» autour de son incarcération «ne lui rendent pas service et ne rendent pas service à la démocratie».

Interrogé sur un autre dossier judiciaire, l’affaire Auguste Denise Barry, dont il avait promis qu’on serait édifiée, l’ancien maire de Ouagadougou s’est gardé de tout commentaire parce que, a-t-il dit, «le dossier est désormais entre les mains des juges d’instruction».

Hugues Richard Sama