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Attaques en RD Congo : Tirs de rappel pour Kabila Spécial

Il y a à peine un mois, le M23, contraint et forcé après quelques tentatives de manoeuvres dilatoires, avait dû se rendre à l'évidence: la guerre était perdue. C'est ainsi que le 5 novembre 2013, ils ont dû signer leur capitulation comme s'ils allaient à Canossa. Il n'en fallait pas plus pour Joseph, ragaillardi par cette victoire politique, diplomatique et surtout militaire, pour se taper une cure de jouvence en faisant une tournée dans la partie orientale du pays. "Attention à l'ivresse de l'Est", avions-nous prévenu dans un Regard sur l'actualité.

Voici ce que nous écrivions en effet : "Imaginons demain lorsque toutes les institutions maliennes seront mises en place. Dans ce contexte, une visite d’IBK au Nord, particulièrement à Kidal, naguère le Nord-Kivu du Mali, aura tout aussi un grand retentissement. Mais attention, pour revenir en RDC, à l’ivresse de l’Est. Passé ce triomphe du général Kabila dans cet Orient congolais compliqué, l’Etat central doit œuvrer à y garantir les conditions de sa présence définitive. Par exemple, et surtout, en y réalisant les investissements socio-économiques dont l’insuffisance contribue à faire le lit des rébellions". On ne pensait pas si bien, dire même si on était loin de se douter que la tournure des évènements nous donnerait raison aussi rapidement.

Kinshasa a vécu en effet une chaude journée hier lundi. La capitale a été secouée par trois attaques respectivement à la Radio-télévision nationale (où des journalistes ont été pris en otages pendant plusieurs heures par des hommes armés avant d’être libérés par une intervention des forces de sécurité), à l'état-major de l'armée ainsi qu'à l’aéroport international de Ndjili.  Bilan : une quarantaine de morts dans les rangs des assaillants à en croire le porte-parole du gouvernement congolais. Des tirs ont également été entendus à Lubumbashi, principale ville du Katanga.

Au cours de leur brève apparition à la télévision, les assaillants ont cité le pasteur Paul Joseph Mukungubila (ancien candidat à la présidentielle de  2006 originaire du Katanga). Se pose alors   la question de savoir quel est le degré d'implication de celui qui se fait appeler "le prophète de l 'Eternel" .

Les attaques du lundi ont-elles alors une motivation religieuse alimentée par le "ministère de la Restauration" (nom de l'église du pasteur  Mukungubila) ou visent-elles tout simplement un dessein politico-militaire ?

Si à l'heure où nous tracions ces lignes les auteurs de ces attaques n'étaient pas clairement identifiés, elles démontraient néanmoins combien ce géant est fragile et  la paix toujours précaire en RD Congo.

En réalité, depuis la chute de Mobutu, le pays n'a pratiquement pas connu la paix, naviguant d'une crise à l'autre, tel le navire d'Ulysse entre Charybde et Scylla. Quand on pense qu'un problème est résolu, un autre surgit reléguant le combat pour le développement social et économique au second plan.

Pour ce qui est de la RD Congo, on se demande quand est-ce que ce géant endormi va se réveiller et entraîner avec lui toute une partie de l'Afrique, car, avec les immenses potentialités minières, halieutiques et fauniques qu'il possède, on est tous malades de le voir aussi impotent, paralysé par des crises itératives.

 

Hyacinthe Sanou

Dernière modification lejeudi, 18 janvier 2018 10:21

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