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Procès du putsch manqué : L’audience du 29 octobre en six tableaux

Le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 a été marqué le lundi 29 octobre 2018, par un certain nombre d’évènements dont l’annonce du décès d’un accusé, le soldat de première classe Médanimpo Lompo, le début de l’audition du Malien, Lamine Oumar Sidi. Des événements que nos reporters San Evariste Barro, J. Benjamine Kaboré et Hadepté Da nous proposent en six tableaux.

 

 

 

Encadré 1

« J’ai dit au président Macky Sall de sécuriser Fatou »

 

Le parquet est revenu sur une supposée tentative d’exfiltration de Fatoumata Thérèse Diawara vers le Sénégal par un certain Malam Dia. Selon le parquetier, l’accusé a reçu le 23 septembre 2015, un message de ce dernier disant : « Rappelle-moi, je vais préparer ton exfiltration ». Mais selon dame Diawara, c’est une plaisanterie de la part de Malam Dia qui n’est nul autre que son ami et un partenaire d’affaire qui vit en France et était en vacances à Dakar lors du coup d’Etat manqué. Le parquet n’a pas été convaincu par l’explication de l’ex belle fille de « Golf », il a voulu savoir comment est-ce que Malam Dia a su qu’elle était dans une situation difficile lors des évènements d’autant plus que ce dernier a poursuivi dans un autre message soutenant : « J’ai dit au président Macky Sall de sécuriser Fatou ». Et à la mise en cause de contre-attaquer : « Mais il regarde la télé comme tout le monde. D’ailleurs vous pouvez le faire convoquer par la gendarmerie au Sénégal, vous verrez qu’il ne connait personne à la présidence ». En ce qui concerne le fait que le sieur Dia ait parlé d’une « Fatou » dans son message, celle qui bénéficie d’une liberté provisoire depuis le 30 mai 2016 a fait remarquer qu’elle aussi porte le nom de Fatou il et qu’il s’agissait d’elle et non de son ex belle-mère Fatoumata Diendéré.  Elle n’a pas manqué de faire noter qu’à l’époque, son ami Malam Dia ne savait même pas qu’elle était la belle-fille de celui qui est accusé d’être le cerveau du coup d’Etat.

 

Encadré 2

 « Les actes que vous avez posés ne sont pas digne de votre génération »

 

Fatoumata Thérèse Diawara, lors de son audition a soutenu qu’elle ne se reconnait pas dans les enregistrements audio que le parquet a présentés. « Ce sont des montages. Celui qui a fait ça, a pris un peu de vrai et un peu du faux pour faire un cocktail Molotov qu’il nous a servi. Moi je ne bois pas de ça », a-t- elle martelé. « Mais qui peut bien se donner autant de mal pour vous faire inculper d’autant plus qu’au moment des faits vous n’avez même pas 30 ans et vous étiez enceinte ?», a demandé Me Séraphin Somé de la partie civile.  Selon lui, contrairement aux propos de l’accusée selon lesquels « on ne sait pas où se trouve ses ennemis », il n’y a pas d’ennemis tapis dans l’ombre. Ce sont les actes de dame Diawara qui la poursuivent. « Il faut que vous arrêtiez de vous présenter en victime. Les victimes sont ceux que nous défendons », a indiqué l’avocat. Me Somé n’a pas manqué de répondre aux propos de l’accusée lorsqu’elle a affirmé qu’elle est d’une génération inconsciente. Pour l’avocat, sa génération est belle et bien consciente, c’est d’ailleurs sur elle que repose l’avenir de ce pays. « Il y a dans toute chose des brebis galeuses et les actes que vous avez posés ne sont pas digne de votre génération », a soutenu l’avocat de la partie civile.

 

Encadré 3

Diawara aurait-elle fait appel à une armée étrangère ?

 

« Qui est cette femme pour qu’on lui veuille autant de mal ? », cette interrogation de Me Séraphin Somé a été récupéré par Me Aboul Latif Dabo de la défense qui a estimé que si elle n’est « rien » comme le sous-entend la partie civile, elle ne doit pas valoir grand-chose aussi pour qu’on l’accuse d’avoir voulu faire venir une troupe armée « de chiens » d’un autre pays au Burkina pour semer la terreur et la désolation.  L’avocat Dabo a souligné que dans les audios, il est dit que dame Diawara a échangé avec le colonel Zakaria Koné sur le nombre de chiens (1000 ou 2000) qui pouvaient faire l’opération.  « Comment une civile, femme et enceinte peut connaitre la force de frappe d’une armée ?  Et si effectivement ma cliente était en intelligence avec des puissances ivoiriennes (Col Koné, Gal Bakayoko, Gal Soumahoro) pourquoi ces derniers ne sont pas accusés au même titre que ma cliente ?», s’est interrogé l’avocat. Me Abdoul Latif Dabo a rappelé que le seul Ivoirien qui était visé par un mandat d’arrêt international était le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et non le Col Koné et Gal Bakayoko.

 

Encadré 4

 « Je n’ai aucune raison de faire tuer des compatriotes »

 

Invitée à prononcer son mot de fin d’audition, Marie Thérèse Diawara s’est laissé aller dans une complainte dans laquelle elle est revenue sur ses « difficiles » conditions de détention à la MACA.

« Je présente mes condoléances aux familles des victimes. Je souhaite prompt rétablissement aux blessés. Depuis mon audition, j’ai l’impression qu’on veut ternir mon image devant l’opinion publique. Je suis Burkinabè, je n’ai aucune raison de faire tuer des compatriotes. Mes parents sont tous des Burkinabè (. . .) Monsieur président de la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou, je ne sais pas ce que je fais ici. Dans la vie, il y a des gens qui m’aiment, il y a aussi ceux qui ne m’aiment pas. Je ne m’intéresse pas à ces derniers. Je suis quelqu’un de très humain. J’ai pris cette qualité de ma mère. Quand j’aide des gens, je n’ai pas besoin de prendre le micro pour l’annoncer (…) A la barre, on m’a traitée de tous les noms : impolie, gonflée etc. », a déclaré l’accusée, avant ajouter qu’à la MACA, ses conditions d’incarcération était si déplorable qu’elle a chopé une infection qui a été à la base de l’ablation d’une partie de son sein gauche.

 

Encadré 5

Le Malien Lamine Oumar Sidi à la barre

 

Après l’interrogatoire de Thérèse Diawara, le sociologue malien de 31 ans, Lamine Oumar Sidi a été appelé à la barre pour réponde d’un chef d’inculpation : incitation à la commission d’attentat à la sureté de l’Etat. Le natif de Tombouctou, jamais condamné ni décoré dit ne pas se reconnaitre dans les faits.

Dans la foulée, Zaliatou Aouba, un des conseils de l’accusé s’est saisi du micro pour relever une irrégularité qui pour elle, doit entrainer la nullité de la poursuite engagée contre son client. Cette question sera débattue par les différentes parties lors de la reprise du procès ce mardi matin.

 

Encadré 6

Un accusé est mort dans un accident de la circulation

 

Le soldat de première classe Médanimpo Lompo, un des accusés dans le procès du putsch manqué, a été victime d’un accident de la circulation dans la matinée du samedi 27 octobre 2018. Transporté à Koudougou puis à Ouagadougou pour y recevoir des soins, il a malheureusement succombé à ses blessures.

L’incident est intervenu sur la route de Sakoinsé alors qu’il était de retour de Koudougou d’où il a rendu visite à sa famille. L’enterrement est prévu pour se tenir ce mardi 30 octobre au cimetière militaire. En raison de cette triste nouvelle, l’audience de ce jour sera arrêtée à 13 heures pour « permettre à ses frères d’armes de l’accompagner à sa dernière demeure », selon les propos du président de la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou, Seidou Ouédraogo.

 

 

 

Dernière modification lejeudi, 01 novembre 2018 22:40

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