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8-Mars à L’Obs. : Le pouvoir du pagne, édition 2021

 

Trois ans après leur premier «putsch» à L’Observateur Paalga,  les femmes ont de nouveau pris  le pouvoir le temps d’une journée à l’occasion de la célébration de la fête du 8-Mars.

 

 

 

 

L’idée de mettre le journal entre les mains des femmes était née suite à une banale plaisanterie en conférence de rédaction. La boutade du directeur des rédactions, Ousséni Ilboudo, jamais à une près, avait pris corps le 8 mars 2018. Les principaux postes de responsabilité avaient été confiés aux dames.  Cette année, c’est quasiment la même «dream team» féminine qui a piloté la présente édition du canard.

 

« Le vieil Edouard Ouédraogo » a  ainsi été contraint de prendre une retraite provisoire. La direction  de publication est occupée par Hermione Marie Ouédraogo, la journaliste la plus ancienne. Le directeur des rédactions, Ousseni Ilboudo,  a cédé sa place à Alima Séogo/Koanda, responsable de la rubrique « Carnet de santé ». Quant au rédacteur en chef, Alain Zongo, dit Saint Robespierre, il est renvoyé à ses chères guillotines, laissant le tableau de programmation aux bons soins d’Ebou Mireille Bayala. On a aussi eu une nouvelle secrétaire de rédaction, en la personne de Félicité Zongo.

 

Ceux qui pensaient que les nouveaux maîtres de L’Obs. n’allaient pas «bouffer leur naam», comme on dit, ont dû ravaler leur salive. Elles ont pleinement joui des attributs de leurs différents pouvoirs. Le ton avait été déjà donné  au cours de l’habituelle conférence de rédaction, conduite cette fois par Mme Séogo. Si les tentatives de la rubricarde d’imiter les expressions et tics de l’habituel commis à la tâche ont amusé plus d’un, il n’en demeure pas moins qu’elle a réussi à se faire accepter dans son rôle de directeur des rédactions. Les anciens chefs, Ousséni Ilboudo et Alain Zongo, ont pu le constater ; eux qui se sont passé  le mot pour  sécher la réunion ont été convoqués par Mme Séogo pour s’expliquer. Ça n’arrive que le temps d’une révolution, ils ont dû battre leur coulpe,   s’excusant platement. Et avec  tout le sérieux nécessaire, bonnes gens!

 

Mais ça n’a pas été toujours facile pour les amazones de la plume d’asseoir leur autorité. Les féodaux ont-ils la peau dure? Mireille Bayala, la rédactrice en chef, a sa petite explication. «Entre collègues, vous riez, vous vous taquinez. Mais une fois que tu es dans la peau de Redchef et qu’il faut  jouer pleinement son rôle, c’est difficile pour les autres de l’accepter. Hier (Ndlr: 7 mars), par exemple, j’ai eu des difficultés à trouver quelqu’un pour couvrir la célébration officielle du 8-Mars  parce que les uns et les autres avaient toujours un prétexte, des papiers qu’ils devaient rendre », témoigne-t-elle, ravie  néanmoins de revivre une telle expérience; même si cela suppose passer un 8-Mars studieux.  Loin de la famille et des traditionnelles réjouissances qui caractérisent cette journée.

 

Pour relever ce défi, les femmes étaient au four et au moulin, au sens propre comme au figuré. Pour célébrer ce «coup d’Etat» dont se réjouissent même les membres du pouvoir déchu,  un gueuleton était prévu, histoire de joindre l’utile à l’agréable. «Il fallait faire le marché, faire la cuisine et être au journal à l’heure. On était donc à la fois dans la peau de femme au foyer et de femme journaliste. On a dormi tard  et on a été obligées de se réveiller à 4h30 pour que le repas soit prêt», explique Mireille Bayala qui était à la tâche, comme les autres dames de la rédaction, pour programmer les reportages,  faire le point des articles du jour ou esquisser les contours du chemin de fer. A chaque fois les hommes n’étaient pas bien loin, indique la directrice des rédactions, qui se félicite de cet appui fort précieux de la gent masculine. Il faudra d’ailleurs patienter pour espérer voir un journal conçu à 100% par le «sexe fort», certaines sections comme le laboratoire et l’imprimerie n’étant pas encore «genrées». Néanmoins comme en 2018, L’Obs. peut se targuer d’avoir trempé la plume dans un encrier rose.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

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